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Peut-on communier quand on se masturbe régulièrement

Bonjour,

Vous dites des choses intéressantes dans les réponses à la question https://www.annoncescatho.com/questions/l%C3%A9glise-catholique-condamne-t-elle-la-masturbation-et-pourquoi mais je n’ai pas trouvé la réponse que je cherche : quelqu’un qui n’arrive pas à arrêter la masturbation peut-il communier ?

Merci

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Qulle est la position de l’Eglise vis-à-vis de la psychologie et de la psychanalyse?

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  1. Cat-modératrice

    Tout dépend

    Bonjour, merci pour votre question.

    L’Église catholique demande de s’abstenir de communier matériellement (ce qui n’empêche pas forcément de communier spirituellement : sans manger l’hostie, on peut s’y unir de cœur) dans trois cas :

    – Si on n’est pas baptisé (ou si on n’a pas encore fait sa première communion)

    – Si on ne s’est pas confessé depuis plus d’un an

    – Si on a commis un « péché mortel » et que l’on n’a pas reçu l’absolution pour ce péché (soit on ne s’est pas confessé, soit on s’est confessé sans avouer ce péché-là, soit le prêtre a refusé de donner l’absolution parce que la personne qui se confesse ne souhaite pas arrêter ce péché).

    Pour qu’un péché soit considéré comme « mortel », il y a 3 conditions :

    – Qu’il y ait matière grave. L’Église catholique considère que la masturbation est un acte grave, car elle déconnecte la sexualité de l’union conjugale d’amour pour laquelle Dieu a créé la sexualité. 

    – Que la personne qui pose cet acte soit au courant du fait que c’est un péché grave. Si vous posez cette question, c’est que vous êtes au courant. 

    Que la personne qui commet le péché soit libre dans son acte. Là, c’est beaucoup plus délicat. Généralement, la première fois que quelqu’un se masturbe, il était libre de le faire ou non. Mais il arrive très souvent que cette liberté disparaisse rapidement, et que l’homme ou la femme qui se masturbe devienne esclave de cette pulsion. Quelqu’un qui souhaite arrêter de se masturber mais qui n’en a réellement pas la force n’est pas coupable de péché mortel, car il n’agit pas librement.

    Il n’est pas toujours facile de savoir si nous avons été libre ou non dans tel ou tel acte que nous avons commis. De toute façon, il est bon de se confesser régulièrement pour tous nos actes mauvais. La confession nous permet de devenir des petits enfants accueillant l’amour de Dieu, elle nous permet de continuer à avancer humblement, sans s’étonner de notre propre péché, en ayant conscience de l’amour miséricordieux que Jésus nous porte quoi que nous fassions, et elle est souvent source d’une force nouvelle. Cette force reçue par le sacrement permet parfois d’arrêter un péché régulier, mais il ne faut pas s’inquiéter si cela prend du temps.

    L’accueil de l’amour miséricordieux de Jésus a plus d’importance que le fait de pécher ou non. Quelqu’un de “parfait” qui estime n’avoir pas besoin de Jésus est plus loin du Royaume de Dieu que quelqu’un qui agit mal régulièrement et le regrette, mais garde toute confiance en l’amour de Dieu pour lui.

    Donc, si vous n’êtes pas certain d’avoir commis un péché mortel ou non, il est recommandé de se confesser avant chaque communion, même si cela suppose de renoncer à communier matériellement de temps en temps.

    Si vous pensez que vous n’êtes vraiment pas libre, et que ce n’est donc pas un péché mortel, vous pouvez communier, recevoir humblement le Corps du Christ, mais il est recommandé de vous confesser très régulièrement et d’implorer la force d’arrêter cette pratique, car si vous ne prenez pas tous les moyens spirituels pour arrêter, vous devenez complice et vous tombez dans le péché mortel.

    Attention à notre compréhension de l’expression « péché mortel ». Celui qui en commet n’est pas pour autant voué à l’enfer, ni excommunié, mais il est invité à prendre les moyens pour réparer sa relation avec le Seigneur.

