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Fille catholique qui se masturbe

(Pour information : pour les garçons qui se posent la même question, la réponse est donnée sur une autre page du site)

Bonjour,

Je suis une fille de 14 ans issue d’une famille catholique très pratiquante et j’ai découvert en début d’année scolaire (dans un examen de conscience) qu’une chose que je faisais depuis l’âge de 12 ans était en réalité un péché. Bien sûr, ce n’était pas un péché jusqu’au moment où j’ai appris que c’était défendu. Mais avec l’habitude que j’avais prise, j’ai eu beaucoup de mal à m’arrêter de le faire, une fois que j’avais compris que c’était en réalité un péché.

Quand j’ai su que c’était le péché d’impureté, j’ai mis beaucoup de temps à comprendre pourquoi cela était défendu car j’avais lu sur des sites de santé que c’était une étape normale pour se préparer à une vie de couple épanouie, surtout pour les filles car c’est moins évident d’éprouver du plaisir que pour les garçons. Je me suis même un peu révoltée, je refusais même l’idée de devoir me confesser de cela …

Quand j’ai finalement compris que c’était vraiment important de ne plus le faire, il s’est passé plusieurs mois où je décidais que je ne le ferai plus, en luttant et en priant pour résister à la tentation, mais il m’arrivait encore très souvent de retomber et à chaque fois je m’en voulais, je me sentais coupable.

Maintenant j’en suis quasiment sortie et j’ai décidé de me confesser, pour être sûre de ne pas encore retomber par la suite (parce c’est un péché et que la confession ce n’est pas du tout agréable)

Merci à Cath-modératrice qui m’a conseillé les mots que l’on peut dire au prêtre en confession car je ne me sentais pas capable de dire que je m’étais masturbée.

Ne cherchez pas à savoir si c’est un péché mortel ou non (la réponse est non, pas mortel, si on est une ado en lutte contre la tentation avec la ferme intention d’arrêter), ni si on peut encore communier ou non si on se masturbe (la réponse est oui on peut communier si on est une ado en lutte contre et que l’on fait de son mieux pour arrêter), ce qui compte c’est que c’est un péché et qu’il faut le confesser pour être pardonnée, même si on peut rechuter (mais il faudrait se re-confesser en cas de rechute !!!)

Si vous aussi vous avez ce problème, si vous avez des questions, n’hésitez pas à le dire ici, même pas besoin d’être inscrite, nous sommes là pour nous entraider et je vous promets que Cath-modératrice ne vous mangera pas ! Elle nous comprend car elle aussi a été une ado catholique !

à bientôt

(et vive les vacances !!!)

Hélène.

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25 commentaires

  1. Cat-modératrice

    Pourquoi la masturbation est un péché
    Merci Hélène de vouloir aider les jeunes qui sont dans la même situation que toi.

    Je sais qu’à notre époque il est difficile de comprendre en quoi la masturbation peut être un péché, car il y a beaucoup d’incitations et d’affirmations concernant des bienfaits de cette pratique.

    Voici ce qu’enseigne le Catéchisme de l’Église Catholique :

    2360 La sexualité est ordonnée à l’amour conjugal de l’homme et de la femme. Dans le mariage l’intimité corporelle des époux devient un signe et un gage de communion spirituelle. Entre les baptisés, les liens du mariage sont sanctifiés par le sacrement.
    2361 « La sexualité, par laquelle l’homme et la femme se donnent l’un à l’autre par les actes propres et exclusifs des époux, n’est pas quelque chose de purement biologique, mais concerne la personne humaine dans ce qu’elle a de plus intime. Elle ne se réalise de façon véritablement humaine que si elle est partie intégrante de l’amour dans lequel l’homme et la femme s’engagent entièrement l’un vis-à-vis de l’autre jusqu’à la mort » (FC 11)

    Donc Dieu a créé la sexualité comme quelque chose de très grand et de très fort, destiné à créer une communion entre les époux à partir du plus intime de la personne. Cette communion ne doit pas être coupée de la possibilité de procréation.

    Dans la masturbation, je touche au plus intime de moi-même sans vivre cette communion. J’utilise mon corps pour en obtenir du plaisir alors que Dieu m’invite à vivre cette faculté de plaisir dans le cadre d’un amour vrai. De plus, l’habitude de la masturbation peut augmenter les risques que, le moment venu, j’utilise mon conjoint pour en obtenir du plaisir, au lieu de me donner à lui sans arrière-pensée.

