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Amour et mariage

Bonjour, Je me pose souvent la question : la morale actuelle de l’Eglise et sa position concernant le mariage homme/femme, n’est-elle pas une position moderne, et justement ancrée dans son temps ? Car, historienne de formation, je n’ai jamais vu dans aucune civilisation du monde et de l’histoire de l’humanité qu’une société mariait ses jeunes par amour. Partout, il est question d’une union arrangée entre deux familles, et finalement la virginité de la femme ne compte que dans l’idée qu’elle n’a pas “servit” avant, ou qu’elle a été assez bien élevée pour ne pas risquer d’être volage (le garçon, on s’en fiche toujours un peu…)

Au départ, en remarquant cela, je ne comprenais pas l’entêtement de l’Eglise d’aujourd’hui à demander aux jeunes de se préserver jusqu’au mariage, en disant que l’union d’un homme et d’une femme est un cadeau que Dieu fait pour les couples et à usage des couples. On ne peut pas être heureux dans une relation intime, et la vivre pleinement, s’il n’y a pas d’amour et de don mutuel. Hors, pendant des siècles, l’Eglise n’a rien dit ni rien fait pour encourager les familles à marier leurs enfants par amour, que ce soit dans les basses classes de la société, que dans la bourgeoisie ou la noblesse. Je comprends, dans ce sens, pourquoi un grand nombre de personnes, dans les siècles passés, avaient des amants ou des maîtresses. En fait, c’était certainement excusable puisqu’à ce moment là, ils s’offraient entièrement à la vraie personne aimée, et pas celui ou celle qu’on lui avait imposé dans le mariage. Aujourd’hui, depuis une cinquantaine d’années, l’amour est en général l’unique raison qui pousse un homme et une femme à se marier. Et même, on peut se fréquenter par amour sans attirer les foudres d’une famille qui aurait d’autres projets pour nous. Donc, dire que l’union des corps est un cadeau de Dieu offert strictement à l’usage des époux, dans l’amour et le don mutuel, ça ne peut pas être la position de l’Eglise depuis sa création, mais une réflexion théologique récente et ancrée dans son temps, en réaction, je dirais, à la libération sexuelle des années 60. Ou bien ai-je tord de croire cela ? Qu’en pensez-vous ?

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  1. Filippo-modérateur

    C’est le contraire

    C’est le contraire : l’Église a toujours devancé les sociétés civiles pour défendre la liberté du mariage, et donc le “mariage d’amour” sachant que cette formulation est très moderne.

    Le combat contre les mariages arrangés apparaît au moins dès le XIème siècle, où l’Église interdit formellement les mariages secrets, contre les usages du temps.

    Puis, la liberté du choix des conjoints est devenue l’une des quatre conditions pour que le mariage soit valide. Ce qui signifie que si l’un des conjoints a subi des pressions pour se marier avec l’autre personne, il n’y a pas de mariage, le mariage est nul, et la demande de reconnaissance de nullité sera acceptée par les tribunaux ecclésiastiques.

    Depuis 2000 ans, l’Église défend le mariage libre, et finalement, vers le XIXème siècle en Occident, les sociétés ont fini par en faire la norme et tout le monde trouve ça normal. Tout cela n’a toujours pas cours dans la plupart des sociétés asiatiques et africaines traditionnelles ou le mariage arrangé reste la norme, et où l’Église reste seule à prôner le mariage d’amour c’est-à-dire le mariage libre.

    Une fois de plus, contrairement à tout ce qui véhiculé à son encontre, l’Église est prophétique, ce qu’on appelle communément “en avance sur son temps”.

    • Cat-modératrice

      Je savais effectivement que c

      Je savais effectivement que c’était l’Église qui s’était battue pendant des siècles pour introduire dans la société l’idée que le mariage doit être basé sur l’amour et le choix libre des conjoints.

      Par contre, ce que je ne comprends pas c’est en quoi l’interdiction des mariages secrets a contribué à cette liberté. Les parents qui voulaient contraindre leurs enfants à un mariage arrangé le faisaient donc en secret ? Pourquoi ?

      Ce qui est intéressant à remarquer, c’est qu’effectivement l’Église a été en avance sur son temps en prônant la liberté d’engagement des conjoints, mais une fois que la société occidentale a adopté cette idée, elle a refusé de s’arrêter-là, et elle est tombée dans l’excès inverse : la dictature du sentiment amoureux, qui conduit les couples à se former et à se briser au gré des coups de cœurs…

      • Filippo-modérateur

        Interdire les abus les plus criants

        Le Concile de Latran IV, en 1215, a interdit les mariages secrets, et imposé la publication des bans, pour lutter contre les “arrangements” les plus évidents et les plus graves.

        Ainsi la publication des bans, en faisant de la “publicité” pour le mariage, rend très dangereux un mariage qui ne respecte pas l’interdiction des mariages consanguins, puisqu’il suffit que quelqu’un ait connaissance de cette consanguinité pour que le mariage soit empêché.

        De même, l’obligation du caractère public du mariage empêche le défaut de consentement absolu, c’est-à-dire le fait que l’un des “époux” n’ait pas DU TOUT dit oui. Bien sûr, on peut dire que dans tous les mariages arrangés, l’un des époux ou tous les deux n’ont “pas le choix”, mais c’est encore autre chose de permettre qu’il n’y ait même pas un “oui” qui soit prononcé.

        En fait, l’importance extrême de ce Concile est que c’est lui qui affirme clairement et solennellement le principe du libre consentement des époux, sans lequel on ne saurait imaginer un mariage d’amour. Comme très souvent, ce principe mettra des siècles à s’étendre à tout l’Occident, du haut en bas de la société, mais il s’agit bien du germe qui a permis à l’arbre d’apparaître.

        Le Concile de Trente (1545-1563) ira même jusqu’à écrire : “Il est criminel de violer la liberté du mariage.”

        Alors l’Église catholique, amie ou ennemie de la liberté dans le mariage, fondement du mariage d’amour ?

  2. kerneilla

    et oui, il serait temps que l
    et oui, il serait temps que l’on reconnaisse que la base de l’enseignement du Christ c’est l’Amour: “Aimez vous les uns les autres comme je vous ai aimés.”

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