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Faut-il légaliser l’euthanasie en France ?

Les différentes formes d’euthanasie

L’euthanasie est le fait de provoquer la mort d’une personne (en la tuant ou en la laissant mourir, selon le type d’euthanasie) atteinte d’une maladie incurable, afin de faire cesser ses souffrances. Par extension, on parle aussi d’euthanasie dans certains pays où il est possible de demander la mort pour des souffrance psychiques pas forcément incurables, comme par exemple pour le fait d’être en prison (en Belgique notamment).

Dans la définition la plus large de l’euthanasie, on parle de quatre types d’euthanasie : l’euthanasie active, le suicide assisté, l’euthanasie indirecte, l’euthanasie passive.

L’euthanasie active

L’euthanasie active, aussi appelée dans certaines législations « aide active à mourir », consiste à administrer des produits mortels au malade, afin de lui donner la mort. Cela peut être à la demande du malade lui-même, soit sur le moment, soit à travers des directives anticipées (un texte officiel où la personne indique si elle veut être euthanasiée ou non en cas de maladie grave). Si la personne n’est pas en état d’exprimer son consentement ou son refus, la décision peut aussi, selon les législations, être prise par des proches ou par le corps médical.

L’euthanasie active est illégale dans la plupart des pays, elle n’est autorisée en 2024 que dans cinq pays : la Colombie, les Pays-Bas, la Belgique, le Luxembourg et l’Espagne.

Cependant, dans les pays où elle est illégale, elle est parfois pratiquée secrètement dans des établissements médicaux. En France, des personnes ayant tué un proche et invoqué le motif de l’euthanasie ont été condamnées à des peines très légères. Par exemple, une jeune femme ayant tué son grand-père, en mettant le feu à son matelas, a été condamnée à 5 ans de prison entièrement avec sursis : elle n’a donc pas fait de prison du tout, alors qu’elle a été reconnue coupable d’assassinat. En France, le code pénal punit l’assassinat de la réclusion criminelle à perpétuité (art. 221-3). On doit donc constater que l’euthanasie active est tolérée en France.

Le suicide assisté

Le suicide assisté, ou aide au suicide, consiste à aider une personne à se donner la mort, en lui procurant les moyens et les renseignements nécessaires. L’aide au suicide est autorisée dans onze états américains (Californie, Colorado, Hawaï, Maine, New Jersey, Nouveau Mexique, Oregon, Washington, Washington D. C., Montana, et Vermont), en Autriche, Suisse, Belgique, Pays-Bas, Canada, Luxembourg, Allemagne, Nouvelle-Zélande, Portugal, Espagne, Australie et Italie. Dans la plupart de ces pays, l’aide au suicide est possible en cas de maladie incurable provoquant une grande souffrance. Dans les États des États-Unis où le suicide assisté est légal, il est nécessaire d’être en phase terminale et que les médecins aient jugé que le malade avait moins de six mois à vivre.

Carte des pays où le suicide assisté est légal

L’euthanasie indirecte

L’euthanasie indirecte n’a pas pour but de donner la mort. Le nom d’« euthanasie » pour cette pratique est très contestable. Il s’agit de l’administration d’antalgiques, dans le but de soulager la douleur, mais qui ont pour conséquence d’abréger la vie. Quand il n’y a pas d’autres moyens pour apaiser la douleur et rendre la vie supportable, on ne peut pas dire qu’il s’agisse d’une euthanasie. Ce sont les conséquences non voulues d’un acte bénéfique.

L’euthanasie passive

L’euthanasie passive correspond à l’interdiction de l’« obstination déraisonnable » dans la loi Leonetti en vigueur en France, et consiste dans le refus ou l’arrêt d’un traitement nécessaire à la vie. L’euthanasie passive est donc non seulement légale, mais même obligatoire en France.

L’euthanasie passive peut dans certains cas être assimilée au refus de l’acharnement thérapeutique. Dans ce cas, il est vraiment contestable de parler d’« euthanasie ». L’acharnement thérapeutique, concerne normalement les personnes en fin de vie. Il consiste à prodiguer des traitements inutiles, disproportionnés, trop lourds alors que la mort est proche, ou qui ne permettent que le maintien artificiel de la vie du corps alors que la personne est déjà morte.

C’est une bonne chose d’éviter l’acharnement thérapeutique, mais la législation et la jurisprudence française ont une conception très large de l’« obstination déraisonnable ».

D’une part, l’arrêt des soins ne concerne pas uniquement les personnes en fin de vie. En 2019, la justice française a décidé l’arrêt des traitements de Vincent Lambert, homme de 43 ans dans un état végétatif chronique suite à un accident de la route. L’état de Vincent Lambert était tout à fait stable, il ne souffrait pas physiquement, et on ne savait pas dans quel mesure il était conscient de ce qui se passait autour de lui. Il était éveillé mais ne réagissait pas visiblement.

