Extrait d’un texte du père Thierry de Roucy 

Homélie à Noyon, le 13 septembre 2003

Écoutez la façon dont Jean Vanier, dans son dernier livre, décrit ce qu’est un instrument de paix:

« Être instrument de paix, c’est ne pas juger, condamner ou médire des gens, ne se réjouir d’aucun mal qui puisse les atteindre. Être artisan de paix, c’est porter les gens avec amour dans la prière, demandant pour eux leur bien et la liberté. Être artisan de paix, c’est accueillir ceux qui sont faibles et dans le besoin, ne serait-ce qu’avec un simple sourire, les soutenir, leur offrir notre gentillesse et notre tendresse et leur ouvrir nos cœurs. C’est accueillir ceux avec lesquels nous pouvons avoir des difficultés, ou ne pas aimer particulièrement, ceux qui sont différents de nous, culturellement, psychologiquement ou intellectuellement. C’est aborder les gens, non d’une position de pouvoir et de certitudes pour résoudre les problèmes, mais d’un lieu d’écoute, de compréhension, d’humilité et d’amour. Lorsque nous renonçons au pouvoir, nous devenons plus ouverts à la compassion de Dieu. »

Plus profondément « nous devenons prophètes de paix lorsque nous découvrons et accueillons notre faiblesse. La paix ne vient pas de la supériorité ou du pouvoir. Elle vient de cette force qui jaillit de notre être, là où nous sommes le plus vulnérables… ».

Le Prince de la paix s’est fait laveur de pieds. Serviteur très humble. Il s’est fait Eucharistie. Étonnamment vulnérable. Incroyablement accessible. Là, dans ce mystère, est sans doute le secret de ce que je vous propose aujourd’hui. Vous avez la grâce immense d’avoir [accès à] la présence du Saint-Sacrement. Épargnez-Lui la solitude ! Pour comprendre quelque chose de la paix de Dieu, fréquentez-Le beaucoup. […] Lentement, il vous transfusera la Paix qu’Il est. Et aussi communiez […] avec un cœur avide : la communion à l’Eucharistie réalise l’identification à l’Agneau de Dieu, c’est dire qu’elle nous abaisse et nous rend vulnérables, nous permettant ainsi d’être instrument de paix.

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