  2. Adélaïde

    Bonjour !
    La réponse de Cat est très claire et permet de réfléchir correctement sur le sujet.
    Je voudrais ajouter que, en règle générale, lorsque l’on a un doute sur sa façon de vivre ou d’agir il vaut toujours mieux aller en parler à un prêtre lors de la confession. Cela vaut pour ce cas, la masturbation, mais je pense pour toute autre action que l’on a du mal à gérer ou évaluer (concernant notre âme, notre vie, notre relation avec les autres, la famille, etc).
    Dans le doute, toujours se tourner vers Jésus et Marie !

    Je pense que tout acte dont on n’est pas libre est un péché mortel car on ne peut le maitriser sans la grâce ou l’aide de Dieu, ou une très forte volonté. Je ne vois pas pourquoi le péché serait moins mortel si on en est dépendant, et qu’on le commet sans pouvoir dire non .
    Pour moi, fumer n’est pas en soi un péché mortel, mais en être dépendant fait commettre d’autres péchés qui rendent le péché initial (fumer) un péché mortel (grosses dépenses d’argent, santé abimée, nuisance de l’entourage, etc).

    Je crois donc que la masturbation ne devrait pas être considérée comme un péché grave lorsque le corps “appelle” et que la personne ne peut rien faire d’autre que d’y répondre (comme quelqu’un qui aurait faim et qui doit manger quelque chose pour aller mieux).
    ça ne touche que la personne elle-même, et n’a pas de conséquence sur autrui.

    En revanche, lorsque cette masturbation devient presque perverse, ou signe d’un mal être profond, elle est vécue comme une forme de suicide, d’atteinte à la pureté, de châtiment corporel, ou comme une façon de se faire du mal, ou de se rappeler un état de tristesse. Par désespoir, manque de confiance, refus d’abandon à la Providence ou à la Grâce, ou je ne sais quoi d’autre. Je crois que dans ce cas, c’est un péché grave, parce que l’acte est prémédité, il est pensé, il est voulu. La personne ne souhaite pas forcément s’éloigner de Dieu ou l’offenser, mais dans son acte solitaire, de cette manière là, la personne offense Dieu parce qu’elle Lui montre qu’elle n’a pas besoin ni de Son aide ni de Sa présence dans ce moment de vie.

    Pourtant, quand je lis le catéchisme de l’église catholique, il semble qu’il est dit à peu près le contraire.

    Dans tous les cas, il vaut mieux en parler à un prêtre, et croyez moi, il ne faut pas en avoir honte, il ne faut pas être gêné de raconter ce genre de chose. Il vaut mieux en dire plus en confession que pas assez. Les prêtres entendent toutes sortes de choses en confession, et souvent bien pire qu’on ne peut l’imaginer. Ce qui plait à Jésus, ce n’est pas de nous voir avoir honte de raconter son intimité à un prêtre inconnu. Ce qui plait à Jésus, c’est de voir que l’on a eu assez de confiance en Lui pour Lui demander de nous aider à contrôler nos vies, et à corriger nos défauts, mêmes quand ceux-ci sont tout à fait humains !

    • Cat-modératrice

      Qu’est-ce qu’un péché mortel ?

      Bonjour Adélaïde,

      L’Église est très claire sur la définition de ce qu’est un péché mortel, par opposition à péché véniel. Comme le péché mortel brise notre communion avec Dieu, heureusement cet effet n’est possible que si nous commettons ce péché totalement volontairement.

      Un acte grave qui est commis sans liberté n’en est pas moins grave, mais il ne brise pas cette communion. Il peut même être occasion d’approfondissement de notre relation avec le Seigneur, si la personne regrette ses actes et se tourne chaque fois avec humilité vers Jésus pour lui demander son pardon et accueillir sa miséricorde.

      Parmi les nombreux textes qui expliquent cette différence entre péché mortel et péché véniel, voici un extrait de l’exhortation apostolique post-synodale Réconciliation et pénitence de Jean-Paul II (1984) :

      Avec toute la tradition de l’Église, nous appelons péché mortel l’acte par lequel un homme, librement et consciemment, refuse Dieu, sa loi, l’alliance d’amour que Dieu lui propose, préférant se tourner vers lui-même, vers quelque réalité créée et finie, vers quelque chose de contraire à la volonté de Dieu (conversio ad creaturam). Cela peut se produire d’une manière directe et formelle, comme dans les péchés d’idolâtrie, d’apostasie, d’athéisme; ou d’une manière qui revient au même comme dans toutes les désobéissances aux commandements de Dieu en matière grave. L’homme sent bien que cette désobéissance à Dieu brise ses liens avec son principe vital : c’est un péché mortel, c’est-à-dire un acte qui offense Dieu gravement et finalement se retourne contre l’homme lui-même avec une force puissante et obscure de destruction.