D’autre part, la loi française assimile l’alimentation et l’hydratation artificielles à un traitement. Ainsi, il est très fréquent de refuser la nutrition et l’hydratation des personnes en fin de vie, ce qui accélère leur mort. Dans le cas de Vincent Lambert, la mort a été donnée en cessant l’alimentation et l’hydratation artificielles. Quand l’alimentation et/ou l’hydratation artificielle provoquent de la douleur ou un grand inconfort chez une personne en fin de vie, il est légitime de les arrêter, mais quand on considère uniquement que l’alimentation et l’hydratation artificielle prolongent inutilement la fin de vie, leur arrêt ne devrait pas être assimilé à une euthanasie passive, mais active !

Terminologie

Pour un sujet qui fait débat, la terminologie employée contient en elle-même une prise de position.

Le mot « euthanasie » vient du grec, avec le préfixe « eu » qui signifie « bien », et le mot « thanatos » qui signifie « mort ». « Euthanasie » veut donc dire « la bonne mort ». Les personnes qui luttent contre la légalisation de l’euthanasie en France sont donc obligées pour en parler d’employer un mot qui va à l’encontre de leur position.

Il y a ensuite de nombreuses expressions comprenant le mot « aide » : « aide au suicide », « aide à mourir », « aide active à mourir », « aide médicale à mourir ». Le mot « aide » signifie que l’on va faire du bien à la personne que l’on aide. Là aussi le vocabulaire est porteur d’une prise de position, et influence puissamment les mentalités.

Enjeux économiques de l’euthanasie

Dans les pays vieillissants comme la France, le coût financier de la dépendance, et des multiples pathologies de la vieillesse, sans parler des retraites, est très important pour la société. En 2050, en France, une personne sur trois aura plus de 60 ans.

Couple de personnes âgées

Un rapport publié le 20 octobre 2020 au Canada par le Directeur Parlementaire du Budget, estimait les économies qui allaient être faites en 2021, grâce à la légalisation de l’euthanasie, à 149 millions de dollars (pour un pays de 40 millions d’habitants). Bien sûr, il affirmait en même temps que ces économies n’étaient pas la raison pour laquelle il était favorable à l’euthanasie. La perspective de telles économies, surtout en des temps très difficiles financièrement pour la France, peut jouer dans la motivation de certains hommes politiques pour la légalisation de l’euthanasie et de l’aide au suicide.

En France plusieurs mutuelles de santé, comme la MGEN ou la Mutuelle Française, ont pris ouvertement position pour la légalisation de l’euthanasie. Certaines mutuelles radient leurs adhérents après 75 ans, d’autres refusent la souscription après 65 ou 75 ans. Mais celles qui ne le font pas perdent de l’argent quand leurs adhérents entrent en phase de fin de vie.

Ce sont les mêmes enjeux économiques qui freinent en France le développement des unités de soins palliatifs, où la qualité de fin de vie des personnes est bien supérieure à celle vécue dans un hôpital classique. Fin 2021, la France comptait 171 unités de soins palliatifs (pour 1 354 hôpitaux publics et 983 cliniques privées) pour un total de 1980 lits, selon un bilan publié en mars 2023 par le Centre national des soins palliatifs et de la fin de vie. 21 départements en étaient dépourvus : Ardennes, Cher, Corrèze, Creuse, Eure-et-Loir, Gers, Indre, Jura, Lot, Lozère, Haute Marne, Mayenne, Meuse, Orne, Pyrénées-Orientales, Haute-Saône, Sarthe, Tarn et Garonne, Vosges, Guyane, Mayotte. Pourtant, l’accès universel aux soins palliatifs est inscrit dans la loi française depuis 1999.

Dans les services de soins palliatifs, la prise en charge des personnes en fin de vie est bien meilleure, les soignants plus disponibles et la douleur mieux prise en charge. Les demandes d’euthanasie disparaissent presque totalement quand les personnes sont prises en charge en soins palliatifs. Les demandes d’euthanasie « persistantes » en unité de soins palliatifs sont exceptionnelles : 0,3 % des patients1.

Ces enjeux économiques, dans un pays où l’euthanasie et le suicide assisté seraient légalisés, risqueraient aussi d’exercer de vraies pressions sur les personnes en fin de vie et les personnes handicapées, pour les inciter à cesser d’être un poids pour la société.

Voulons-nous d’une société qui répond à des besoins économique par le choix de la mort de certains de ses membres ?

Les demandes d’euthanasie

De nombreuses personnes sont contre l’idée de permettre l’euthanasie pour des raisons économiques, mais pour le fait de tenir compte de la demande des personnes qui réclament de subir une euthanasie.

Beaucoup de partisans de l’euthanasie et du suicide assisté le sont au nom de la compassion envers les personnes qui souffrent et qui aspirent à voir leur douleur s’arrêter.

Les motifs des demandes d’euthanasie

Rappelons que la grande majorité des demandes d’euthanasie cessent au cours de la prise en charge dans une unité de soins palliatifs.

