Site pour mieux connaître Dieu et l'Église catholique

Pourquoi rendre un culte à Dieu ?

Joseph Ratzinger concélèbre la messe avec Jean-Paul II

Temps de lecture estimé : 8 mn

À notre époque marquée par l’individualisme, rendre un culte public et collectif à Dieu ne va plus de soi.

Avant de montrer en quoi le culte rendu à Dieu est une des plus hautes actions de l’homme sur cette terre, il convient de formuler quelques unes des objections classiques à l’idée même de rendre un culte à Dieu, spécialement par la messe.

Voici ces objections :

  • Pourquoi devrais-je participer à un culte alors que j’ai une relation personnelle avec Dieu, une relation qui correspond à mes croyances et ne saurait se fondre avec les croyances d’autres personnes ? Et puis Dieu non plus n’a pas besoin d’un culte. Il n’y a qu’à voir comme il a en horreur les cultes hypocrites que l’on voit dans l’Ancien Testament.
  • Quelle hypocrisie on voit chez nombre de pratiquants !
  • Et puis les prêtres ne sont-ils pas surtout des fonctionnaires de Dieu, qui ont inventé le culte pour faire croire qu’ils sont utiles et se faire payer pour ça ?
  • Quelle irrationalité dans la messe ! Vu de l’extérieur, ça ressemble plutôt à de la magie qu’à autre chose. Le prêtre prononce une formule sur le pain et le vin, et hop ! Voilà ces éléments transformés en corps et sang du Christ. Bien pratique !

Ces objections méritent d’être prises au sérieux, on ne peut pas tout simplement les balayer d’un revers de main.

L’article ci-dessous traite la question de manière globale, elle est donc une forme de réponse à ces objections. Pour des réponses point par point, merci de voir les commentaires.

Maintenant il s’agit de voir pourquoi il y a bel et bien la nécessité d’un authentique culte pour les chrétiens, et quels sont les biens qui lui sont attachés.

Voici des raisons solides pour lesquelles l’homme doit, du fait de son humanité, rendre un culte visible à Dieu.

Le fait que nous soyons plongés dans le temps implique de poser des actes fréquents pour maintenir fermement notre lien avec Dieu. C’est comme retendre un ressort après utilisation. Avec le temps, notre lien se distend et le culte est le moyen de rétablir sa tension, de rétablir l’intensité de notre lien à Dieu.

De plus, nous ne sommes pas comme les anges, nous n’avons pas une vision directe et continuelle de Dieu. Nous avons besoin, par nos sens, de « goûter Dieu », car sinon il s’agit d’une relation purement intellectuelle, sans affection, sans élan du cœur.

Mais qui a autorité pour établir le véritable culte sur cette terre ?

Tout le Nouveau Testament me pousse à reconnaître que Jésus fils de Dieu a placé dans son Église le trésor de la Révélation qui mène au Salut.

Ce trésor se donne en particulier dans la liturgie.

Si j’accepte l’autorité du Nouveau Testament, alors je dois reconnaître que Jésus a voulu que ses disciples rendent à Dieu un culte régulier pour :

  • lui rendre l’hommage qui lui est dû, sans attendre quoi que ce soit en retour.
  • recevoir de lui le salut et la grâce qu’il destine à ceux qui veulent bien les recevoir.

Jésus sait de quoi est fait l’homme. Fait de chair et de sang avec toutes sortes de passions désordonnées, il faut, par des actes publiques réguliers, qu’il sorte de ses préoccupations habituelles pour se tourner vers Dieu, par une prière qui n’est pas non plus la sienne, mais qu’il reçoit de l’Église.

Si chaque semaine je n’interromps pas mes activités pour aller à la messe, alors je risque de vivre comme si Dieu n’existait pas.

De plus, Jésus nous a dit : « si vous ne mangez pas la chair du Fils de l’homme et ne buvez son sang, vous n’aurez pas la vie en vous » (Évangile selon saint Jean, 6, 53). Cette parole fonde le fait de recevoir Jésus dans l’Eucharistie à la messe.

Il n’y pas de vie véritable hors de Jésus, il y a une vie terrestre étroitement limitée par le temps et l’espace. Les contemplatifs qui ont apparemment une vie matérielle très limitée nous apprennent que la vie en Dieu dépasse infiniment toutes nos attentes. Comment pourraient-ils être heureux si seule la vie matérielle pouvait procurer le bonheur sur cette terre ?

