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Encore une fois, ce n’est pas à la tristesse que Jésus nous invite en ce temps de carême.
Le but du carême n’est pas de réussir des exploits, de cocher les cases en face de ma liste de résolutions, mais de grandir dans l’union à Dieu.
Le carême est un temps pour préparer son cœur à la fête de Pâques. Comme toujours avec Dieu, c’est un temps de grâces où Dieu veut nous donner quelque chose, et non un temps où nous devons lui donner quelque chose. La vie spirituelle, c’est apprendre à recevoir Dieu, beaucoup plus que d’apprendre à donner. Une fois que l’on est uni à Dieu, le don de soi jaillit tout naturellement comme un effet de la vie de Dieu en nous. Les privations qui nous sont proposées doivent être une aide pour disposer notre cœur à accueillir le don de Dieu.
Alors si je n’arrive pas à « faire un bon carême », à tenir mes résolutions, à m’imposer des privations, la meilleure ascèse est de disposer mon cœur à ce que Dieu veut me donner. Je peux lui dire : « Merci mon Dieu pour ce temps de grâces qu’est le carême. Je sais que tu veux profiter de ce temps pour me combler de tes grâces, même si je suis tellement faible et incapable de faire quoi que ce soit pour toi. » Cette prière et cette disposition de cœur plaira plus à Dieu que des sacrifices faits avec une constante mauvaise humeur, ou avec orgueil, ou que notre tristesse, notre fuite de ce temps de grâces du carême à cause de la conscience de nos incapacités. Il y a vraiment des grâces spéciales, propres au temps du carême, que Dieu veut nous donner. Ne passons pas à côté !
Le Père Thierry de Roucy, a écrit à l’occasion de l’entrée en carême :
Bref, ce carême – tout d’ailleurs comme les précédents – tourne à la catastrophe. Jamais, je n’ai eu de moi-même une idée à ce point négative : jamais aussi, je ne me suis senti aussi incapable de sacrifices, de renoncements, voire de religion.
J’ai alors le choix. Ou je tourne la page des efforts de Carême et renonce définitivement à toute pratique religieuse ou je cherche à comprendre cette inaptitude et à grandir dans ce qui paraît un effondrement.
De fait, ce temps nous est donné, comme le rappelle l’oraison du premier dimanche de Carême, pour « progresser dans la connaissance de Jésus-Christ » et, curieusement, il semble que nous le connaissons mieux lorsque nous découvrons l’immensité de notre faiblesse que lorsque nous réalisons que nous sommes très capables d’ascèse et que nous savons accomplir parfaitement nos résolutions. Dans ce dernier cas, nous risquons de ne rencontrer que nous-mêmes et notre pseudo-perfection et de laisser l’orgueil s’infiltrer en nous. Qu’il serait alors curieux le fruit de notre Carême ! Dans le premier cas, la prise de conscience de notre misère nous dispose à accueillir, si toutefois nous le voulons bien et osons ne pas nous appesantir sur notre faiblesse, la présence du Sauveur, le salut de Celui qui est mort et ressuscité pour nous et dont nous célébrons l’amour d’une façon toute spéciale pendant le Triduum pascal.
Bref, notre inaptitude à tenir, bien malgré nous, nos résolutions de Carême peut être une bénédiction en nous ouvrant à la connaissance de Jésus-Christ et en nous faisant expérimenter ce qu’Il est pour nous : Miséricorde !
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Michèle_L_de_C
ne pas « tenir » le Carême
Jésus est tombé trois fois, nous qui sommes pécheurs ne pouvont que tendre vers le mieux