Rappelons aussi que les personnes qui demandent la mort sont très souvent dans une grande ambivalence, voulant à la fois mourir pour ne plus souffrir, et vivre.

Très souvent la demande d’euthanasie est un appel au secours, une façon d’exprimer une très grande souffrance avec le besoin d’être écouté, en espérant obtenir de l’aide pour vivre, plutôt qu’obtenir une aide à mourir.

Voici les motifs les plus fréquents des demandes d’euthanasie :

– La demande vient souvent juste après l’annonce du diagnostic, ou l’annonce de l’entrée en phase terminale. Le malade est sous le choc. La façon dont le diagnostic a été annoncé joue aussi beaucoup : le malade s’est-il senti écouté ? L’annonce a-t-elle été brutale ? A-t-il été bien informé de l’évolution future de sa maladie ou a-t-il pu se faire une idée fausse de ce qui l’attend ?

Homme effondré

– Une grande souffrance physique. Seulement 5 % des demandes d’euthanasie ont pour cause une souffrance incontrôlée2. Là encore les services de soins palliatifs ont un rôle crucial pour une prise en charge efficace de la douleur. Quand on n’arrive vraiment pas à contrôler la douleur, il reste possible de proposer au patient des périodes de sédation pendant lesquelles il ne souffre pas, interrompues régulièrement pour faire le point avec lui et lui permettre de communiquer avec ses proches. La loi permet aussi une sédation profonde et continue jusqu’au décès, mais la HAS (Haute Autorité de Santé) a recommandé qu’elle soit pratiquée dans des situations vraiment exceptionnelles.

– Les demandes d’euthanasie par peur d’une souffrance insoutenable future sont beaucoup plus fréquentes que celles pour une souffrance réelle. Ici aussi le patient a vraiment besoin d’être écouté dans l’expression de sa souffrance et de sa peur. Lui exposer les possibilités qui existent pour la prise en charge de sa douleur, et le rassurer sur le fait que l’on ne laissera pas de symptôme intolérable s’installer, peut le libérer de sa volonté de mourir.

Une femme en fauteuil roulant discute en souriant avec la jeune femme qui la pousse

– La peur d’une mort avec souffrance morale ou physique. Cette peur peut être d’autant plus forte quand la personne a été traumatisée par les souffrances d’un proche à l’approche de sa mort. Là aussi, la personne a besoin d’être écoutée dans l’expression de sa souffrance, et d’être rassurée sur les moyens qui peuvent être pris pour que ses derniers moments ne soient pas cauchemardesques.

– La perte d’autonomie peut être très mal vécue et conduire à une demande d’euthanasie. Les relations humaines peuvent contribuer à apaiser cette souffrance, quand un malade se sent entouré et écouté, par ses proches ou par l’équipe soignante.

– La peur de perdre ses capacités intellectuelles. C’est un véritable risque dans le cas d’une maladie grave. L’apaisement apporté par les services de soins palliatifs, grâce à la prise en charge de la douleur, de l’inconfort et la présence humaine, aide souvent les malades à lâcher prise, à vivre le présent sans se laisser envahir par la peur d’un malheur futur hypothétique.

– Le sentiment de solitude, soit parce que la personne n’est pas entourée, soit parce qu’elle sent qu’elle ne peut pas partager sa souffrance morale et son désespoir. L’antidote est la présence et l’écoute, une écoute suffisamment respectueuse du malade pour qu’il soit apaisé malgré cette solitude dans la souffrance.

– La culpabilité d’être une charge pour sa famille, pour ses amis ou pour la société. Le besoin de la personne qui exprime cette culpabilité, c’est qu’on lui dise qu’elle se trompe, qu’elle n’est pas un fardeau, en particulier pour sa famille. Si on répond favorablement à une telle demande d’euthanasie, on confirme la personne dans l’idée qu’elle n’est vue que comme une charge. Voilà une fin de vie bien triste…

– La pression du fait des demandes d’euthanasie de la part de proches ou du personnel médical. Quand les autres, en particulier les proches, pensent que vous feriez mieux de mourir, c’est un incitatif à tirer sa révérence, même si ce n’est pas ce que l’on désire vraiment.

– La peur de donner une image intolérable de soi-même. Là aussi, le malade a besoin de l’écoute et du regard des autres, d’un regard plein de respect et de bienveillance, pour prendre conscience qu’il n’a pas perdu sa dignité.

