Site pour mieux connaître Dieu et l'Église catholique

Péchés solitaires

Bonjour,
Je rencontre de grandes difficultés dans la pureté. J’ai pourtant 35 ans et bien que mariée, il m’arrive régulièrement de commettre le péché solitaire. C’était pourtant mon axe d’efforts durant ce Carême et on ne peut pas dire que ça a été une grande réussite jusque là. Je me suis confessée et le voilà déjà assaillie par les tentations. Je veux absolument tenir jusqu’à Pâques mais je me sens si faible que j’ai peur de ne pas tenir jusque là.
Je vous remercie par avance pour vos conseils.

Les réponses sont dans les commentaires

Retour à la rubrique Questions

Publier une question

Précédent

confession et eucharistie

Suivant

Croyez-vous aux Anges ? En avez-vous fait l’expérience ?

66 commentaires

  1. Sophie D.

    J’imagine que ça a dû être très douloureux. Comment vous-êtes vous reconstruite? Avez-vous conservé de bons rapports avec votre père? Vos parents ont-ils refait leur vie et si oui, l’avez-vous accepté facilement?
    En ce moment, mon mari et moi avons trouvé un accord: quand les enfants sont couchés, 1x sur 2 mon mari part rejoindre sa maîtresse et 1x sur 2 je pars rejoindre mon amant. Le tout c’est de rentrer suffisamment tôt le matin.

    • Cat-modératrice

      Bonjour Sophie,

      Pendant mon adolescence, j’ai été fâchée avec mon père, je refusais d’aller chez lui, à cause de paroles et d’actions qui offensaient ma mère. Le cheminement de pardon que j’ai eu par rapport à mon père, par rapport à son attitude envers moi et envers ma mère, a été une grande libération pour moi.

      • Sophie D.

        J’imagine le long travail que ça a dû être. J’ai moi-même grandis avec un père qui gifflait ma mère.

  2. Sophie D

    Bonjour,
    Cela fait bien longtemps que je ne suis plus venu sur ce site.
    Il faut dire que depuis notre dernière discussion j’ai traversé un long désert et j’ai vraiment touché le fond : j’ai eu en effet eu de nombreux amants, parfois juste des coups d’un soir et j’ai même un un rapport saphique avec ma meilleur amie, pourtant catholique comme moi. J’ai expérimenté un tas de chose pendant une longue période. Je suis descendu au plus bas puis finalement je suis revenu dans le droit chemin même si avec mon mari nous avons fini par nous séparer. Séparation de corps car nous sommes toujours mariés devant Dieu et devant l’Etat.
    Maintenant, il y a cependant une chose dont je ne puis me passer : la masturbation. Et honnêtement, je doute fortement aujourd’hui qu’elle soit un péché. J’ai repris une vie de prières et je suis parvenue à trouver la paix avec moi-même: je ne culpabilise plus et je ne me mets plus en colère, je vis ma sexualité de manière très apaisée. Je la vois comme un besoin, comme manger, boire ou dormir. Et encore plus depuis que je vis seule, je ne puis absolument pas me passer de la masturbation. Et pourtant, je me restreins à 2 ou 3 fois par semaines alors que je pourrais le faire tous les jours. Il m’est vraiment impossible de m’en passer, c’est un véritable besoin. Et pour autant, je me suis réconciliée avec moi-même, avec Dieu, je vis dans la paix et la joie, malgré les épreuves de la vie, et je ne m’interdis plus de communier.

    • Cat-modératrice

      Bonjour Sophie,

      C’est merveilleux que vous aillez pu revenir vers Dieu !

      En ce qui concerne la masturbation, je ne peux que vous redire ce que vous savez déjà : c’est un péché vraiment moins grave que l’infidélité, mais l’Église catholique enseigne que c’est tout de même un péché grave. L’Église demande aussi que l’on ne communie matériellement dans une telle situation, même si on peut communier spirituellement. Mais vous savez déjà ce que l’Église enseigne sur cette question.
      Je remarque seulement que vous n’avez jamais été dans une attitude intermédiaire : soit vous avez considéré la masturbation comme un péché et vous n’arriviez pas à supporter d’être pécheresse, et maintenant vous niez tout simplement qu’il s’agit d’un péché. Est-ce parce que vous ne pouvez pas parvenir à vivre la position intermédiaire : je suis pécheresse, mais ce n’est pas un drame puisque Dieu me sauve ?

      J’espère que vos enfants n’ont pas trop mal vécu votre séparation. Courage à vous pour tout !