  2. Hélène

    beaucoup d’affirmations sur les bienfaits de cette pratique
    Bonjour Cath-modératrice,

    C’est vrai que j’avais lu sur un site officiel de la santé publique des affirmations sur les bienfaits de cette pratique (découverte, apprentissage, …) et même sur des sites chrétiens (protestant) donc au début je ne m’inquiétais pas de savoir si c’était permis ou pas pour les catholiques.

    Quand je l’ai su, cela m’a énormément dérangée. A un moment, j’étais même devenue jalouse des filles non catholiques qui peuvent se masturber sans que cela devienne un problème, car j’en avais vraiment beaucoup de plaisir.

    Alors c’est vrai qu’il m’a fallu une très longue réflexion pour petit à petit accepter que pour nous les filles catholiques, il y a des règles différentes, pour qu’à la fin on puisse trouver le bien de notre âme et pour rester dans le coeur de Dieu avec la tête haute. Je ne regrette pas cela, au contraire cela me rend heureuse d’une autre façon !

    Donc j’aimerais que d’autres filles catholiques qui se masturbent parfois sans le savoir puissent comprendre la même chose et décident aussi d’arêter, pour demander le pardon de Dieu, même si c’est une sorte de lutte contre soi-même qui prend du temps et qui ne réussit pas d’un seul coup !

    Et je pense que, tant qu’on a pas réussi à trouver la motivation et la décision libre d’arrêter la masturbation, c’est impossible d’y arriver, on ira tout le temps de décisions en rechutes !

    Merci encore pour votre site et à bientôt !

    • Cat-modératrice

      Les règles de l’Église
      Les règles de l’Église catholique n’ont pas pour but d’éprouver l’obéissance des catholiques ou de leur faire faire des efforts par amour pour Jésus.

      Chaque règle a des raisons très importantes, et l’Église catholique interdit quelque chose quand elle pense que c’est la volonté de Dieu pour tous les humains de s’abstenir de cette chose.

      Les filles non-catholiques qui pratiquent la masturbation en pensant que ça leur fait du bien se blessent elles-mêmes d’une certaine manière en utilisant leur corps comme un objet de plaisir, alors que leur corps, temple de leur âme, est fait pour vivre une communion d’amour avec leur conjoint, et recevoir ce plaisir en lien avec cette communion d’amour.

      Par ailleurs, elles auront plus de difficultés à vivre leurs relations sexuelles dans la chasteté, c’est-à-dire à s’unir à leur conjoint par désir d’amour plutôt qu’à désirer le corps de leur conjoint comme un instrument qui leur apportera du plaisir. Je ne dis pas que dans ce cas-là l’amour est exclu, c’est plutôt mélangé.
      C’est triste quand un couple vit les relations sexuelles comme une masturbation réciproque.

      L’Église ne propose pas moins de plaisir. Le plaisir a été créé par Dieu pour accompagner l’union conjugale et nous donner un avant-goût de la beauté du Ciel, car l’union d’amour d’un homme et d’une femme est le reflet de la communion qui existe au sein de la Trinité. Saint Paul dit que c’est l’image de l’union entre Jésus et l’Église (c’est-à-dire nous).

      Pour finir, c’est un mensonge de dire que la masturbation féminine prépare la femme à recevoir du plaisir dans les relations sexuelles. Beaucoup de femmes parviennent à se donner du plaisir dans la masturbation mais n’en ont pas avec leur partenaire sexuel. Le fait d’être anxieuse à l’idée d’avoir un orgasme est le meilleur moyen de ne pas en avoir. Être détendue dans l’union d’amour avec son époux, ne pas exiger que cela vienne dès les premiers rapports, c’est la meilleure « technique ». La confiance dans son conjoint et l’amour.

    • landu rita

      moi aussi
      Salut , je sais que ce poste est la depuis 1 an, mais j’ai le même problème que toi aujourd’hui .J’aimerais savoir si maintenant tu as toujours des difficultés a te contrôler ou si tu as réussis a y mettre un terme niveau masturbation ? Et si oui , comment tu t’y es procéder?

      Cordialement,
      Rita

  3. Hélène

    Merci
    ça change toute ma vision des choses là … pas facile pour comprendre tout ça d’un coup !
    merci beaucoup pour toutes vos explications, je vais essayer de comprendre petit à petit !!