Une femme soutient un proche en fin de vie

– Une vie inutile ou indigne. Devant cette peur, le malade a besoin d’être rassuré, souvent il espère être rassuré, être contredit, et non pas qu’on lui dise : « Vous avez raison, votre vie est inutile ou indigne, organisons votre mort. »

– La dépression : 13,9 % des personnes qui demandent l’euthanasie souffrent d’un syndrome dépressif en cours3. Ces personnes ne sont donc pas dans une période idéale pour prendre une telle décision. Une amie, qui a des périodes de dépressions, me disait : « Il ne faut surtout pas qu’ils légalisent l’aide à mourir. Je ne veux pas qu’ils me tuent parce que je l’aurai demandé dans une période de cafard ! »

– Une recherche de contrôle, pour se libérer de la mainmise des professions médicales sur sa vie. La personne ne veut en fait pas forcément mourir, mais elle n’en peut plus de perdre la maîtrise de sa vie. La bonne réaction n’est pas de la tuer mais de l’écouter, et d’essayer de lui donner plus de place dans le processus décisionnel la concernant.

– Un test de la possibilité de transgresser l’interdit de l’euthanasie. Les malades veulent vérifier si l’euthanasie pourrait quand même être pratiquée. Dans ce cas, le malade ne souhaite pas être euthanasié mais veut savoir si cette possibilité lui est ouverte.

– Le désir d’obtenir plus d’interactions avec les soignants. Là non plus, le malade ne souhaite pas être euthanasié mais lance un appel pour plus de relations humaines.

– Le souhait de se conformer à une certaine idéologie concernant l’euthanasie. C’est ce type de motivation qui est le plus représentée dans les demandes persistantes d’euthanasie.

Conclusion

À une période où la légalisation de l’euthanasie est plus que jamais envisagée en France, il est important de se poser la question des motivations de cette légalisation : liberté de choisir sa mort ? Compassion envers les gens qui souffrent ? Économies pour la Sécurité Sociale et donc pour l’État, et pour les mutuelles de santé ?

Il faut aussi s’interroger sur le véritable sens des demandes d’euthanasie. Quand on voit qu’en unités de soins palliatifs, 90 % des demandes cessent4, grâce à une bonne prise en charge de la douleur, de l’inconfort, et grâce à une présence humaine de qualité, on se rend compte que la plupart des demandes de mort sont en fait des appels à l’aide face à la souffrance.

Il est vrai qu’il reste des demandes persistantes, de même qu’il existe des personnes qui vont jusqu’au bout du suicide. Pour autant, est-ce aller dans le sens de leur dignité que de leur donner la mort ? N’est-il pas plus respectueux de leur dignité de leur dire jusqu’au bout que leur vie a de la valeur ? À l’heure actuelle, la loi française oblige à sauver une personne qui essaie de se suicider. Il n’est pas rare que les personnes ayant fait de vraies tentatives de suicides et qui ont été sauvées se réjouissent plus tard d’avoir été sauvées. Le fait de penser à un moment que notre vie n’a pas de sens et que l’on veut mourir ne montre pas que notre dignité est de mourir. Et c’est une erreur de penser que notre dignité est dans le fait d’avoir un corps parfait, de tout maîtriser et de n’avoir besoin de l’aide de personne. La vie humaine est digne même dans la fragilité.

Notes

1 C’est une affirmation de la Société française d’accompagnement et de soins palliatifs, et une autre étude, de la Maison médicale Jeanne Garnier, a abouti à la même conclusion

2 D’après l’étude Ferrand, 2012.

3 Ibid.

4 Voir l’étude de la Maison médicale Jeanne Garnier.

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  1. Pelostome

    Bonjour,

    votre tour d’horizon semble tout à fait clair, complet, équilibré, le plus impartial possible pour un site chrétien.

    Si je devais en retenir une chose, ce serait :

    • Un débat sur l’euthanasie peut être utile
    • Mais il faudrait d’abord que les 101 départements français soient tous pourvus d’un centre de soins palliatifs au moins
    • Cette condition devrait être nécessaire, pas forcément suffisante
    • Cela n’impliquerait pas forcément l’interdiction de l’euthanasie, compte tenu des demandes persistantes qui resteraient, mais ça permettrait d’avoir une vision plus exacte de la situation
    • Ce serait également très bien d’avoir une période de recul de cinq ans minimum pour qu’une part non négligeable de la population puisse avoir un premier avis sur les soins palliatifs

    En attendant, merci pour votre éclairage, meilleurs vœux pour 2025 et belle année jubilaire !

    • Cat-modératrice

      Bonjour Pelostome,

      En effet, pour savoir quelles sont les personnes qui souhaitent vraiment être euthanasiées, il faudrait commencer par rendre les soins palliatifs vraiment accessibles à tous.

      Par contre, comme vous vous en doutez, je pense qu’il faut que l’euthanasie reste interdite même s’il y a des demandes persistantes d’euthanasie.

      D’une part, dans ces demandes persistantes il peut y avoir des personnes qui ont peur d’être un poids pour leurs familles ou pour la société, et répondre à cette peur en éliminant ces personnes n’est vraiment pas ce dont elles ont besoin. Elles ont  besoin de se sentir aimées et de sentir qu’elles ont le droit de vivre.