      • Sophie D

        Ce n’est pas facile pour les enfants. Nous nous partageons la garde et leur père s’affiche désormais avec sa maîtresse (c’est d’ailleurs ça qui m’a poussé à partir), ce qu’ils vivent très mal. Car même dans ma longue période de faiblesse, je ne me suis jamais affichée, je suis toujours restée très discrète. Et les enfants n’en auraient rien sus si leur père ne leur avait pas dit.

        Pour ce qui est de la masturbation, je n’arrive pas à comprendre en quoi c’est mal. J’ai eu une discussion ce week-end avec des amies, toutes cathos. Elles ne comprennent pas non plus et toutes pratiquent plus ou moins la masturbation. J’ai l’impression qu’il y a une espèce de culpabilité créée de toute pièce par des hommes d’Eglise pour quelque chose de tout à fait naturel et contre lequel on ne peut pas lutter. Et cette culpabilité empêche d’avancer.

        • Cat-modératrice

          J’imagine que cela doit être difficile pour les enfants…

          La culpabilité ne devrait pas empêcher d’avancer. Si c’est le cas, cela peut être un signe qu’il y a un manque de confiance en Dieu ou un manque d’humilité. Les auteurs spirituels enseignent au contraire que, quand on a conscience de qui est Dieu et de son amour pour nous, avoir conscience de notre péché nous rapproche de Dieu au contraire, et donc nous aide à avancer. Et ce, quel que soit le péché et quelle que soit notre difficulté à en sortir.

          En ce qui concerne la cause de la condamnation de la masturbation par l’Église, c’est sûr que c’est moins évident à comprendre que la condamnation de l’infidélité ! L’Église enseigne que les facultés sexuelles ne doivent pas être exercées en dehors de l’union des conjoints et de l’ouverture à la procréation (mais permis aussi quand on ne peut pas ou plus procréer). Vivre une jouissance sexuelle en dehors de ce contexte c’est détourner la sexualité de sa finalité. Mais vous savez déjà cela, je le redis surtout pour ceux qui liraient notre échange.

          • Sophie D

            Mais qui a dit cela? La jouissance elle-même n’est pas reliée directement à la procréation, du moins chez les femmes. Si pratiquement tout le monde le fait, y compris parmi les catholiques, n’est-ce pas le signe que c’est tout à fait naturel et que c’est même aller contre la nature de ne pas le faire?

            Ce n’est en effet vraiment pas facile pour les enfants, et je crains pour leur intégrité morale lorsque leur père s’envoie en l’air avec sa pouf dans la chambre voisine. Je suis vraiment tombée des nues concernant mon mari, j’ai découvert qu’il me trompait depuis toujours, y compris avec une que je croyais être une de mes meilleurs amies, catholique et mariée. Et il m’était même déjà infidèle à l’époque de nos fiançailles, alors que pourtant je m’étais offerte totalement à lui à l’époque et à plusieurs reprises. Alors certes il était à l’initiative mais j’étais consentante. C’est là que je me rend compte que notre couple était bâti sur du sable et j’en partage aussi la responsabilité. Peut-être en serait-il autrement si j’avais résisté, mais j’étais faible en j’en avais moi-même très envie. J’avais déjà cette faiblesse charnelle à l’époque et ayant eu des aventures avec un premier garçon avant lui, je ne me voyais pas me refuser à lui. De toute façon, maintenant, c’est trop tard.

            • Cat-modératrice

              Bonjour Sophie,

              L’Église catholique condamne la masturbation depuis très longtemps, mais je ne connais pas l’histoire de la définition de cet interdit.

              On ne peut quand même pas dire que la jouissance n’est pas liée à la procréation. Elle fait partie de la sexualité qui, dans le corps humain, a pour fonction directe la procréation.

              Le fait que tout le monde fasse quelque chose n’est pas signe que c’est une bonne chose. D’une manière naturelle, presque tout le monde favorise son propre intérêt au détriment de celui des autres. D’une manière naturelle, presque tous les gens mariés sont attirés par quelqu’un d’autre à un moment ou à un autre. Pourtant, refuser de suivre ces penchants est ce qui correspond vraiment à la nature humaine. Après, je n’ai pas la capacité d’expliquer en quoi la masturbation n’est pas bonne, je rappelle ce qu’enseigne l’Église mais cette question là n’est pas du tout ma spécialité.

              Je suis vraiment triste de ce que vous nous dites concernant votre mari. S’il vous trompait dès vos fiançailles, je ne pense pas que le fait d’attendre le mariage pour vous donner à lui aurait changé quelque chose dans son comportement. En tout cas, il est certain que votre mariage n’est pas valide, et que vous pourriez facilement en faire reconnaître la nullité, si un jour vous souhaitez vous marier à l’Église avec un autre homme.