      Le sens de « mortel » ici est celui d’une brisure volontaire de notre relation avec Dieu. Comme tu le dis, si « on ne peut le maitriser sans la grâce ou l’aide de Dieu », ce péché, quand il n’est pas libre, peut être l’occasion de s’unir plus profondément à la grâce de Dieu. Et justement, de nombreux auteurs spirituels expliquent que Dieu peut laisser longtemps celui qui se débat dans un péché grave, et qui supplie la grâce dans sortir, avant de lui donner cette grâce, pour permettre à travers cet épreuve que le pécheur s’abandonne davantage à l’amour du Seigneur.

      Quant à la masturbation, l’Église affirme que c’est toujours un acte mauvais et grave, même si ce n’est un péché mortel que lorsque les deux autres conditions sont réunies (le fait de savoir que c’est un péché grave, et le fait de le commettre librement).

      La Congrégation pour la doctrine de la foi, qui est l’instance de l’Église qui a la plus haute autorité pour déterminer l’enseignement officiel de l’Église catholique, explique, comme j’essayais de le dire, que la masturbation est toujours mauvaise du fait que c’est un détournement de la sexualité par rapport à ce pour quoi Dieu a créé cette sexualité. La sexualité a une importance fondamentale dans le dessein de Dieu sur l’homme, car c’est ce qu’Il a créé pour que l’homme et la femme vivent une union qui les rapprochent du mystère de la Trinité. C’est à travers le mystère de l’union conjugale, quand il est vécu d’une façon pure, que l’homme et la femme, mystérieusement, ressemblent le plus à Dieu. Ce mystère nuptial peut aussi être vécu de manière spirituelle pour les personnes qui ne sont pas mariées. Mais il y a un lien mystérieux et profond entre l’union sexuelle vécue dans la pureté et dans le cadre d’un engament indissoluble, et l’union de l’âme avec Dieu. C’est pourquoi les tentations de détourner la sexualité de sa finalité sont si fortes, et c’est pourquoi ces actes sont si graves aux yeux de l’Église.

      Voici ce que dit la Congrégation pour la doctrine de la foi sur ce sujet, dans la déclaration Persona Humana, sur certaines questions d’étique sexuelle (1975) :

      Fréquemment aujourd’hui on met en doute ou l’on nie expressément la doctrine catholique traditionnelle selon laquelle la masturbation constitue un grave désordre moral. La psychologie et la sociologie, dit-on, démontrent que, surtout chez les jeunes, elle est un phénomène normal de l’évolution de la sexualité. Il n’y aurait de faute réelle et grave que dans la mesure où le sujet céderait délibérément à une auto-satisfaction close sur soi (« ipsation »), car alors l’acte serait radicalement contraire à la communion amoureuse entre des personnes de sexe différent, dont certains prétendent qu’elle est ce qui est principalement recherché dans l’usage de la faculté sexuelle.

      Cette opinion contredit la doctrine et la pratique pastorale de l’Eglise catholique. Quoi qu’il en soit de la valeur de certains arguments d’ordre biologique ou philosophique dont se sont servis parfois les théologiens, en fait, tant le Magistère de l’Eglise, dans la ligne d’une tradition constante, que le sens moral des fidèles ont affirmé sans hésitation que la masturbation est un acte intrinsèquement et gravement désordonné. La raison principale en est que, quel qu’en soit le motif, l’usage délibéré de la faculté sexuelle en dehors des rapports conjugaux normaux contredit essentiellement sa finalité. Il lui manque, en effet la relation sexuelle requise par l’ordre moral, celle qui réalise « le sens intégral d’un don réciproque et d’une procréation humaine dans le contexte d’un amour vrai ».

