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Sur le chapitre IV de l’encyclique Redemptoris Missio.
À l’intérieur de l’unique mission de l’Église, on peut distinguer trois situations :
– La mission ad gentes (qui s’adresse à des non-chrétiens)
– L’activité pastorale de l’Église, là où elle est bien implantée.
– La « nouvelle évangélisation » ou « réévangélisation » là où les baptisés ne vivent plus leur foi.
Il est nécessaire que tous les membres de l’Église participent à la mission dans tous les milieux, mais la mission ad gentes reste la priorité et justifie des vocations de missionnaires ad gentes et à vie.
L’annonce de l’Évangile et la fondation de nouvelles Églises est la tâche première de l’Église, envoyée à tous les peuples jusqu’aux extrémités de la terre.
Jean-Paul II reconnaît de nombreux obstacles à la mission ad gentes : la croissance démographique qui rend la tâche démesurée, des obstacles d’ordre culturel ou politique, et des difficultés d’ordre interne, qui sont les plus douloureuses, en particulier le manque de ferveur, les divisions et l’« indifférentisme » de beaucoup de chrétiens : « toutes les religions se valent »
Devant ces difficultés, l’attitude est la confiance qui vient de la foi : nous ne sommes pas les protagonistes de la mission mais seulement des collaborateurs.
• Quels sont aujourd’hui les domaines de la mission ad gentes ?
a) La situation des régions du monde qui attendent une première évangélisation est prioritaire. Le bienheureux Jean-Paul II oriente en particulier notre attention vers le sud et vers l’est.
b) Jean-Paul II parle ensuite des transformations du monde d’aujourd’hui et des phénomènes sociaux nouveaux, notamment au sud :
Les transformations rapides et profondes qui caractérisent le monde d’aujourd’hui, notamment le Sud, exercent une forte influence sur le cadre de la mission : là où, auparavant, il y avait des situations humaines et sociales stables, tout se trouve aujourd’hui en mouvement. Que l’on pense, par exemple, à l’urbanisation et à la croissance massive des villes, surtout si la pression démographique est plus forte. D’ores et déjà, dans un bon nombre de pays, plus de la moitié de la population vit dans des mégapoles où les problèmes humains sont souvent aggravés par l’anonymat dans lequel se sentent plongées les multitudes.
Au cours des temps modernes, l’activité missionnaire s’est surtout déroulée dans des régions isolées, éloignées des centres civilisés et inaccessibles par suite des difficultés de communication, de langue, de climat. Aujourd’hui, l’image de la mission ad gentes est peut-être en train de changer : ses lieux privilégiés devraient être les grandes cités où apparaissent des mœurs nouvelles et de nouveaux modèles de vie, de nouvelles formes de culture et de communication qui, ensuite, influent sur l’ensemble de la population. Il est vrai que le « choix des plus petits » doit conduire à ne pas ignorer les groupes humains les plus marginaux ou les plus isolés, mais il n’en est pas moins vrai que l’on ne peut évangéliser les personnes ou les petits groupes en négligeant les centres où naît, pour ainsi dire, une humanité nouvelle avec de nouveaux modèles de développement. L’avenir des jeunes nations est en train de se forger dans les villes.
Il est aussi nécessaire de chercher à atteindre plus spécifiquement les jeunes non chrétiens, qui sont l’avenir de continents entiers.
Les migrations sont aussi une invitation pour l’Église à la mission, par l’accueil et la fraternité envers les migrants et les réfugiés.
a) Faisant référence au discours de saint Paul à Athènes, Jean-Paul II parle des aréopages modernes où l’Évangile doit aussi être annoncé.
– Il y a d’abord le monde de la communication et des médias, qui donne une certaine unité à l’humanité.
L’engagement dans les médias n’a pas pour seul but de démultiplier l’annonce. Il s’agit d’une réalité plus profonde car l’évangélisation même de la culture moderne dépend en grande partie de leur influence. Il ne suffit donc pas de les utiliser pour assurer la diffusion du message chrétien et de l’enseignement de l’Église, mais il faut intégrer le message dans cette « nouvelle culture ».
Cette vision était vraiment prophétique. Il est évident qu’aujourd’hui Jean-Paul II insisterait fortement sur la culture d’Internet, comme la fait notre Saint Père Benoît XVI, très régulièrement ces dernières années.
– Jean-Paul II cite d’autres aréopages vers lesquels il faut orienter l’activité missionnaire de l’Église : l’engagement pour la paix, le développement et la libération des peuples, les droits de l’homme et des peuples, surtout ceux des minorités, la promotion de la femme et de l’enfant, la sauvegarde de la création, le monde de la culture, de la recherche scientifique, des rapports internationaux… autant de domaines à éclairer par la lumière de l’Évangile.
– « Notre époque est à la fois dramatique et fascinante » dit Jean-Paul II, et la déshumanisation fait surgir une angoissante quête du sens, un besoin d’intériorité…
L’Église doit répondre à cet appel.
La liberté humaine
Toutes les formes de l’activité missionnaire sont marquées par la conscience que l’on favorise la liberté de l’homme en lui annonçant Jésus-Christ.
L’Église respecte les personnes et les cultures et s’arrête devant l’autel de la conscience.
Chapitre I : Jésus-Christ, l’unique sauveur
Chapitre suivant : Comment évangéliser le monde, selon Saint Jean-Paul II
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