      D’autre part, même si des personnes souhaitent être euthanasiées parce qu’elles estiment que c’est ce qui est bon pour elles, pour autant il n’est pas bon de demander à des médecins ou aux familles de tuer un être humain.

      Je vous souhaite aussi une très heureuse année 2025 !

  2. Pelostome

    Votre réponse semble typique de la malédiction de l’Église.

    Cela prend racine en une magnifique, quoique relative, humilité : à la suite du peuple juif, l’Église considère que l’homme n’a pas à disposer de lui-même de la vie d’autrui. Enfin, ça dépend. Les êtres humains ont domestiqué des animaux pour les manger, ils disposent donc de leur vie comme ils l’entendent, et la religion n’y voit aucun inconvénient. Le caractère sacré de la vie ne concerne que les humains. Mais l’homme a toujours fait la guerre, et la guerre tue. Donc le caractère sacré de la vie ne concerne pas les ennemis chez les Juifs.

    Il y a une inflexion avec le christianisme. Jésus enseigne l’amour des ennemis, donc le caractère sacré de la vie s’étend à l’espèce humaine dans son ensemble. Pour autant, jusqu’à la moitié du 20° siècle, l’Église ne condamne formellement pas les guerres. Au contraire, elle se lance dans des guerres de religion ignobles, d’abord contre l’islam, puis carrément entre chrétiens. Donc le principe sacré de la vie reste très relatif et surtout, extrêmement récent.

    À partir de la fin du 20° siècle, ce principe est érigé en dogme absolu – uniquement pour les êtres humains ; les animaux devront patienter pour qu’on se penche sur leur cas. Concernant la fin de vie, cela aboutit à votre position : aucun être humain ne peut prendre la vie d’un autre, même si celui-ci le lui demande.

    La réponse première de l’Église est admirable dans le sens où elle met en garde contre une vision comptable de la vie : d’un côté, il est abominable que la demande d’un suicide assisté serve à économiser sur le coût de la fin de vie ; de l’autre, les êtres humains en fin de vie sont invités à ressentir que la dépendance à autrui n’est pas synonyme d’indignité humaine.

    La réponse des soins palliatifs va donc dans le bon sens, puisque chez les personnes qui en bénéficient, les demandes d’euthanasie ne concernent plus que 0,03 % des patients !

    Tout semble donc pour le mieux au niveau du discours : développons en masse les soins palliatifs, et la demande d’euthanasie restera très marginale.

    On pourrait supposer que les demandes restantes seraient appréciées au cas par cas. Que l’Église se pencherait avec sollicitude sur la souffrance des personnes qui demanderaient quand même à être assistées à mourir. Qu’elle chercherait à comprendre leurs motivations pour accorder la réponse la plus juste. Que nenni. L’Église, quelle que soit la souffrance, refusera toujours par principe qu’un être humain « prenne » la vie d’un autre, parce que c’est un dogme absolu.

    Qu’importe si le demandeur souffre horriblement, au point de demander la mort comme une délivrance à ses tourments. Entre la position d’un assassin actif, fût-ce par charité, et celle d’un tortionnaire passif, l’Église proclame fièrement qu’elle choisira toujours la position du tortionnaire.

    Bien entendu, je pose ici une caricature. L’Église proclamera toujours que la souffrance doit être atténuée autant que faire se peut. Je cherche juste à toucher le point irréductible, où le choix est entre la souffrance et la mort. Il me semble que cela mériterait une dose supplémentaire d’humilité de la part de l’Église ; mais cette dose-là serait une humilité face aux hommes. L’Église n’accepte l’humilité que face à Dieu.

    • Cat-modératrice

      Bonjour Pelostome,

      Merci pour vos réflexions intéressantes, même si je ne partage pas votre pointe de vue.

      Nous parlons donc des demandes d’euthanasie qui persistent même quand la souffrance physique est correctement prise en charge (que l’on fait tout ce que l’on peut faire à l’heure actuelle), et que les soignants sont relativement disponibles pour les personnes malades.

      Si on regarde les choses d’un point de vue chrétien :

      – L’interdit de tuer un être humain est très clairement énoncé dans les dix commandements. Comme vous le dites, d’après les récits bibliques, dans l’Ancien Testament, Dieu a donné l’ordre de tuer des ennemis pour prendre possession de leurs terres. Mais nous ne savons pas dans quelle mesure ces récits sont historiques ou symboliques. En tout cas, lorsque Jacques et Jean ont suggéré à Jésus d’envoyer la foudre sur un village qui ne voulait pas les recevoir, « il les réprimanda » (Luc 9, 52-55). Y a-t-il une si grande différence entre le Dieu de l’Ancien et le Dieu du Nouveau Testament ? Je ne peux pas croire que notre Dieu d’amour ait ordonné des massacre au peuple d’Israël. Il est probable que ce soit à comprendre de manière symbolique. Dieu contredirait son propre commandement ?