La vie avec Jésus, en Jésus, par Jésus, nécessite cette rencontre hebdomadaire. « Qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi et moi en lui » dit encore Jésus.

Il ne s’agit pas simplement de côtoyer Jésus, il s’agit d’être en lui et lui en moi, c’est une communion qui dépasse toujours notre raison. Celle-ci peut s’en approcher, mais pas la saisir, et tant mieux ! Dieu est Dieu ! Il ne se laisse jamais enfermer dans nos pauvres catégories humaines !

« Celui qui me mange vivra par moi » dit encore Jésus. Vivre en Jésus, c’est merveilleux. Vivre par lui, c’est laisser Jésus agir en moi et autour de moi sans pour autant perdre ma volonté et ma personnalité. Dans la vie des apôtres, dans la vie des saints, on voit Jésus à l’œuvre et c’est cette parole qui se vérifie.

Les premiers chrétiens étaient « assidus à l’enseignement des apôtres, fidèles à la communion fraternelle, à la fraction du pain et aux prières » (Actes 2, 42). La fraction du pain désigne ici la messe.

Voici donc les apôtres et les chrétiens qui pratiquent ce qu’a dit Jésus.

Vivent-ils pour autant par Jésus ? Leur action est-elle remplie de cette force de Jésus ?

Prenons un exemple dans les Actes des Apôtres au chapitre 3.

Très peu de temps après la Pentecôte, saint Luc nous rapporte que Pierre et Jean montèrent au Temple de Jérusalem pour la prière de la neuvième heure.

Notons au passage que les apôtres, en bons juifs, allaient prier au Temple régulièrement, pour rendre au Dieu d’Israël le culte qui lui était dû.

Pierre, interpellé par un impotent de naissance, lui dit : « au nom de Jésus, marche ! » et « d’un bond il fut debout et marchait ».

Voilà un exemple de quelqu’un qui vit par Jésus.

Sans forcément faire de miracle spectaculaire, d’innombrables chrétiens vivent humblement leur foi dans des circonstances parfois difficiles à imaginer. Pensons aux chrétiens d’Égypte, persécutés depuis des centaines d’années et qui renient pas Jésus, malgré tous les avantages qu’ils auraient à apostasier.

Voilà la vie par Jésus, voilà la vie de ceux qui vivent de son Corps et de son Sang, comme lui-même l’a commandé.

L’Eucharistie est, selon l’enseignement du Concile Vatican II (1962-1965), la source et le sommet de toute la vie chrétienne.

Toute notre semaine est conditionnée par ce moment suprême où je rends à Dieu l’honneur qui lui est dû et où je reçois le salut et la vie qu’il veut me donner dans son trop grand amour pour moi.

Jésus, source de vie, vient visiter et ressusciter toutes mes morts, tous les lieux sombres de ma vie.

J’écoute sa parole dans l’Écriture, ainsi que son actualisation par la parole du prêtre.

Il me nourrit de lui-même par la communion à son corps et son sang (NB : Jésus est intégralement présent dans le pain et le vin consacrés, il n’est pas besoin de recevoir matériellement les deux).

Il me restaure, me rend la vie, je suis avec lui plongé dans sa mort et sa résurrection.

Je plonge au profond des abîmes dans la mort de la Croix, et avec lui je sors du tombeau libre et vainqueur, revêtu de sa gloire.

Je n’ai pas encore mentionné le don de l’Esprit Saint, reçu au baptême et à la confirmation, puis tout au long de notre vie.

L’Esprit Saint, troisième personne divine, se fait discret dans la litugie, et pourtant c’est lui qui vient sur les offrandes au moment de la consécration, le moment où le prêtre prononce la prière voulue par Jésus pour que lui-même puisse venir dans le pain et le vin pour les transformer en lui.

Dans la liturgie de l’Église, la semaine entre l’Ascension et la Pentecôte est spécialement consacrée à la prière d’invocation de l’Esprit Saint. En effet, les chrétiens sont appelés à vivre sous l’action de l’Esprit Saint. Sans lui, la vie chrétienne peut manquer d’élan, de souffle, de feu, de fraîcheur, de force.

