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Jésus prenant la main d'Ève, peinture de Jérôme Bosch, 1500

Oui, c’est à cause du péché des hommes que Jésus a souffert. Il est bon de se repentir de ses péchés, mais pas de se laisser envahir par la tristesse. Le carême devrait plutôt être un temps de joie dans l’attente de la célébration de notre Rédemption.

Accepter de se laisser sauver, accepter d’être un pécheur qui a besoin qu’un autre donne sa vie pour moi, c’est très difficile, encore plus difficile que de jeûner.

Jésus m’invite à entrer dans la joie et la gratitude devant son amour qui me rend ma dignité, plutôt que de garder le regard centré sur moi-même, car je préférerais être pur(e) et n’avoir pas besoin d’être sauvé(e).

Pourtant, quelle grâce de se savoir pécheur sauvé : il y a plus de joie dans le Royaume de Dieu pour un pécheur qui accueille le salut, que pour un juste qui n’a pas besoin de salut ! Ce juste qui ne donne pas de joie à Jésus, ce n’est pas celui qui est pur comme la Vierge Marie (il n’existe pas), mais celui qui arrive à surveiller ses actes, celui qui ne prend pas le risque de la vulnérabilité de l’amour, celui qui pense qu’il n’a pas besoin d’être sauvé par Jésus et se prive de l’intimité avec son Sauveur.

Quand le fils prodigue1 est revenu vers son Père, celui-ci ne lui a pas dit de pleurer ses péchés jusqu’à la fin de sa vie. Le fils prodigue revenait vers son Père non pas par amour de son Père, mais parce qu’il avait pris conscience qu’il n’arrivait pas à s’en sortir sans lui. Cette simple prise de conscience, qui avait encore bien besoin d’être purifiée, a suffit pour que le Père veuille l’entraîner tout de suite dans la fête et dans sa joie. La joie de la dignité retrouvée du fils pécheur doit éclipser la conscience de ce que nous sommes encore si loin de la perfection de Dieu. Mais le seul fait de garder la relation avec Dieu lui permet de nous communiquer son Salut et de nous inviter à entrer dans sa joie. Refuser cette joie est le plus grand péché.

1. La parabole du fils prodigue (Lc 15, 11-32) :

Un homme avait deux fils. Le plus jeune dit à son père : Père, donne-moi la part de fortune qui me revient. Et le père leur partagea son bien. Peu de jours après, rassemblant tout son avoir, le plus jeune fils partit pour un pays lointain et y dissipa son bien en vivant dans l’inconduite.

Quand il eut tout dépensé, une famine sévère survint en cette contrée et il commença à sentir la privation. Il alla se mettre au service d’un des habitants de cette contrée, qui l’envoya dans ses champs garder les cochons. Il aurait bien voulu se remplir le ventre des caroubes que mangeaient les cochons, et personne ne lui en donnait. Rentrant alors en lui-même, il se dit : « Combien de mercenaires de mon père ont du pain en surabondance, et moi je suis ici à périr de faim ! Je veux partir, aller vers mon père et lui dire : “Père, j’ai péché contre le Ciel et envers toi ; je ne mérite plus d’être appelé ton fils, traite-moi comme l’un de tes mercenaires.” »

Il partit donc et s’en alla vers son père.

Tandis qu’il était encore loin, son père l’aperçut et fut pris de pitié ; il courut se jeter à son cou et l’embrassa tendrement. Le fils alors lui dit : « Père, j’ai péché contre le Ciel et envers toi, je ne mérite plus d’être appelé ton fils. » Mais le père dit à ses serviteurs : « Vite, apportez la plus belle robe et l’en revêtez, mettez-lui un anneau au doigt et des chaussures aux pieds. Amenez le veau gras, tuez-le, mangeons et festoyons, car mon fils que voilà était mort et il est revenu à la vie ; il était perdu et il est retrouvé ! » Et ils se mirent à festoyer.

Son fils aîné était aux champs. Quand, à son retour, il fut près de la maison, il entendit de la musique et des danses. Appelant un des serviteurs, il s’enquérait de ce que cela pouvait bien être. Celui-ci lui dit : « C’est ton frère qui est arrivé, et ton père a tué le veau gras, parce qu’il l’a recouvré en bonne santé. » Il se mit alors en colère, et il refusait d’entrer. Son père sortit l’en prier. Mais il répondit à son père : « Voilà tant d’années que je te sers, sans avoir jamais transgressé un seul de tes ordres, et jamais tu ne m’as donné un chevreau, à moi, pour festoyer avec mes amis ; et puis ton fils que voici revient-il, après avoir dévoré ton bien avec des prostituées, tu fais tuer pour lui le veau gras ! »

Mais le père lui dit : « Toi, mon enfant, tu es toujours avec moi, et tout ce qui est à moi est à toi. Mais il fallait bien festoyer et se réjouir, puisque ton frère que voilà était mort et il est revenu à la vie ; il était perdu et il est retrouvé ! »

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