      Vous exagérez de dire que jusqu’à la moitié du XXe siècle, l’Église a participé à ou a lancé des guerres de religion. Les guerres de religion sont beaucoup plus anciennes que cela. Et quand l’Église a donné sa bénédiction à de telles guerres, elle ne respectait pas l’Évangile. On ne va pas demander à l’Église de bénir l’homicide aujourd’hui sous prétexte qu’elle a elle-même péché contre la vie hier.

      Deuxième argument purement chrétien : on ne doit pas donner la mort à un être humain, parce que l’on ne sait pas ce que cette personne a encore à vivre. Dieu seul peut choisir le moment de la mort d’un être humain, il sait ce qui est bon pour chacun, en particulier spirituellement. La personne vivante n’a pas encore fini son cheminement sur la terre et a peut-être encore des étapes fondamentales à vivre, au niveau spirituel comme au niveau de ses relations avec ses proches (relations parfois totalement absentes, cependant).

      Les non croyants peuvent répondre à ces deux arguments que nous n’avons pas à imposer la vision chrétienne à toute la société. Mais il y a aussi des arguments simplement humains :

      – En soins palliatifs, la douleur physique est de mieux en mieux maîtrisée. Au cas où elle serait vraiment impossible à maîtriser, il y a toujours la sédation profonde, dont on peut réveiller régulièrement la personne pour faire le point avec elle et pour qu’elle communique avec ses proches.

      – Comme j’en ai parlé, les personnes qui persistent à demander l’euthanasie peuvent le faire à cause du sentiment d’être un poids pour les autres ou pour la société. C’est une forme de désespoir dont il est possible de se relever. Mieux vaut prouver à la personne, par notre attitude, qu’elle n’est pas un poids, que de lui prouver qu’elle a raison en la tuant. On ne peut pas forcément savoir que tel est le vrai motif d’une demande d’euthanasie, même en cherchant à comprendre ce que vit la personne.

      – Une fausse conception de la dignité : des personnes peuvent vouloir mourir alors qu’elles ne se sentent plus dignes. Leur donner raison en les tuant n’est pas ce dont elles ont besoin. Elles ont plutôt besoin qu’on les aides à percevoir leur vraie dignité.

      – La demande persistante d’euthanasie peut être un test, sans qu’un vrai désir d’être euthanasié soit là. Cela peut être une façon d’exprimer sa souffrance, et cela peut être un test pour voir si les personnes à qui on s’adresse pensent que notre vie vaut la peine que l’on se dérange pour elle.

      – Il est fréquent d’avoir envie de mourir à un moment de sa vie et, plus tard, d’être heureux de ne pas avoir eu l’occasion d’être euthanasié à cette période. En particulier, certaines maladies psychiques comportent des périodes plus dépressives où il est fréquent de vouloir mourir, et ça passe. Mais ces changements d’humeur face à la souffrance ne sont pas réservés aux maladies psychiques. Même dans la grande maladie, on peut vivre quelque chose qui redonne goût à la vie. Demande d’euthanasie persistante ne veut pas dire définitive. Les différentes causes de souffrance morale peuvent finir par être apaisées (pas effacées) à travers les relations humaines, si des personnes conscientes de la dignité des mourants et bienveillantes sont disponibles pour accompagner la personne (l’idéal étant des membres de la famille, ce qui n’est pas toujours possible).

      – Le droit à l’euthanasie, même limité, est la porte ouverte à des pressions qui risqueraient d’être exercées sur les malades, de la part de leurs proches ou de la part de soignants, leur faisant comprendre qu’ils feraient aussi bien de tirer leur révérence. C’est le risque de pressions sur ceux qui sont seuls au monde et sur ceux qui sont les plus coûteux financièrement.

      – Donner un droit à l’euthanasie aux malade, c’est donner un devoir de tuer un être humain au soignant. Même avec un droit à l’objection de conscience, il faudra bien que certains s’y collent. Il est extrêmement violent de demander à un soignant de tuer. Les vétérinaires, qui euthanasie régulièrement des animaux, se suicident deux fois plus que la moyenne. Quel est le retentissement psychologique chez les soignants qui mettent fin à la vie de leurs semblables ?

      • Pelostome

        Bonjour,

        je suis très troublé par votre dernier argument : « Les vétérinaires, qui euthanasient régulièrement des animaux, se suicident deux fois plus que la moyenne. Quel est le retentissement psychologique chez les soignants qui mettent fin à la vie de leurs semblables ? »