Tournons-nous donc vers lui avec confiance quand nous avons besoin d’un renouveau dans notre vie, quel qu’il soit.

La liturgie ne se limite pas à ce qui se passe à l’Église.

Il existe les prières liturgiques quotidiennes que l’on appelle communément les offices ou la prière des Heures.

Résumons-nous.

Le culte est absolument central dans la vie de l’Église, car il a été voulu comme tel par Dieu lui-même selon ce qu’a exprimé Jésus durant sa vie terrestre.

La messe hebdomadaire est le lieu où nous recevons la vie éternelle que Jésus nous a promis dans le discours où il se présente comme le pain de vie.

Ne pas y participer comme catholique, c’est ignorer complètement la signification qu’elle revêt et les dons qui lui sont associés.

On ne peut se retrancher derrière un raisonnement comme : « Les hypocrites vont à la messe, les vrais croyants vont servir les pauvres. »

Certes, la religion d’un catholique pratiquant qui ne cherche en rien à servir est une vaine religion.

Mais la religion de quelqu’un qui ne fréquente pas la messe tout en étant au service du prochain n’est pas celle d’un chrétien. N’importe quel non croyant peut faire ce qu’il fait.

Nous sommes appelés à être intégralement chrétiens. Notre prière et notre participation amoureuse à la liturgie sont la source d’où découle notre engagement à servir comme Jésus servait, c’est-à-dire comme témoin d’un Dieu d’amour.

Alors si nous n’avons pas envie d’aller à la messe pour toutes sortes de raison, demandons à Jésus de nous attirer à lui, de nous attirer à écouter sa parole, à le recevoir sous les espèces de son corps et de son sang.

Et alors nous serons des chrétiens accomplis, heureux de vivre de Jésus jour après jour.

Oui, viens Seigneur Jésus, attire-nous pour que nous vivions de ta vie.

Voir aussi :
La Parole de Dieu : se former pour la goûter pleinement
Hors de l’Église point de salut ?
Jésus donne-t-il un sens à la vie ?

Retour au blog Saint Jean-Paul II

Précédent

Optimisme ou espérance ?

Suivant

Retraite en Chartreuse

  1. Pelostome

    Bonsoir,

    je dois reconnaître que les objections que vous mentionnez en début de votre texte sont pertinentes et, effectivement, méritent grandement d’être prises au sérieux.

    Je suis donc passablement surpris par le fait que vous ne prenez même pas la peine d’y répondre. C’est assez étrange de votre part de signaler qu’on ne peut pas les balayer d’un revers de main, et de passer dès la phrase suivante à un autre sujet.

    • Cat-modératrice

      Voici les réponses que je propose aux objections mentionnées par mon mari dans cet article :

       

      • Pourquoi devrais-je participer à un culte alors que j’ai une relation personnelle avec Dieu, une relation qui correspond à mes croyances et ne saurait se fondre avec les croyances d’autres personnes ? Et puis Dieu non plus n’a pas besoin d’un culte. Il n’y a qu’à voir comme il a en horreur les cultes hypocrites que l’on voit dans l’Ancien Testament.

      L’ensemble de l’article répond à la question « Pourquoi devrais-je participer à un culte public ».

      Dans l’Ancien Testament, on voit en effet Dieu dénoncer les cultes aux faux Dieu, mais le culte rendu au vrai Dieu est essentiel. Il est même exigé que ce culte soit fait dans les formes indiquées par Dieu.

      Jésus lui-même confirme qu’il est juste d’adorer Dieu à Jérusalem comme les Juifs plutôt que sur la montagne des Samaritains. Il est vrai qu’en même temps il dit que le nouveau culte n’aura plus lieu ni à Jérusalem ni sur la montagne mais que les vrais adorateurs adoreront le Père dans l’Esprit et la vérité (Jean, 4 20-24). Cette parole de Jésus peut être interprétée de bien des façons, mais en tout cas Jésus a institué lui-même la messe en disant à ses apôtres : « Vous ferez ceci en mémoire de moi ».

       

      • Quelle hypocrisie on voit chez nombre de pratiquants !