  4. Hélène

    Pourrais-je devenir religieuse même ayant déjà …
    Re-bonjour,

    Voilà, sur un commentaire je ne sais plus de quel site, j’ai lu qu’une fille n’avait pas pu devenir religieuse (on lui a refusé l’entrée) car elle avait avoué qu’elle s’était déjà masturbée dans sa vie (je ne sais pas quand). Du moment qu’on ne le fait plus depuis longtemps et qu’on s’est confessée, je ne vois pas comment ça peut se savoir. Est-ce que la mère supérieure peut poser cette question-là à quelqu’un qui veut entrer ? (Si c’est un couvent très strict par exemple)

    • Cat-modératrice

      Fake !
      Franchement, je pense que c’est une fausse histoire. Sur internet n’importe qui peut inventer n’importe quoi et le raconter.

      – Le droit canonique de l’Église catholique interdit formellement à un supérieur de communauté de questionner les membres sur leurs péchés secrets. Il/elle a tout de même le droit d’interroger sur ce qui concerne la vie de la communauté, par exemple si quelqu’un a un comportement dangereux, irrespectueux, ou bien « Qui a cassé la machine à café ?? »

      – S’il fallait n’avoir jamais commis de péché pour entrer dans une communauté, les communautés n’existeraient pas. La Bible dit que si j’affirme que je suis sans péché, je suis un menteur. À l’heure actuelle, une grande proportion des membres, hommes et femmes, de communautés, ont déjà eu des relations sexuelles. Et les relations sexuelles hors mariage sont un péché plus grave que la masturbation car elles impliquent une autre personne.

      – Une personne qui n’a pas encore réussi à arrêter la masturbation pourrait entrer dans une communauté. Elle n’aurait aucune obligation d’en parler à qui que ce soit, en dehors de son confesseur.

      – Il ne faut pas dramatiser le péché de la masturbation. Tous les péchés n’ont pas la même gravité. Les péchés qui nuisent à autrui sont beaucoup plus graves : dire faussement du mal de quelqu’un, mépriser quelqu’un, refuser de pardonner à quelqu’un, ne pas aider quelqu’un qu’on pourrait aider, voler alors qu’on n’en a pas absolument besoin pour survivre, tuer bien sûr, et aussi dire que l’on n’est pas chrétien parce qu’on a honte ou qu’on a peur, etc.

      • Filippo-modérateur

        Belle discussion et petit désaccord

        J’admire la teneur de cette discussion.

        Quel soulagement de voir une position vraie, juste, équilibrée et apaisée après des siècles de répression parfois brutale, puis le laxisme et même l’encouragement sans retenue des 50 dernières années.

        Maintenant, je veux nuancer l’opinion suivante, qui me semble englober des situations différentes : « Une personne qui n’a pas encore réussi à arrêter la masturbation pourrait entrer dans une communauté. »

        Il y a une différence importante selon les situations. Voyons deux exemples de « personne qui n’a pas réussi à arrêter la masturbation » :

        – une personne qui est bien décidée à ne plus se masturber, qui retombe une ou deux fois par an ou encore moins souvent, et qui s’en confesse paisiblement à chaque fois. Pour moi, cette personne peut commencer un chemin dans une communauté, parce que la situation est, de mon point de vue, sous contrôle. La personne sait où elle en est, et il n’y a presque aucun risque de reprise d’une pratique compulsive. On ne peut plus appeler ici la masturbation un péché habituel. Pendant les sept ans de noviciat, la personne aura encore le temps de progresser vers l’élimination totale ou presque totale de ce péché.

        – une personne qui, même si elle est bien décidée à arrêter et se confesse, se masturbe environ une fois par mois ou plus. Là, il s’agit d’un péché habituel portant sur une matière grave. Je pense que la pensée et le corps de cette personne sont encore trop « occupés » par cette question pour entamer le difficile chemin vers la vie consacrée. La masturbation n’est pas un acte anodin, nous l’avons déjà dit. La vie consacrée suppose par elle-même toutes sortes de combats. Il n’est pas bon d’arriver de la vie laïque avec des fardeaux trop lourds sur lesquels on peut travailler avant d’entamer le chemin vers la vie consacrée.