        J’ai cherché à en savoir plus ; je lis dans Wikipedia

        • Parmi les raisons avancées pour lesquelles les vétérinaires seraient particulièrement exposés au risque de suicide, figurent la dépression, le burn-out, le stress, le type de sélection lors des études, mais aussi le contexte spécifique lié à l’exercice de la profession.
        • Les facteurs de stress peuvent être multiples : isolement dans sa pratique médicale en cabinet et absence de supervision après ses études, peur des erreurs médicales, temps de travail important, relations qui peuvent être conflictuelles avec des propriétaires d’animaux etc. Le vétérinaire se situe à l’interface entre intérêts de l’animal et intérêts de l’humain, pouvant entraîner des situations difficiles quand il s’agit de respecter les volontés des propriétaires de ne pas choisir la meilleure solution concernant un animal qui souffre. Le vétérinaire se trouve aussi dans la position délicate lorsqu’il s’agit de faire un compromis entre ce qui est possible pour soulager l’animal, les attentes et moyens dont disposent les propriétaires, mais aussi les contraintes et intérêts économiques d’e son cabinet vétérinaire et les intérêts de la société dans son ensemble.
        • La connaissance des médecins vétérinaires en pharmacologie et leur accès à des substances susceptibles d’entraîner la mort comme les barbituriques peuvent également constituer des facteurs facilitant le suicide par empoisonnement. Les vétérinaires à pratique mixte, rurale ou équine ont également un meilleur accès aux armes à feu destinées à euthanasier les grands animaux.
        • La pratique de l’euthanasie dans le cadre de la profession de vétérinaire pourrait également influencer le rapport personnel à la mort, et rendre le passage à l’acte plus surmontable.

        Il en ressort ainsi que
        • les facteurs de risque sont multiples et ne peuvent pas être limités au dilemme concernant l’euthanasie
        • le taux de suicide est également multiplié par la possibilité pratique du passage à l’acte avec les outils de travail du praticien
        • étonnamment, la pratique de l’euthanasie n’est pas citée comme un facteur de souffrance chez les vétérinaires mais comme pouvant « influencer le rapport personnel à la mort » et « rendre le passage à l’acte plus surmontable » ; cela m’inspire une réflexion annexe : chez les chrétiens, la foi en la résurrection influence le rapport à la mort, et personne ne s’en offusque

        Tout ceci me laisse perplexe. Dans les états pratiquant la peine de mort, les bourreaux se suicident-ils deux fois plus que la moyenne ? Dans les états pratiquant l’euthanasie, les médecins qui le font se suicident-ils deux fois plus que la moyenne ? Peut-être sont-ils davantage suivis psychologiquement, alors que les vétérinaires sont désespérément seuls ?

        Chercher des statistiques dans ces populations serait sans doute plus pertinent que de risquer une analogie avec les vétérinaires qui semble assez hasardeuse.

        • Cat-modératrice

          Bonjour Pelostome,

          En vous lisant, je réalise qu’en effet, le fait de disposer de tous les moyens médicaux doit être l’une des causes du suicide des vétérinaires.

          Je ne me souviens plus de quel site était issu l’article que j’avais lu sur le sujet. J’en ai trouvé d’autres :

          – Le journal Sud Ouest cite une étude pour le compte de l’association Vétos-Entraide et du Conseil national de l’ordre des vétérinaires. Ils mentionnent l’euthanasie parmi les causes. https://www.sudouest.fr/societe/veterinaire-une-profession-endeuillee-par-les-suicides-12194808.php Le site France Bleue mentionne aussi cette étude https://www.francebleu.fr/infos/societe/veterinaire-loin-du-reve-d-enfant-une-profession-endeuillee-par-les-suicides-1662543342

          – Un travail de fin d’études de vétérinaire, intitulé Euthanasie : quels sont les

          effets sur la santé mentale des vétérinaires ?. Ce travail fait aussi un lien entre euthanasie et suicide des vétérinaires. https://matheo.uliege.be/bitstream/2268.2/15061/4/MALACQUIS_Marc-Antoine_TFE_FMV_juin2022_definitif.pdf

          – un article de Virginie Malvaso, Docteur vétérinaire, sur le site persee.fr, où elle site l’impact de l’euthanasie dans les causes des suicides de vétérinaires. https://www.persee.fr/doc/bavf_0001-4192_2015_num_168_2_1732

          – un article sur le site lepointveterinaire.fr qui parle des conséquences psychiques de la pratique de l’euthanasie par les vétérinaires, en particulier le suicide. https://www.lepointveterinaire.fr/publications/la-semaine-veterinaire/article/n-1618/la-pratique-de-l-euthanasie-a-des-impacts-psychiques.html

          Ce n’est en effet certainement pas la seule cause de suicide, mais des études sérieuses estiment donc qu’il y a un lien. Dans ces articles, l’euthanasie est mentionnée comme cause de grande souffrance pour des vétérinaires, et aussi comme cause rendant le passage à l’acte plus anodin, comme vous le mentionnez, ce qui est une conséquence tout aussi grave de l’euthanasie.

          Effectivement, il serait intéressant de savoir si les bourreaux et les personnes qui pratiquent les euthanasies se suicident plus. Je serais étonnée du contraire, mais je ne peux pas le prouver. Mais si la pratique de l’euthanasie chez les vétérinaire est une cause de suicide, combien plus chez ceux qui tuent des êtres humains.

