Site pour mieux connaître Dieu et l'Église catholique

Comment évangéliser le monde, selon Jean-Paul II

Temps de lecture estimé : 4 min 30

Sur le chapitre V de l’encyclique Redemptoris Missio – Première partie : § 41 à 47
 

Pier Giorgio Frassati, jeune laïc italien qui donna le témoignage de l'amour du Christ à travers une vie en apparence ordinaire
Pier Giorgio Frassati, jeune laïc italien qui donna le témoignage de l’amour du Christ à travers une vie en apparence ordinaire

Dieu veut agir à travers son Église pour accomplir jusqu’au bout son projet d’amour sur l’humanité.

L’activité missionnaire est tout simplement la collaboration avec Dieu, pour permettre la réalisation de son projet de Salut dans le monde et dans l’histoire.

Quels sont les chemins suivis par l’Église pour arriver à ce résultat ?

♦ La première forme d’évangélisation est le témoignage.

« L’homme contemporain croit plus les témoins que les maîtres, l’expérience que la doctrine, la vie et les faits que les théories. »

– De même que Jésus est la bonne nouvelle, tous les membres de l’Église sont appelés à montrer qui est leur Dieu à travers leur vie-même et leur comportement :

La première forme de témoignage est la vie même du missionnaire, de la famille chrétienne et de la communauté ecclésiale, qui rend visible un nouveau mode de comportement. Le missionnaire qui, malgré toutes ses limites et ses imperfections humaines, vit avec simplicité à l’exemple du Christ, est un signe de Dieu et des réalités transcendantes.

Dans bien des cas, ce témoignage de vie est la seule façon d’être missionnaire.

– La forme de témoignage auquel le monde est le plus sensible est l’attention aux personnes, particulièrement aux pauvres, aux petits et à ceux qui souffrent ; la gratuité des actes d’amour. La gratuité de l’amour ne peut que surprendre et interpeler à notre époque où l’égocentrisme est presque reconnu comme une valeur et une vertu.

– Le témoignage des chrétiens ne doit pas être déconnecté de la vie et des combats de leurs peuples et de leurs patries. Être chrétien n’empêche pas d’être pleinement membre de son propre peuple :

Les chrétiens et les communautés chrétiennes sont profondément intégrés à la vie de leurs peuples, et ils sont des signes évangéliques par la fidélité à leur patrie, à leur peuple, à leur culture nationale, tout en gardant la liberté que le Christ leur a acquise. Le christianisme est ouvert à la fraternité universelle, parce que tous les hommes sont fils du même Père et frères dans le Christ.

L’Église est appelée à rendre son témoignage au Christ en prenant des positions courageuses et prophétiques face à la corruption du pouvoir politique ou économique ; en ne recherchant ni la gloire ni les biens matériels ; en utilisant ce qu’elle possède pour servir les plus pauvres, et en imitant la simplicité de la vie du Christ.

– Nous donnerons un vrai témoignage du Christ non pas en étant parfaits, mais en étant capables de nous convertir, d’essayer humblement et patiemment de nous corriger :

L’Église et les missionnaires doivent donner également le témoignage de l’humilité, d’abord envers eux-mêmes, en devenant capables d’un examen de conscience au niveau personnel et communautaire, afin de corriger dans leurs comportements ce qui s’oppose à l’Évangile et défigure le visage du Christ.

La première annonce du Christ Sauveur reste la priorité dans la mission.

– Cette annonce doit être faite avec une attitude d’amour et d’estime envers celui qui écoute, dans un langage adapté.

Dans cette annonce, l’Esprit instaure une communion entre le missionnaire et l’auditeur. Elle est aussi faite en communion avec toute l’Église, auquel le missionnaire est rattaché par des liens invisibles, même s’il est seul.

– L’annonce est animée par la foi qui donne au missionnaire l’enthousiasme et le courage nécessaire, et aussi par la certitude qu’il existe une attente, même inconsciente, de connaître la vérité sur Dieu et sur l’homme.

Fort de cette conviction, aucun obstacle ne peut le faire renoncer au témoignage.

Le missionnaire sait aussi que la Parole de Dieu qu’il annonce a une puissance intrinsèque et mystérieuse.

– Enfin, le martyr est le témoignage suprême. À notre époque aussi, les personnes qui meurent pour avoir témoigné de Jésus sont nombreuses.

Conversion et baptême.

– L’annonce de la Parole de Dieu est ordonnée à la conversion chrétienne, qui est l’œuvre de la Trinité.

La conversion signifie que l’on accepte, par une décision personnelle, la seigneurie salvifique du Christ et que l’on devient son disciple.

Aujourd’hui cet appel à la conversion est jugé comme un manque de respect. Mais toute personne a le droit d’avoir cette possibilité de réaliser pleinement sa vocation.

– C’est Jésus lui-même qui a lié la conversion au baptême.

Le baptême nous fait naître à la vie d’enfants de Dieu, il nous unit à Jésus-Christ, il nous confère l’onction de l’Esprit Saint et il nous rend membres du corps du Christ qui est l’Église.

– Jean-Paul II insiste sur la responsabilité de l’Église dans le don de ce sacrement, à l’accueil duquel le contre-témoignage des chrétiens peut aussi être un obstacle.

En même temps il encourage les personnes qui choisissent le Christ, à s’ouvrir pleinement à Lui, qui a voulu lui-même que l’Église soit le lieu où on peut le rencontrer :

Il est vrai également qu’un certain nombre de personnes déclarent avoir intérieurement donné leur foi au Christ et à son message, sans pour autant vouloir s’engager sacramentellement parce que, à cause de leurs préjugés et des fautes des chrétiens elles ne parviennent pas à percevoir la vraie nature de l’Église, mystère de foi et d’amour. Je voudrais encourager ces personnes à s’ouvrir pleinement au Christ, en leur rappelant que si elles se sentent attirées par le Christ, c’est lui qui a voulu l’Église comme le « lieu » où elles peuvent effectivement le rencontrer. En même temps, j’invite les fidèles et les communautés chrétiennes à témoigner authentiquement du Christ par leur vie nouvelle.

Tout converti est un don fait à l’Église et une grande responsabilité. Chaque nouveau converti a quelque chose d’unique à donner à l’Église, et il porte un feu lié à sa découverte de l’amour de Dieu. N’éteignons pas ce feu par notre tiédeur… Nous ne pouvons pas prêcher la conversion sans nous convertir nous-mêmes chaque jour.

Chapitre I : Jésus-Christ l’unique sauveur
Chapitre suivant : La dimension communautaire du témoignage, selon Saint Jean-Paul II

Voir aussi : Moines et moniales, des évangélisateurs ?

Retour au blog Saint Jean-Paul II

Précédent

« Les horizons immenses de la mission ad gentes »

Suivant

Qui donc est l’Épouse de Jésus ? 1/3

  1. Evangéline

    Belle explication Catherine,

    Belle explication Catherine, je vais me le photocopié et le mettre dans mon dossier, cela m’éclaire.

    Ce soir, je vais à une veillée de prière de ma paroisse, j’ai une voisine qui veut bien y aller, alors qu’elle n’est pas pratiquante et en plus elle est en grave dépression…mais je sens que ma prière pour elle, va dans le bon sens. Je ne l’oblige pas à venir à la messe ou autres et là, ce soir, elle est décidée. Prions pour qu’elle reçoive ce soir l’Esprit-Saint dans son coeur.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Site sous WordPress & Thème par Anders Norén