        Vous l’aurez compris, le critère qui me semble déterminant est celui de « péché habituel ». Tant qu’on peut objectivement dire que la masturbation est une habitude pour la personne, même si elle est fermement décidée à s’en débarrasser, je pense qu’il ne vaut mieux pas qu’elle commence un chemin vers la vie consacrée.

        Au contraire, s’il ne s’agit que d’actes « accidentels » rares, je ne vois pas de raison de s’y opposer.

        • Cat-modératrice

          Pas d’accord

          Ce que tu dis, je pense que cela peut se rapporter à la personne qui fait un engagement définitif dans une communauté : si après ses années de préparation, elle est toujours esclave d’une telle pulsion, peut-être est-il risqué de s’engager définitivement au célibat.

          Le postulat et le noviciat sont des périodes de formation, où on découvre les règles de la vie spirituelle. Demander à une personne d’être capable de se confesser paisiblement pour commencer à cheminer vers la vie consacrée risque de faire se perdre beaucoup de vocations de personnes réellement appelées par le Seigneur !

          À l’heure actuelle, une grande proportion des personnes qui sont appelées par Jésus à la vie religieuse ont eu une vie mouvementée sur le plan affectif et sexuel, leur demander d’avoir résolu tout cela est illusoire. Les priver de commencer le cheminement dans la vie religieuse peut justement les priver des meilleures conditions pour se libérer de ces péchés : un accompagnement par des personnes bien formées, une vie où la personne peut faire ce pour quoi elle se sent faite profondément, où elle peut se donner, donner le meilleur d’elle-même. Demander d’avoir réglé d’abord les problèmes de masturbation risque de conduire beaucoup de personnes au désespoir.

          Le code de droit canonique, qui énumère un certain nombre d’objections à l’entrée dans la vie religieuse, ne parle pas du tout de cela. Il n’y a pas de texte officiel sur la question de l’admission en communauté des personnes ayant une addiction à la masturbation, et les supérieurs religieux ne sont pas d’accord entre eux sur la façon d’aider les membres de leur communauté qui s’adonnent à cette pratique.

          J’ai écrit : « Elle n’aurait aucune obligation d’en parler à qui que ce soit, en dehors de son confesseur », au sujet de la personne qui entre dans une communauté avec cette addiction. J’ajouterai qu’il est très important que cette personne en parle à son accompagnatrice spirituelle, et qu’il serait recommandé qu’elle en parle à la maîtresse des novices. La masturbation est un péché contre l’un des trois vœux religieux, le vœu de chasteté, ce n’est en effet pas anodin dans la vie d’une religieuse ou d’une laïque consacrée.

          • Filippo-modérateur

            Réponse nuancée

            Premier point : masturbation et engagement définitif

            Je lis : « si après ses années de préparation, elle est toujours esclave d’une telle pulsion, peut-être est-il risqué de s’engager définitivement au célibat. » Je ne suis pas du tout d’accord avec le « peut-être est-il risqué ».

            Autant je veux bien admettre que la question de la masturbation habituelle au moment de l’entrée en communauté soit délicate, autant ça me semble être une folie que d’accepter l’engagement définitif d’une religieuse qui se masturbe régulièrement. S’il n’y a eu pas de progrès tangible dans le combat contre cette compulsion en 7 ans, comment croire que ça va venir après, par je ne sais quelle magie de l’engagement au célibat ? Et quand on commencera à lui confier des responsabilités ? Pouvez-vous imaginer une abbesse qui se masturbe au moins une fois par mois ?

            Deuxième point : se confesser « paisiblement »

            J’ai écrit : « une personne qui est bien décidée à ne plus se masturber, qui retombe une ou deux fois par an ou encore moins souvent, et qui s’en confesse paisiblement à chaque fois. ». Je précise ce que j’ai voulu dire avec le mot « paisiblement ». J’ai voulu dire : « sans que ce soit un drame absolu et que je sois littéralement paniquée à l’idée de me confesser ». Je reconnais que l’aveu d’un péché sexuel n’est jamais une partie de plaisir. Donc oui, la confession ne sera pas forcément « paisible » au sens commun.

