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Le doute, spécialement sur les croyances philosophiques et religieuses, est souvent vu comme l’attitude intellectuelle juste depuis le siècle des Lumières. Les « maîtres du soupçon » (Marx, Nietzsche, Freud) ont renforcé cette conviction.
Le doute est présenté comme une attitude adulte, face à l’attitude infantile consistant à croire sans se poser trop de questions, qui mène immanquablement à l’illusion.
L’attitude sceptique est-elle si féconde qu’elle se prétend être ? Il y a deux manières de l’appréhender.
Le doute peut être systématique. Dans ce cas, il est comme déifié aux dépens de l’aspiration à de solides certitudes. Le plus souvent, le doute systématique se nourrit de l’orgueil de la raison, qui refuse que la vérité puisse venir de l’extérieur de moi, que je doive m’y soumettre.
À l’opposé, le doute humble aspire à ce pour quoi l’homme est fait : un sens à sa vie, et donc des certitudes. Celles-ci nous donnent un espoir et une direction clairs.
Le mot certitude est très mal vu de nos jours, encore plus peut-être que le mot vérité. Il est souvent synonyme de refus de la raison, de fanatisme, de sectarisme, et on le voit volontiers comme un fauteur de guerre, comme si deux personnes portant des certitudes différentes ne pouvaient en aucun cas dialoguer paisiblement.
Il est vrai qu’une certitude mal fondée peut faire beaucoup de dégâts à l’intérieur comme à l’extérieur de celui qui croit la détenir. Ainsi, le doute permanent comme la certitude infondée sont mortifères. Être fanatique au nom de la foi chrétienne est une monstruosité. Jésus a toujours enseigné l’amour des ennemis et n’a jamais forcé qui que ce soit à croire.
Mais le doute disparaît quand j’entre dans la joie de Jésus ressuscité. Le doute fait place à la foi, la recherche à tâtons cède la place à la joie de la certitude. Oui, le Christ est ressuscité en vérité, il est avec nous, il nous conduit car il est le bon Pasteur qui sait ce qui est bon pour nous, plus encore que nous-mêmes.
La certitude de la foi, c’est-à-dire la foi en Dieu, en sa Parole et en l’enseignement de l’Église peut dérouter. Comment accepter un ensemble de croyances aussi énorme sans avoir de doute sur l’un ou l’autre point ?
C’est que tout cet ensemble constitue l’unique révélation de Dieu. C’est un ensemble organique, un seul corps de doctrine, entièrement révélé dans la Personne de Jésus. Nous avons d’abord foi en lui, en cette Personne, et cette foi inclut toutes les autres vérités de foi.
Bien sûr, nous pouvons avoir des difficultés avec tel ou tel point de doctrine, mais comme le disait Isaac Newton, « Dix mille difficultés ne font pas un doute. »
Aujourd’hui, dans la lumière du Christ, acceptons la joie qu’il nous donne, cette joie due à une foi indéfectible, indéracinable, la certitude absolue (1ère lettre aux Thessaloniciens, chap.1, v.5) que Dieu existe, qu’il est amour, qu’il nous aime et qu’il aime chaque personne humaine de notre monde.
Voir aussi : La Parole de Dieu : se former pour la goûter pleinement
fratre-philippe
Qu’est ce que la vérité?..
Pour ajouter le faible éclat de mon étoile scintillante parmi la multitude céléste,il me semble que le doute passager peut-étre une étape vers l’ascencion du Mont Carmel lorsque l’ame est aux prises dans la nuit de la foi.Cela est signe que l’on est sur le bon chemin,et seule la foi nous permet de continuer le chemin malgré l’aridité et les affres du doute.Cependant,il est bon de faire une remise en garde envers l’esprit critique,qui systématiquement met en doute,oppose selon l’esprit si cher à Hegel thése et antithése,car cette démarche de pensée détruit l’esprit contemplatif,nuit gravement à l’union à Dieu.Si un doute persiste sur un point de doctrine,d’herméneutique,ne pas hésiter à en parler et à confronter les points de vue,afin que la lumiére de la vérité apparaisse.