              • Sophie D

                Oui mais dans le cas de la masturbation, je n’arrive pas à voir où est le mal, car il n’y a de préjudice pour personne. Au contraire, je pense que c’est inévitable pour un grand nombre de personnes et que l’interdit crée une culpabilité malsaine qui fait que l’on se sent mal dans la peau. Pour quelqu’un comme moi qui a une très grosse libido, c’est impossible à gérer. Encore ce soir, je l’ai fait, et je ne culpabilise pas.

                • Cat-modératrice

                  Il existe de nombreux péchés qui ne portent pas préjudice à autrui, mais seulement à soi-même et à Dieu : ne pas aller à la messe, ne pas faire le ménage chez soi quand on habite seul, ne pas se soigner quand on est malade. J’ai un régime alimentaire spécifique à cause d’intolérances alimentaires, quand je mange quand même du chocolat au lait je ne fais de mal à personne d’autre que moi-même, et pourtant c’est un péché. Et même si, du fait de ma faiblesse, il est inévitable que je recommence à manger du chocolat au lait, c’est quand même un péché. Je reconnais ma culpabilité, mais elle ne m’écrase pas et ne m’empêche pas d’avancer.

  3. Pelostome

    Bonjour,

    ce que vous nous dites est très intéressant.

    D’une part, quand vous nous parlez de votre régime alimentaire spécifique, cela implique que manger du chocolat vous cause un mal qui est objectivement constaté et reconnu.

    D’autre part, cela signifie que manger du chocolat est objectivement mauvais pour vous mais pas forcément pour d’autres personnes.

    Je pense sincèrement que, comme toute addiction, la masturbation peut être vraiment et objectivement mauvaise pour certaines personnes. Mais toutes les personnes qui se masturbent ne sont pas forcément en état d’addiction.

    Il me semble que le vrai problème, c’est la déclarer religieusement ou philosophiquement mauvaise pour l’ensemble de la population mondiale.

    Dans tous les cas, je vous souhaite de garder le cap dans votre vie pour que votre famille et votre entourage puissent vous avoir à leurs côtés. Vous êtes une belle personne.

    • Cat-modératrice

      Bonjour Pelostome,

      En parlant de chocolat au lait, je voulais juste donner l’exemple d’un acte qui n’est pas mauvais pour autrui mais qui est un péché. On peut en donner d’autres qui sont valables pour tous les chrétiens, j’en ai donné dans mon commentaire. On peut ajouter, par exemple, la violation du 10e commandement : convoiter la maison de son voisin, ce qui ne nuit qu’à soi-même si on n’agit pas en plus d’une manière malveillante.

      En ce qui concerne la masturbation, l’Église catholique a un enseignement théologique concernant la sexualité, et cet enseignement est assez fondamental dans l’enseignement de l’Église, puisque l’union de l’homme et de la femme est comparable à l’union entre le Christ et l’Église. Je ne peux que rappeler encore une fois que l’Église enseigne que la sexualité, l’ouverture à la procréation et l’union des conjoints ne doivent pas être séparés, sinon on détourne la sexualité de sa finalité.

      • Sophie D

        Je pense que c’est une question de dosage : de même que boire et manger n’est pas un péché en soit et est justement vital, l’excès en revanche est un péché. Je pense qu’il ‘agit de la même chose concernant la masturbation, et c’est pour cette raison que je me contrains malgré tout à une certaine limite, mais sans m’en priver totalement pour autant.

  4. Sophie D

    Bonjour,
    Deux raisons m’amènent aujourd’hui :
    – La première, c’est qu’alors que j’étais parvenue à rentrer dans le droit chemin, j’ai eu ces deux derniers mois plusieurs aventures avec plusieurs hommes. Au départ, une opportunité s’est présentée alors que je me sentais terriblement en manque, n’ayant plus fait l’amour depuis de nombreux mois. Ayant succombée une première fois, d’autres occasions se sont produites pour aboutir au même résultat. Le problème c’est que j’ai vraiment une très grosse libido et je n’arrive pas à résister.
    – La deuxième raison : j’avais les enfants à la maison cette semaine et comme je suis désormais seule pour m’en occuper, ma nièce de 16 ans est gentiment venue prêtée main forte ce week-end. La nuit dernière, je me suis levée pour aller me laver les mains et en passant devant sa chambre, je l’ai entendu jouir. Je n’ai pas su quoi faire, d’autant plus que je venais précisément de commettre le même péché de masturbation. Dois-je lui en parler ? Dois-je en parler à ma sœur (sa mère) ? Je ne sais quoi faire.