            Troisième point : masturbation et entrée en communauté

            Cat-modératrice a écrit :

            « À l’heure actuelle, une grande proportion des personnes qui sont appelées par Jésus à la vie religieuse ont eu une vie mouvementée sur le plan affectif et sexuel, leur demander d’avoir résolu tout cela est illusoire. Les priver de commencer le cheminement dans la vie religieuse peut justement les priver des meilleures conditions pour se libérer de ces péchés : un accompagnement par des personnes bien formées, une vie où la personne peut faire ce pour quoi elle se sent faite profondément, où elle peut se donner, donner le meilleur d’elle-même. Demander d’avoir réglé d’abord les problèmes de masturbation risque de conduire beaucoup de personnes au désespoir. »

            Et j’ai répondu :

            « Tant qu’on peut objectivement dire que la masturbation est une habitude pour la personne, même si elle est fermement décidée à s’en débarrasser, je pense qu’il ne vaut mieux pas qu’elle commence un chemin vers la vie consacrée. »

            Je précise ce que j’ai voulu dire.

            Le cadre communautaire ne me semble pas propice à la résolution de ce problème, d’autant plus qu’il s’agit d’une période de temps limitée : ça dure 6 ou 7 ans et c’est fini, après il faut décider. Ce serait trop bête de tout gâcher parce que j’ai voulu commencer tout de suite la vie religieuse et de voir que, après un ou deux ans, ou même plus, je suis tellement mal à l’aise avec mon problème que je suis obligée de quitter la communauté. Alors que si ça avait été réglé avant, j’aurais pu suivre mon chemin sans être encombrée par mon problème.

            Je reconnais que je ne vois plus mon point de vue comme le seul possible après le nouveau commentaire de Cat-modératrice. Je pense que son point de vue comme le mien peuvent se défendre. Je n’ai pas d’argument pour trancher définitivement. Il y a dans les deux cas le risque de rater une vocation, ou bien parce que la personne a l’impression qu’elle est rejetée seule avec son problème et décide de tout lâcher, ou bien parce que la communauté n’est pas porteuse et qu’il aurait mieux valu rester dans le monde pour régler le problème avant de revenir toquer à la porte de la communauté.

            Quatrieme point : les interlocuteurs

            Cat-modératrice a écrit :

            « J’ai écrit : “Elle n’aurait aucune obligation d’en parler à qui que ce soit, en dehors de son confesseur”, au sujet de la personne qui entre dans une communauté avec cette addiction. J’ajouterai qu’il est très important que cette personne en parle à son accompagnatrice spirituelle, et qu’il serait recommandé qu’elle en parle à la maîtresse des novices. »

            Moi je ne dis pas qu’il serait recommandé d’en parler à la maîtresse des novices ou à la supérieure. Je dis qu’il le faut. Ça doit entrer dans le discernement, ça ne peut pas être mis au rang des problèmes secondaires qui n’ont pas besoin d’être mentionné au cours du discernement. Comme le dit Cat-modératrice : c’est un péché contre la chasteté, un des trois vœux.

            • Hélène

              en résumé …
              Si j’ai bien compris, une fille sous l’emprise d’une addiction à la masturbation peut essayer d’entrer en religion, mais elle devra se confesser chaque fois et en parler à la maitresse des novices et tout faire pour s’en libérer pour que son engagement définitif puisse se faire correctement.

              Mais par la suite il pourra lui arriver de rechuter temporairement par faiblesse et se confesser paisiblement, cela ne remettra pas en cause sa position dans le couvent.

              Mais j’imagine aussi que si elle retombait dans une habitude sans pouvoir s’en libérer à nouveau malgré sa volonté de le faire, elle devrait d’elle même quitter le couvent car c’est incompatible avec ses voeux.

              • Cat-modératrice

                À moins qu’il y ait un texte

                À moins qu’il y ait un texte officiel que je ne connais pas, l’Église n’a pas pris de décision sur la question de savoir si une personne qui se masturbe peut faire des vœux religieux ou non. En tous cas, le code de droit canonique n’en parle pas. Du coup il est possible d’avoir des points de vue différents sur la question même quand on connaît bien l’enseignement de l’Église.

                Par contre, une chose est sûre : une fois qu’une religieuse a fait ses vœux définitifs, non seulement elle s’est engagée envers sa communauté, mais sa communauté s’engage aussi vis-à-vis d’elle. Si une femme se marie et qu’elle commence à se masturber une fois qu’elle est mariée, son mari ne peut pas la chasser pour cela. Dans une communauté religieuse c’est pareil. Si une religieuse tombe malade et doit rester tout le reste de sa vie à l’infirmerie, ses sœurs vont s’occuper d’elle. Si une sœur tombe dans un péché dont elle n’arrive pas à sortir, sa communauté doit l’aider et non lui demander de partir, sauf si c’est quelque chose qui met vraiment en danger la communauté, ou la sœur elle-même.