      […] La psychologie moderne fournit, au sujet de la masturbation, plusieurs données valables et utiles pour formuler un jugement plus équitable sur la responsabilité morale et pour orienter une action pastorale. Elle aide à voir comment l’immaturité de l’adolescence, qui peut parfois se prolonger au-delà de cet âge, le déséquilibre psychique ou l’habitude prise peuvent influer sur le comportement, atténuant le caractère délibéré de l’acte et faire que, subjectivement, il n’y ait pas toujours faute grave. Cependant, en général, l’absence de grave responsabilité ne doit pas être présumée ; ce serait méconnaître la capacité morale des personnes.

  3. elie.g

    Péché contre Grâce… qui gagne en nous ?
    De manière plus simple, je dirais que, quand se bat en nous le désir de communier et la crainte de ne pas pouvoir le faire parce qu’on se sens “sali”, il faut se poser une question : ma faute est elle plus grande que la Grâce de Dieu ?
    Si le péché est pour nous plus important que Dieu, alors il faut changer son cœur et demander à Dieu de faire une rencontre personnelle profonde, guidé par le soutien de l’Eglise !
    “Heureuse faute qui nous a valu un tel Rédempteur !”

    • Cat-modératrice

      On peut hésiter à communier

      On peut hésiter à communier parce que l’on sait objectivement que l’on a commis un péché grave, qu’il y ait sensation de souillure ou non.

      Se sentir sali est quelque chose de subjectif, et le péché est quelque chose d’objectif. L’Église catholique ne demande pas de s’abstenir de communier en fonction d’une sensation subjective.

  4. stephane13

    Bonjour ma question est :
    Bonjour ma question est : esceque se masturber est un pecher mortel ? si l’on cede a des pulsions ? et aussi une autre question esceque c’est un pecher mortel de faire l’amour avec sa copine avec qui on est amoureux mais que l’on est pas mariée ? esceque l’on peu faire l’amour avec sa copine dans le but de concevoir un enfant sans etre marié ?

    • Filippo-modérateur

      Bonjour,

      Bonjour,

      La masturbation et les relations sexuelles hors mariage sont des péchés, à partir du moment où la personne qui les commet est au courant que Dieu les proscrit, car ce sont des pratiques contraires à son merveilleux plan sur l’amour humain, l’amour entre un homme et une femme, amour qui n’atteint sa plénitude que dans le mariage, union des âmes et des corps, renforcée par le sacrement donné par Dieu.

      L’Eglise, dans sa bienveillance, répand à profusion la miséricorde de Dieu à ceux qui ne se résignent pas à ces pratiques et viennent demander le pardon par le sacrement de réconciliation, une fois ou de nombreuses fois, à chaque fois qu’ils retombent, car Jésus a dit à la femme adultère : “Je ne te condamne pas. Va, et ne pèche plus.”

      Pour savoir, dans votre cas, s’il s’agit de péchés mortels, je vous invite à vous référer au commentaire suivant : Qu’est-ce qu’un péché mortel ? En effet, sa définition a fait l’objet de nombreux textes officiels et répond à une définition très précise, ce qui évite de le généraliser. Dieu veut “que tous les hommes soient sauvés”. C’est pourquoi le péché mortel a une définition si restrictive.

      J’espère que ces éléments vous aiderons, n’hésitez pas à continuer cette discussion,  pour vous-mêmes et pour les autres visiteurs. Il y a un grand nombre de gens qui profitent des questions et réponses qui y sont postées.

  5. Anonyme

    Peut-on prier après s’être masturbé ?
    Peut-on prier après une masturbation ?

    • Cat-modératrice

      Bien sûr !
      Dieu ne nous rejette jamais, c’est nous qui le rejetons.
      « Celui qui vient à moi, je ne le jetterai pas dehors. » dit Jésus (Jean, 6, 37).

      Prier Dieu à n’importe quel moment ne peut que nous aider, nous faire du bien, et nous rapprocher de lui.

      Il est même bon de prier au moment même où l’on commet un péché. Ne faisons pas comme Adam et Ève qui se sont cachés de Dieu.
      Dieu ne nous méprise jamais, ne nous rejette jamais et ne nous force jamais à agir d’une manière que nous ne voulons pas.

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