    • Cat-modératrice

      Bonjour Sophie, est-ce que votre sœur est catholique pratiquante ?

      • Sophie D

        Oui, tout à fait, et comme moi dans le rite traditionnel.

        • Cat-modératrice

          Alors peut-être vaut-il mieux lui en parler à elle pour qu’elle parle avec sa fille ? À moins que vous ne soyez particulièrement proche de votre nièce ?

          • Sophie D

            Oui, je suis très proche d’elle, c’est également ma filleule. mais c’est tellement délicat, intime. Je ne veux pas la braquer ni qu’elle se sente trahie. d’autant que je n’ai absolument aucune leçon à lui donner en la matière.

            • Cat-modératrice

              Je pense qu’il ne faut pas voir ça comme « donner une leçon ». Les parents sont souvent obligés d’inciter leurs enfants à bien faire des choses qu’eux-mêmes n’arrivent pas à bien faire. Les marraines ont aussi une mission auprès de leurs filleuls, et aider un enfant ou un ado à grandir c’est lui rendre un grand service, même si soi-même on n’arrive pas à bien faire.

    • Cat-modératrice

      Je crois que vous vouliez aussi parler de vos aventures avec des hommes. Est-ce qu’à vos yeux ces aventures sont des péchés, ou est-ce que vous avez évolué sur ce point comme pour la masturbation ? Vous êtes-vous confessée ? Bien entendu, Dieu est prêt à vous pardonner autant de fois que vous tomberez, à condition que vous regrettiez ces péchés.

      • Sophie D

        Je n’avais pas vu votre réponse à cette question. Bien évidemment, je considère mais aventures avec une tierce personne comme des péchés, je m’en confesse et j’essaye de me corriger.

  5. Sophie D

    Ce qui me met également en difficulté, c’est que je ne pense pas que ce soit réélement un péché. Mais je lui parlerai. Elle revient dans 3 semaines.

    • Cat-modératrice

      Je comprends que ce soit difficile si vous ne pensez pas que c’est un péché. Si vous voulez lui transmettre l’enseignement de l’Église malgré ce que vous pensez personnellement, c’est courageux. Je comprends que vous ayez peur qu’elle se sente trahie si vous en parlez à sa mère, mais en même temps c’est normal de la part d’un adulte proche d’informer les parents de ce qui ne va pas.

      • Sophie D

        Je n’en parlerai pas à ses parents car il s’agit d’un sujet trop dans la sphère de l’intime. J’en discuterai tranquillement avec elle, sans être moralisatrice.

  6. Sophie D

    Bonjour,
    Ma nièce était à la maison ce week-end et j’ai donc abordé le sujet avec elle vendredi soir, une fois les enfants couchés. Je voulais qu’elle se sente à l’aise et j’ai abordé la chose ainsi: « J’aimerai avoir avec toi une discussion de femme à femme. C’est un sujet délicat. Quand tu es venue la dernière fois, je t’ai entendu prendre du plaisir dans ta chambre et je ne sais pas si tu le sais, mais l’Eglise l’interdit. »
    Là dessus, elle m’a répondu sans la moindre once de gêne, très tranquillement, qu’elle avait découvert ça il y a seulement quelques mois, un jour de pluie où elle était seule dans sa chambre, elle lisait sur son lit elle en a eu soudain très envie. Alors, sans se poser trop de questions, elle l’a fait. Elle était parfaitement consciente de l’interdit, mais elle trouvait ça tout à fait absurde car elle ne voyait pas où était le mal, que tout le monde le faisait et que c’était même un sujet récurent de discussions au collège avec ses amies (elle est pourtant dans une école catho privée hors contrat et non-mixe et elle ont catéchisme et messe chaque semaine), que c’était juste un besoin physique et qu’on ne pouvait pas toujours maîtriser son excitation. Au cours de la discussion, qui était vraiment très calme et très posée, elle m’a demandé: « Mais alors toi, tu ne le fais jamais? » j’ai bien dû admettre que si et je me suis trouvé à court d’arguments, d’autant plus que j’étais tout à fait d’accord avec elle. »

    • Cat-modératrice

      Bonjour Sophie,
      Il est normal que vous n’ayez pas su quoi dire à votre nièce, étant donné que vous-même êtes en désaccord avec la doctrine de l’Église.
      J’espère que vous allez bien, ainsi que vos enfants.