                Les personnes consacrées ne sont jamais fidèles d’une manière parfaite à leurs vœux religieux. Une religieuse peut obéir aux ordre de sa supérieur en récriminant intérieurement, et même en détestant sa supérieure à cause de ce qu’elle lui demande : c’est un péché contre le vœu d’obéissance. Elle peut avoir un livre auquel elle est très attachée et qu’elle ne veut pas prêter : c’est un péché contre le vœu de pauvreté. Elle peut avoir plus de plaisir à passer du temps avec certaines de ses sœurs, et éviter les sœurs qu’elle trouve ennuyeuses : c’est un péché contre le vœu de chasteté, qui signifie aussi d’avoir le cœur ouvert à tous. Donc oui, la masturbation est un péché contre le vœu de chasteté, mais cela n’oblige pas une sœur à quitter sa communauté. La vie religieuse est un chemin de perfection et non un chemin pour les parfaits.

      • NANFACK TSAFOUET

        Très bien dit.
        Merci

  5. Hélène

    Ça me rassure
    Merci. Ça me rassure que personne d’autre à part le confesseur puisse le savoir. Et est-ce que les confesseurs peuvent poser la question directement si la personne qui se confesse n’évoque pas de péché de masturbation ?

    • Cat-modératrice

      Généralement non
      Les confesseurs posent rarement des questions. À la limite ils peuvent poser une question pour vérifier si on n’a pas l’intention de faire exprès de rester dans une situation de péché, s’il a un doute, parce que là ça conditionnerait la possibilité de donner l’absolution.

      Donc un confesseur ne te demandera jamais : « Est-ce que vous vous êtes masturbée ? »

      Par contre, tu peux demander au confesseur de te poser des questions, si tu n’y vois pas clair sur ton péché. Tu peux aussi lui dire : « Je n’ose pas dire mon péché, pouvez-vous me poser des questions ? » Mais après on ne peut pas être sûr qu’il posera les bonnes questions.

  6. Hélène

    si elle n’a pas encore réussi à arrêter la masturbation ?
    Vous dites qu’une personne qui n’a pas encore réussi à arrêter la masturbation pourrait entrer dans une communauté religieuse ! Vous pensez que ça arrive ? c’est si difficile que ça d’arrêter définitivement ?

    Je trouve ça un peu bizarre de vouloir être religieuse avant d’avoir réussi à arrêter … à mon avis, si ça arrive, elle continuera à se masturber une fois rentrée au couvent, non ?

    • Cat-modératrice

      Pureté du corps ou du cœur ?
      Il peut aussi arriver que tu arrêtes la masturbation, que tu entres dans une communauté religieuse, et quelques années plus tard, à la suite de souffrances ou de frustrations, tu recommences à te masturber.

      Tu sais, le diable ne se masturbe jamais, il n’a pas de corps… On disait au sujet de Mère Angélique Arnauld (1591–1661), abbesse du couvent de Port-Royal, qu’elle était « pure comme un ange et orgueilleuse comme un démon ». Peut-être que si elle avait eu une addiction à la masturbation, elle aurait été préservée de l’orgueil. Elle a eu une influence très néfaste dans l’Église, à l’époque de l’hérésie janséniste.

      Dans les communautés religieuses il y a des saints, il y a des gens qui essaient d’avancer en restant fidèles à Jésus, mais il y a aussi des péchés bien pires que la masturbation qui sont commis. La jalousie, en particulier, peut conduire à de terribles méchancetés, ou bien elle peut rester cachée dans le cœur : le cœur est alors malveillant, même si on ne fait rien de mal.
      Des consacrés peuvent devenir attachés à leurs habitudes et à leur tranquillité, et n’être pas accueillants envers les personnes qui viennent à eux : ils donnent ainsi un témoignage opposé à celui que demande leur vocation.
      L’orgueil, le goût du pouvoir, le goût de l’influence que l’on peut acquérir parce que l’on est considéré comme sage, peuvent aussi conduire à des péchés très graves.

