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En ce jour, il nous est donné de célébrer la fête liturgique de sainte Jeanne d’Arc, patronne secondaire de la France1. Comme rappelé dans l’article « France, fille aînée de l’Église », Jeanne d’Arc constitue un cas unique dans l’histoire de France, puisqu’elle est à la fois une sainte canonisée par l’Église, et une héroïne nationale célébrée par la République. De plus, elle est l’un des personnages historiques les plus connus du monde. De multiples œuvres artistiques lui ont été et lui sont encore consacrées, tant dans la peinture, la littérature, le théâtre, la poésie ou le cinéma.
Jeanne d’Arc est une figure paradoxale. Sa popularité est aujourd’hui l’objet d’un malaise inédit lié à sa mission bien particulière, « bouter2 » les anglais hors de France. Depuis des siècles jusqu’à la deuxième guerre mondiale, la patrie et la nation étaient des valeurs sacrées chez tous les peuples européens et américains. Des idées telles que le « village mondial » ou le « citoyen du monde » sont très récentes à l’échelle de l’histoire.
Donc, l’idée que Jeanne d’Arc puisse être envoyée par Dieu, pour redonner à la France son indépendance, en menant une action armée contre un envahisseur extérieur, ne va plus de soi.
Mais y a-t-il une position de l’Église à ce sujet ? Fort heureusement, l’enseignement des papes vient à notre secours pour nous montrer comment les nations et les patries font partie du plan de Dieu sur l’histoire.
Quelques éléments rapides tirés de textes du magistère, essentiellement de textes de Jean-Paul II :
- les hommes sont membres de la famille humaine, mais ils sont nécessairement attachés de manière plus intense à des groupes humains particuliers, dont la nation. Son importance vient tout de suite après celle de la famille.
- la nation relie l’homme à une culture, un patrimoine et une histoire déterminée.
- la nation est un héritage matériel, artistique et spirituel qui implique le devoir de la défendre.
- la nation existe par la culture et pour la culture.
- la nation possède la qualité de sujet à proprement parler, c’est pourquoi Jean-Paul II n’hésite pas à utiliser l’expression « baptême d’une nation », en particulier pour la France et la Pologne.
Que sainte Jeanne d’Arc nous aide en ce jour à découvrir ou redécouvrir le grand don de notre nation, ainsi que les devoirs que ce don implique.
PS : le pape Benoît XVI a consacré une audience générale du mercredi matin, le 26 janvier 2011, à Jeanne d’Arc. Il parle en particulier de sa prière, du dialogue de Jeanne avec Jésus.
1. Les pays chrétiens ont des saints pour les protéger et prier pour eux. La France a pour patronne principale la Vierge Marie en son Assomption. Sainte Jeanne d’Arc et sainte Thérèse de Lisieux font partie, entre autres, des saints patrons secondaires de la France. Thérèse joua le rôle de Jeanne d’Arc lors de plusieurs représentations devant ses sœurs.
2. Bouter, dans le vocabulaire de l’époque, voulait dire chasser hors de. Donc ici, chasser les anglais hors de France.
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