      Oui, il y a des catholiques pratiquants hypocrites, qui vont à la messe sans se retenir de faire du mal aux autres. Dès les débuts de l’Église, quand Jésus était suivi par les apôtres, il y avait au moins Judas qui était hypocrite, et Jésus le savait. Jésus nous prévient que « Il est inévitable que les scandales arrivent » (Matthieu 18, 7). Pourquoi devrions-nous renoncer à faire ce qui est bien sous prétexte que certains font le mal ? Pourquoi nous priver du bonheur de nous rapprocher de Dieu parce que certains prétendent suivre Dieu alors qu’ils sont hypocrites ?

      Par ailleurs, certains chrétiens font du mal, non pas par hypocrisie, mais parce qu’ils sont de pauvres pécheurs. Tous les chrétiens, même ceux qui cherchent sincèrement à suivre Dieu et à aimer leur prochain, font du mal et peuvent même commettre des péchés graves. Être chrétien, ce n’est pas être parfait, c’est emprunter un chemin pour devenir meilleur, à travers l’union à Dieu et la communion fraternelle.

       

      • Et puis les prêtres ne sont-ils pas surtout des fonctionnaires de Dieu, qui ont inventé le culte pour faire croire qu’ils sont utiles et se faire payer pour ça ?

      Jésus ne donne pas l’impression de considérer ses apôtres, à qui il dit de célébrer la messe en mémoire de lui, comme des fonctionnaires. Dans certains pays, être prêtre permet d’obtenir un statut social élevé, et des hommes peuvent être tentés de choisir cette vocation pour obtenir des avantages. À l’heure actuelle en France et dans tous les pays occidentaux, être prêtre est plutôt une lourde charge, et très mal payée.

       

      • Quelle irrationalité dans la messe ! Vu de l’extérieur, ça ressemble plutôt à de la magie qu’à autre chose. Le prêtre prononce une formule sur le pain et le vin, et hop ! Voilà ces éléments transformés en corps et sang du Christ. Bien pratique !

      Ce n’est pas de la magie, c’est la volonté de Jésus de se donner à nous sous cette forme, de nous nourrir et de nous diviniser par la consommation de son corps et de son sang. Jésus est à la fois Dieu et homme, il a la puissance de produire une telle transformation. La puissance divine n’est pas de la magie. Et Jésus a décidé d’associer les prêtres à cet acte divin, et quand ils prononcent les paroles de la consécration, Jésus accepte, comme il l’a promis, d’opérer cette transformation et de venir parmi nous sous forme corporelle.

       

      • Les hypocrites vont à la messe, les vrais croyants vont servir les pauvres.

      Mère Teresa et saint Vincent de Paul ne manquaient pas la messe, et pourtant ils ont donné toute leur vie au service des pauvres. Pour servir les pauvres de la manière la plus aimante et respectueuse, nous avons besoin de recevoir Dieu à la messe, de le rencontrer pour pouvoir ensuite le transmettre. Effectivement, si quelqu’un va à la messe et n’aime pas son prochain, il est hypocrite, comme le dit Saint Jean dans sa première lettre.

  2. Filippo-modérateur

    Votre remarque me donne envie de répondre à ces objections. Je commence par la première (la deuxième me semblant incluse dans la première je ne la traite pas à part) :

    « Pourquoi devrais-je participer à un culte alors que j’ai une relation personnelle avec Dieu, une relation qui correspond à mes croyances et ne saurait se fondre avec les croyances d’autres personnes ? Et puis Dieu non plus n’a pas besoin d’un culte. Il n’y a qu’à voir comme il a en horreur les cultes hypocrites que l’on voit dans l’Ancien Testament. »

    UNE RELATION PERSONNELLE

    Oui la relation personnelle avec Dieu est absolument nécessaire.

    Mais en tant que chrétien, je suis membre de l’Église, dont la racine grecque est le mot ecclesia qui veut dire assemblée. Il ne peut donc pas y avoir de chrétien tout seul, et mes croyances sont tout-à-fait communes aux autres chrétiens puisque je professe le Credo, un ensemble organique d’articles de foi, qui ne peuvent être isolés.