      Vas-tu attendre, avant de répondre à l’appel de Jésus, qu’il n’y ait plus en toi le moindre germe de jalousie, d’orgueil, de paresse…?

      Une communauté religieuse n’est pas un rassemblement de gens parfaits ! C’est une communauté de pauvres pécheurs appelés par Jésus, qui veulent consacrer leur vie au service de Jésus et des hommes.

      • Filippo-modérateur

        Retomber dans la masturbation alors qu’on est engagé

        Je lis : « Il peut aussi arriver que tu arrêtes la masturbation, que tu entres dans une communauté religieuse, et quelques années plus tard, à la suite de souffrances ou de frustrations, tu recommences à te masturber. »

        Ça me semble très juste. Même si la personne avait tout arrêté avant même le noviciat, il se peut très bien qu’elle retombe quelques années après ou même plus tard. Personne ne peut dire qu’il ne retombera jamais. Ça s’appelle de la présomption, qui est une forme d’orgueil.

        Toute personne humaine porte la pulsion sexuelle, qui est en elle-même bonne puisque voulue par Dieu. Les religieux, même s’ils sont bien formés pour se connaître et pour savoir quoi faire si la pulsion devient envahissante, peuvent tomber et retomber. On ne pense pas toujours à prier pour eux dans le difficile combat qu’ils mènent pour être fidèles à leur vœu de chasteté.

  7. Hélène

    Merci pour ces précisions
    C’est vrai, je n’avais pas pensé à tout ça, je ne connais pas encore les souffrances ou les frustrations que l’on peut vivre en communauté et je ne savais pas que cela pouvait aussi nous faire retomber dans la masturbation. Et j’ai l’impression que j’ai trop exagéré la gravité de ce péché en particulier, du coup je me dis que je dois être moins stressée et moins y penser, moins me faire tout un monde dans les cas de petites rechutes.

    • Cat-modératrice

      Tout à fait !
      Tout à fait !
      L’essentiel c’est de savoir que Dieu t’aime. Tu crois qu’en mourant sur la Croix par amour pour toi, il n’en a pas fait assez pour racheter toutes tes rechutes de masturbation ?
      Jésus a dit qu’il est venu non pas pour nous juger mais pour nous sauver.

      Voici ce que dit saint Jean dans sa première lettre :

      18 Petits enfants, n’aimons pas en paroles ni par des discours, mais par des actes et en vérité.

      19 Voilà comment nous reconnaîtrons que nous appartenons à la vérité, et devant Dieu nous apaiserons notre cœur ;

      20 car si notre cœur nous accuse, Dieu est plus grand que notre cœur, et il connaît toutes choses.

      Donc, pour recevoir pleinement le pardon de Dieu, même quand notre cœur nous accuse, il faut aimer. Saint Pierre dit aussi que « l’amour couvre une multitude de péchés ». Il est plus important de confesser l’absence d’amour que toutes les impuretés. Jésus a expliqué que la vraie impureté est celle qui vient du cœur. Non pas que la masturbation ne soit pas grave, je t’ai dit pourquoi dans mon premier commentaire. Elle est grave en tant qu’elle blesse l’amour.
      Mais comme tu l’as dit toi-même, si tu essaies vraiment d’arrêter, que tu ne le fais qu’à cause de ta faiblesse, alors elle cesse d’être grave et elle peut être occasion de te rapprocher de Dieu en recevant son pardon et en devenant plus humble.

  8. Hélène

    culpabilité liée à la masturbation
    Bonjour, merci et j’ai deux petites questions sur votre commentaire :

    Est-ce que l’expression « notre cœur nous accuse » c’est le sentiment de culpabilité que l’on peut ressentir ?

    Est-ce que l’humilité c’est de s’accepter comme pécheur et comme faible, sans culpabilité, plutôt que de se croire forte et irréprochable et à l’abri de toutes les tentations (orgueil) ?

    PS : Ce matin j’ai pu enfin me confesser et je me sens bien, très heureuse ! Le Prêtre ne m’a pas posé de questions gênantes (ouf !). Comme vous il a eu des mots rassurants sur la gravité, qu’il ne fallait pas focaliser sur ce problème en particulier mais si jamais je rechutais par faiblesse que je n’hésite pas à revenir me confesser. Il me conseille de revenir chaque mois dans tous les cas (avec ou sans rechute) afin de me soutenir.

