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Sur le chapitre V de l’encyclique Redemptoris Missio – Troisième partie : § 52 à 54

Les missionnaires qui vont annoncer l’amour de Jésus dans des pays lointains entrent en contact avec des cultures totalement différentes de leur culture d’origine.

Sainte Kateri Tekakwitha, Iroquoise

Le christianisme, pendant les deux premiers millénaires de son existence, s’est surtout développé au sein de la culture occidentale, et c’est à travers des mentalités et des intelligences occidentales que Dieu a commencé à se révéler.

Ceci ne veut pas dire que les cultures occidentales soient les seules compatibles avec les Évangiles, et que les peuples lointains doivent s’occidentaliser pour devenir chrétiens ! Bien au contraire, Jean-Paul II nous déclare :

Par l’inculturation, l’Église incarne l’Évangile dans les diverses cultures et, en même temps, elle introduit les peuples avec leurs cultures dans sa propre communauté ; elle leur transmet ses valeurs, en assumant ce qu’il y a de bon dans ces cultures et en les renouvelant de l’intérieur. Pour sa part, l’Église, par l’inculturation, devient un signe plus compréhensible de ce qu’elle est et un instrument plus adapté à sa mission.
Grâce à cette action dans les Églises locales, l’Église universelle elle-même s’enrichit d’expressions et de valeurs nouvelles dans les divers secteurs de la vie chrétienne, tels que l’évangélisation, le culte, la théologie, les œuvres caritatives; elle connaît et exprime mieux le mystère du Christ, et elle est incitée à se renouveler constamment. Ces thèmes, présents dans le Concile et, par la suite, dans les enseignements du magistère, je les ai sans cesse abordés au cours de mes visites pastorales aux jeunes Églises.

L’annonce de la Parole de Dieu dans les pays où des peuples ne l’ont pas encore découverte est donc à la fois une bénédiction pour ces peuples, d’avoir l’occasion de découvrir qui est leur Créateur très aimant, et une bénédiction pour toute l’Église, car ces personnes de culture différentes pourront nous faire découvrir d’autres facettes de ce Dieu infini, à travers leur sensibilité propre.

Pour contribuer à cette pénétration de l’Évangile dans une nouvelle culture, sans renoncer à leur identité culturelle, les missionnaires doivent adopter un style de vie qui soit à la fois un signe de leur témoignage évangélique et de leur solidarité avec les gens.

Les Églises locales devront travailler ensemble et en communion avec l’Église universelle, pour mettre en valeur leur grâce propre sans altérer le message évangélique :
 

Les communautés ecclésiales en formation, inspirées par l’Évangile, pourront exprimer progressivement leur expérience chrétienne d’une manière originale, dans la ligne de leurs traditions culturelles, à condition de demeurer en harmonie avec les exigences objectives de la foi proprement dite. […]

Un tel processus doit s’effectuer graduellement, de façon qu’il soit vraiment l’expression de l’expérience chrétienne de la communauté : « Il faudra une incubation du mystère chrétien dans le génie de votre peuple – disait Paul VI à Kampala – pour qu’ensuite sa voix originale, plus limpide et plus franche, s’élève, harmonieuse, dans le chœur des autres voix de l’Église universelle ». En définitive, l’inculturation doit être l’affaire de tout le Peuple de Dieu et pas seulement de quelques experts, car on sait que le peuple reflète l’authentique sens de la foi qu’il ne faut jamais perdre de vue. Certes, elle doit être guidée et stimulée, mais pas forcée afin de ne pas provoquer de réactions négatives parmi les chrétiens: elle doit être l’expression de la vie communautaire, c’est-à-dire mûrir au sein de la communauté, et non pas le fruit exclusif de recherches érudites. La sauvegarde des valeurs traditionnelles est l’effet d’une foi mûre.

Le discernement appartient aux évêques. Il ne faut pas oublier que toute culture est marquée par le péché et a besoin d’être purifiée, élevée et perfectionnée.

Chapitre I : Jésus-Christ, l’unique sauveur
Chapitre suivant : Le dialogue avec les frères d’autres religions, selon Saint Jean-Paul II

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