    En instituant le collège des apôtres avec Pierre à leur tête, Jésus a voulu rassembler un « troupeau », comme il le dit lui-même : « il y a aura un seul troupeau et un seul pasteur » et aussi « Tu es Pierre et sur cette pierre je bâtirai mon Église. » Il est donc indispensable que l’Église se rassemble pour recevoir ce que Dieu veut lui donner. « Mes » croyances incluent nécessairement la croyance que j’appartiens au peuple de Dieu, et que nous lui rendons un culte tous ensemble. Il n’y pas de place pour l’individualisme dans l’Église de Dieu.

    DIEU A-T-IL BESOIN D’UN CULTE ?

    Dans l’absolu, Dieu n’a évidemment besoin de rien, sinon il ne serait pas Dieu.

    Donc la nécessité d’un culte n’est pas de son côté mais du nôtre.

    Comme dit dans l’article, l’homme est divinisé en rendant un culte à Dieu. Ce n’est pas le seul moyen de divinisation, mais c’est le moyen central, que Jésus a institué dans l’Eucharistie, accomplissement du shabbat juif, le culte demandé dans le troisième commandement.

    DIEU CONDAMNE LES CULTES HYPOCRITES

    Avec une violence extrême, les prophètes annoncent que Dieu a en horreur les cultes israélites quand ceux qui les rendent écrasent les pauvres ou versent le sang. Mais il n’est jamais dit que les cultes doivent être carrément abolis.

    Ces annonces sont une manière forte de dire que le culte est radicalement inutile pour se rapprocher de Dieu s’il ne va pas avec une profonde conversion du cœur.

    Et c’est évidemment valable pour tous les temps et tous les lieux.

    Pour information, voici des versets qui ouvrent le livre d’Isaïe. C’est Dieu qui parle : « N’apportez plus d’oblation vaine : c’est pour moi une fumée insupportable! Néoménie, sabbat, assemblée, je ne supporte pas fausseté et solennité. Vos néoménies, vos réunions, mon âme les hait; elles me sont un fardeau que je suis las de porter. Quand vous étendez les mains, je détourne les yeux; vous avez beau multiplier les prières, moi je n’écoute pas. Vos mains sont pleines de sang: lavez-vous, purifiez-vous! Otez de ma vue vos actions perverses! Cessez de faire le mal, apprenez à faire le bien ! » versets 13 à 17, chapitre 1.

  3. Filippo-modérateur

    Voici la troisième objection :
    « les prêtres ne sont-ils pas surtout des fonctionnaires de Dieu, qui ont inventé le culte pour faire croire qu’ils sont utiles et se faire payer pour ça ? »

    L’inventeur du premier vrai culte, c’est le Dieu de l’Ancien Testament qui dit aux Israélites de faire des sacrifices et d’observer toutes sortes d’autres commandements pour les attacher à lui et les détourner des cultes idôlatriques.
    Puis Jésus institue l’Eucharistie et confie aux apôtres la charge de la célébrer jusqu’à son retour, accomplissant ainsi le culte d’Israël.
    Les apôtres sont les tout premiers célébrants du culte chrétien, les évêques et les prêtres sont leurs continuateurs.
    Donc les prêtres ont reçu de Dieu la mission de célébrer un culte.
    Voilà pour la légitimité des prêtres.

    La tentation de s’installer dans une fonction a toujours été une tentation redoutable dans l’histoire de l’Église.
    Le statut social des prêtres et évêques a énormément varié au cours des temps et des lieux.
    Pendant les trois premiers siècles, le statut des chrétiens était très précaire, avec des périodes de persécution ouverte.
    Ensuite, tout change, la religion catholique devient rapidement la seule religion autorisée, les évêques ont un grand pouvoir d’influence sur les dirigeants politiques à tous les niveaux de la société. Le clergé est payé pour son service.
    En Occident, devenir prêtre est une promotion sociale de manière presque continue jusqu’au XIXe siècle, si l’on exclue la période révolutionnaire.
    Depuis les années 1960, en France, les prêtres et évêques reçoivent à peu près tous le même traitement, qui tourne autour du salaire minimum.
    De plus en plus de personnes n’ont aucune idée de ce qu’est un prêtre, et beaucoup de ceux qui le savent en ont une image négative.
    Oui, on pouvait autrefois reprocher à certains prêtres d’être des fonctionnaires bien installés, mais aujourd’hui c’est devenu impossible car ce n’est tout simplement pas le cas.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Site sous WordPress & Thème par Anders Norén