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Carême : « C’est un mauvais moment à passer, les privations sont trop éprouvantes »

Temps de lecture estimé : 3 min

Chocolat, photo André Karwath aka Aka

Un religieux disait que si un frère veillait toute la nuit en prière, et que le lendemain il était irritable, manquant de charité envers les autres frères à cause de sa fatigue, cela prouvait qu’il avait eu tort de faire cette veille, que cette idée ne venait pas de Dieu.

L’Église nous invite effectivement à profiter du carême pour faire des efforts dans trois domaines : la prière, le jeûne et le partage.

La prière est le point le plus important, et si on ne prie pas, il est inutile de jeûner, cela peut difficilement porter du fruit. Le jeûne est une démarche d’adoration où l’on veut signifier à Dieu que Lui seul nous est indispensable. Benoît XVI a dit aux pèlerins francophones, le 17 février dernier : « Par le jeûne nous apprendrons à ne pas négliger la véritable nourriture, spirituelle, pour résister aux tentations de l’indifférence et du laisser-aller, de l’égoïsme et de l’orgueil, de l’argent et du pouvoir. »

Le jeûne peut se pratiquer dans différents domaines. Il est bon, pour ceux dont la santé le permet (Benoît XVI a dit aux jeunes de ne pas jeûner de nourriture, car à leur âge ce serait mauvais pour leur santé), qu’il y ait une part alimentaire dans notre jeûne. Ce ne doit pas forcément être des privations qui vont nous affaiblir : certains se privent de chocolat, d’autre d’apéritif, de bonbons ou de fromage…

Des "geeks" devant leurs ordinateurs. Photo Wikimania2009D’autres formes de jeûne : cigarettes, télévision, Facebook… peuvent être très bénéfiques.
Mais n’oubliez pas la parole de Jésus : « Allez donc apprendre ce que signifie : C’est la miséricorde que je veux, et non le sacrifice. En effet, je ne suis pas venu appeler les justes, mais les pécheurs. » (Mt 9, 13)

Et « Mais malheur à vous, les Pharisiens, qui acquittez la dîme de la menthe, de la rue et de toute plante potagère, et qui délaissez la justice et l’amour de Dieu ! Il fallait pratiquer ceci, sans omettre cela. » (Lc 11, 42) : les dons et les sacrifices que nous faisons pour Dieu sont bons et recommandés, mais la justice et l’amour sont encore plus important. Tout ce que nous faisons pour Dieu doit être au service de l’amour et non au détriment de l’amour.

Il est normal que nos petits efforts et privations soient un peu éprouvants, et ce n’est pas grave si cela nous fait râler de temps en temps. Mais le but de ces pratiques est de nous rapprocher de Dieu, de mieux le connaître et d’avoir une relation plus intime avec lui. Si une privation me plonge dans la tristesse pendant tout le carême, si elle me renferme sur moi-même au lieu de m’ouvrir à Dieu, ou si je suis obsédé(e) par la chose dont je me prive, alors mieux vaut renoncer à cette privation, même si c’est un échec vexant pour moi. Si je me rends compte qu’il est préférable de renoncer à une privation, parce qu’elle a un effet négatif sur ma vie spirituelle, alors il ne faut surtout pas que je tombe dans l’autre piège, celui de la culpabilité. Le sentiment de culpabilité devant les faiblesses qui nous empêchent de faire de grandes choses, a probablement pour origine soit notre orgueil, soit un grand manque de confiance en Dieu.

Dans ce cas devons-nous renoncer à tout effort de carême ? Je pense que le premier effort est d’être vraiment fidèle à la prière personnelle, et d’en parler à Dieu dans la prière. Demandons à Dieu de nous montrer quelle forme de jeûne Il nous invite à vivre, et de faire naître en nous le désir de vivre ce jeûne par amour pour Lui. Si c’est un désir spirituel qui me pousse à commencer un nouveau jeûne, alors je le vivrai probablement différemment, avec bonheur, même si c’est dur. Et si ce désir ne vient pas, acceptons avec humilité de renoncer au sacrifice — jusqu’au moment que Dieu choisira.

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  1. Michèle_L_de_C

    carême et chocolat

    Je suis un peu choquée par cette constation que l’on peut ne pas se priver d’un régal pour se priver d’une gourmandise plus importante. Les dimanches permettent certaines entorses au Carême.

    Je n’aime pas la viande, je ne vais cependant pas en cuisiner le vendredi (sans pour autant déguster un poisson à la chair fine ou un délicieux entremets sous prétexte qu’il est calorique).

      

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