    • Cat-modératrice

      Bonsoir Hélène,
      Bonsoir Hélène,

      Je suis très heureuse d’apprendre que ta première confession a été une expérience positive !
      Beaucoup de maîtres spirituels conseillent de se confesser une fois par mois ou plus, parce que chaque confession nous rapproche de Dieu, le péché devient l’occasion de nous ouvrir à la miséricorde de Dieu, est d’intensifier notre relation avec lui.

      Ta phrase est très juste, mais incomplète : « Est-ce que l’humilité c’est de s’accepter comme pécheur et comme faible, sans culpabilité, plutôt que de se croire forte et irréprochable et à l’abri de toutes les tentations (orgueil) ? »
      Oui, mais il faut bien garder la conscience de la gravité du péché.

      Voici ce que dit le Catéchisme de l’Église Catholique, donc l’enseignement officiel de l’Église catholique :

      « La pénitence intérieure est une réorientation radicale de toute la vie, un retour, une conversion vers Dieu de tout notre cœur, une cessation du péché, une aversion du mal, avec une répugnance envers les mauvaises actions que nous avons commises. En même temps, elle comporte le désir et la résolution de changer de vie avec l’espérance de la miséricorde divine et la confiance en l’aide de sa grâce. Cette conversion du cœur est accompagnée d’une douleur et d’une tristesse salutaires que les Pères ont appelées animi cruciatus(affliction de l’esprit), compunctio cordis (repentir du cœur).
      […]
      C’est en découvrant la grandeur de l’amour de Dieu que notre cœur est ébranlé par l’horreur et le poids du péché et qu’il commence à craindre d’offenser Dieu par le péché et d’être séparé de lui. »

      Il ne faut oublier ni l’un ni l’autre : être rongé par la culpabilité c’est manquer de confiance en l’amour de Dieu et la puissance de son salut. Mais il ne faut pas oublier que le péché est si grave qu’il a dû mourir et être torturé pour nous en libérer.
      Ensuite, le péché que nous commettons tout en ayant horreur du péché, celui qui vient de notre faiblesse (saint Paul lui-même a dit : « Je ne commets pas le bien que je veux, et je commets le mal que je ne veux pas »), il faut vraiment le vivre avec la confiance du petit enfant qui fait bêtise sur bêtise mais qui sait qu’il ne cessera jamais pour autant d’être l’enfant bien aimé de ses parents. Malheureusement, certaines personnes qui n’ont pas été aimées de leurs parents ont plus de mal à imaginer ça.

  9. Hélène

    les religieux
    Ah mais vous êtes marrants Cath et Flilppo les deux modérateurs avec cette discussion sur la masturbation des religieux … Quand Sainte Thérèse disait : « Je tombe, je me relève » vous pensez que cela pouvait être en rapport avec la masturbation ?

    • Cat-modératrice

      🙂
      Non seulement nous sommes les deux modérateurs du site, mais nous sommes aussi mari et femme !

      Il est imaginable que sainte Thérèse ait pu parler, entre autres, de la masturbation. Mais n’oublions pas qu’à cette époque-là il n’y avait pas internet, et la plupart des femmes n’imaginaient même pas qu’il puisse exister une pratique comme la masturbation, et n’imaginaient pas que stimuler leurs organes génitaux pourrait leur procurer du plaisir.
      Si sainte Thérèse se masturbait, c’est qu’elle l’avait découvert par hasard. De plus, la honte de ces choses-là était si forte à l’époque, pour les femmes, que cela devait constituer un frein important avant de se lancer dans cette pratique.

  10. Hélène

    découvrir la masturbation par hasard
    Félicitations pour votre mariage !!!

    à mon avis, la découverte de la masturbation « par hasard » est très répandue pour les filles (c’est mon cas) car on voit des témoignages de mères qui voient leur fille de 4 ans se masturber (sans le savoir et sans que personne ne lui apprenne) mais je pense que tout un tas de précautions étaient prises à l’époque et que les filles catholiques étaient élevées de manière à éviter à tout prix de « se toucher » !

    Cela me fait penser aux confessions de Soeur Emmanuelle dont parle Cyber-Curé, elle a avoué s’être énormément masturbée depuis très jeune (même en classe de primaire) par contre je ne sais pas si elle a avoué l’avoir fait une fois entrée au couvent car je n’ai pas lu son livre …

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