          • Pelostome

            Bonjour,

            les articles que vous fournissez sont assez éloquents.

            Les 2 premiers liens pointent sur des articles de la presse généralistes qui sont extrêmement semblables ; comme vous le notez, ils reprennent la même étude, en appuyant délibérément sur le facteur euthanasie : 12 lignes consacrées à celle-ci, contre 2 lignes consacrées aux autres facteurs – « surcharge de travail, addiction au travail, confrontation à la maltraitance des propriétaires des animaux, peur de l’erreur ». La différence est flagrante. Elle s’explique très probablement par le caractère sensationnel de l’euthanasie. J’ose croire qu’il s’agit là d’un biais involontaire et non pas malhonnête.

            Pour les deux liens suivants, dans des articles beaucoup plus professionnels, là aussi d’autres facteurs sont cités, en particulier : la surcharge de travail, la pénibilité des horaires, l’isolement social, la confraternité défaillante, la relation avec le client – incluant le recouvrement des impayés ! – le jugement social sur leur profession perçue comme « nantie », ainsi que le statut de chef d’entreprise !

            Sept autres facteurs – au moins – que la pratique de l’euthanasie : ça fait un peu beaucoup pour tout mettre sur le compte de cette dernière.

            Comme en prime, l’étude citée par les deux premiers articles s’épanche abondamment sur le nombre potentiellement élevé des mises à mort (« J’ai déjà euthanasié 2 500 poules toute seule. Vous avez intérêt à être solide ce jour-là »), je persiste à penser que la situation n’est pas forcément la même chez les bourreaux ou les praticiens d’euthanasie humaine, dans la mesure où ils ne pratiquent pas forcément cet acte de manière aussi massive.

            En résumé, il n’est pas question pour moi de remettre en cause l’impact de l’euthanasie sur le suicide des vétérinaires, juste de le remettre en contexte parmi d’autres facteurs, et de remettre également en contexte cette profession particulière parmi d’autres confrontées à la mort.

            Si l’euthanasie est évoquée dans ce cas-là, c’est avant tout à cause de ce caractère dramatique du taux de suicide chez les vétérinaires. Si elle n’est pas évoquée pour les personnes qui mettent à mort d’autres humains, cela peut venir de deux causes principales : soit le tabou est encore plus fort pour celles-ci… soit elles ne sont tout simplement pas concernées par des chiffres aussi exceptionnels.

            • Cat-modératrice

              Bonjour Pelostome,

              Les articles de Sud Ouest et France bleu sont peut-être de mauvaise qualité, puisque ce sont des journaux grand public, mais pour autant l’étude dont ils parlent est très sérieuse, puisqu’il s’agit d’une étude faite à la demande du Conseil national de l’ordre des vétérinaires.

              Comme je l’ai dit dans mon commentaire précédent, l’euthanasie n’est pas la seule cause du suicide des vétérinaires, mais elle est reconnue comme une cause réelle par leurs représentants officiels.

              Je ne sais pas si l’euthanasie n’est pas évoquée pour les personnes qui tuent d’autres êtres humains. Le problème est qu’il est très difficile de trouver des sources sur le sujet, puisque lorsque l’on cherche sur internet « Euthanasie suicide » ou « Euthanasie médecin suicide » etc., on trouve un nombre énorme de réponses concernant l’euthanasie et le suicide assisté. Je n’ai pas trouvé de solution pour que Google comprenne que je veux me renseigner sur le suicide des médecins qui pratiquent l’euthanasie.

              En tout cas, je continue d’estimer que le suicide des vétérinaires pour cause d’euthanasie montre qu’il n’est pas anodin de donner la mort. Et même sans cet élément, j’ai la conviction qu’il est néfaste pour un être humain de donner la mort à un autre être humain. Cette conviction se base sur ma foi, puisque la Bible interdit meurtre, et cela me semble aussi une évidence humaine. Je reconnais que je n’ai pas de preuve chiffrée appuyant cette évidence humaine.

  3. Pelostome

    Bonsoir,

    pardon pour avoir interverti les termes de ma phrase concernant la position de l’Église sur les guerres : je voulais en fait exprimer que l’Église a pendant très longtemps – et il y a, certes, très longtemps – fait la guerre au nom de la religion, et que, lorsqu’elle arrêté ces guerres, elle n’a pas pour autant condamné de manière catégorique les guerres entre états, ceci jusqu’au milieu du 20° siècle.

    En relisant votre article, je m’aperçois que je me suis également fourvoyé sur le pourcentage de demandes persistantes d’euthanasie lorsque les soins palliatifs sont correctement prodigués : j’ai écrit « 0,03 % » alors que vous avez indiqué « 0,3 % ». Je vous prie de m’excuser pour cette erreur.

    Pour le reste, mes pensées sont en ce moment très confuses sur ce sujet. J’y reviendrai peut-être.

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