      • Sophie D

        Je vais bien, ainsi que les enfants, je vous remercie. J’espère qu’il en est de même pour vous.
        Je n’ai aucunement le souhait d’être en désaccord avec la doctrine de l’Eglise, c’est juste que sur ce point précis, je ne comprends pas. Qu’y a-t-il de mal à se masturber? On pousse les gens dans un combat qui, pour la plupart, est perdu d’avance. J’en discute parfois avec mes amies, toutes le font ou du moins l’ont déjà fait. J’aimerai bien discuter avec une personne à qui ce n’est jamais arrivé, pour comprendre comment elle fait pour s’en passer.

        • Cat-modératrice

          Bonjour Sophie,

          Je vais bien aussi, merci.

          Le fait qu’une demande de l’Église soit trop difficile n’est pas un argument pour dire que ce n’est pas la volonté de Dieu. De nombreux actes demandés explicitement par Jésus sont trop difficiles humainement. Par exemple pardonner, qui est une condition pour obtenir le pardon d’après Jésus. Il est humainement impossible de pardonner certains actes, et sans aller jusqu’aux actes les plus barbares, la plupart des êtres humains n’arrivent pas à pardonner même des choses pas si graves. Ou bien le fait de ne pas se remarier, quand un premier mariage a échoué, et que l’on aime profondément quelqu’un d’autre, et que c’est réciproque. Jésus l’a explicitement interdit, alors que c’est humainement impossible, et l’Église ne rejette pas ceux qui le font, même si elle ne peut pas leur donner la communion.

          Le fait que la plupart des gens fassent quelque chose n’est pas un critère non plus. La plupart des gens refusent le pardon aussi, et refusent de mettre en pratique bien d’autres commandements de Jésus.

          Vous dites « toutes le font ou du moins l’ont déjà fait ». Si certaines l’ont déjà fait et ne le font  plus, cela prouve qu’il est possible d’arrêter.

          • Sophie D

            Oui, mais ça prouve bien que c’est finalement quelque chose de normal, que c’est un besoin. Or on fait vivre les gens dans la culpabilité avec cet interdit. celles de mes amies qui ont arrêtées, c’est parce qu’elles ont un mari qui pourvoient directement à ce besoin. Existe-t-il des femmes à qui ça n’est jamais arrivé? J’en doute fort.

            • Cat-modératrice

              Mais même si toutes les femmes avaient au moins essayé la masturbation, ce n’est pas un argument pour dire que c’est selon la volonté de Dieu. Il y a bien des actes que tout le monde pratique et qui sont contre la volonté de Dieu. Il est arrivé à tout le monde de ne pas réussir à pardonner tout de suite à quelqu’un qui les avait blessés, et pourtant ne pas pardonner est opposé à la volonté de Dieu. Mais il est humain de ne pas arriver à pardonner. Pardonner est surnaturel. Bien des actes deviennent des besoins alors que ce sont des péchés.

              • Sophie D

                Je ne dis pas que c’est la volonté de Dieu, mais simplement qu’il s’agit d’un besoin naturel. Je ne vois pas en quoi c’est mal ni en quoi ça peut offenser Dieu. Le fait de ne pas pardonner, c’est que l’on garde en soit un manque d’amour qui est contraire à la Charité, il y a donc un tort commis. Mais dans le cas de la masturbation, je ne vois pas quel tort est commis.

              • Sophie D

                Je ne dis pas que c’est la volonté de Dieu, je dis simplement que ça ne s’y oppose pas, que c’est juste un besoin naturel, un acte normal et j’imagine que vous-même avez dû en faire l’expérience, ce n’est pas pour autant que vous vouliez vous opposer à la volonté divine. Pour ce qui est du refus de pardonner, c’est très différent car il y là un manque d’amour, qui est contraire à la Charité. Mais pour ce qui est de la masturbation, je n’arrive pas à comprendre ce qu’il y a de mal car aucun tort n’est fait à personne.

                • Cat-modératrice

                  Bonjour Sophie,

                  Ce que je disais dans mon dernier message, c’est que le fait que la plupart des gens se masturbent ne prouve pas que ce n’est pas un péché, car il y a beaucoup de péchés que tout le monde à pratiqué, comme le fait de ne pas pardonner tout de suite. Refuser de pardonner n’est pas du même ordre que se masturber, c’est juste pour dire que le nombre de gens qui pratiquent quelque chose n’est pas un argument.

                  Je préfère ne pas vous répondre par rapport à ma propre expérience. Ici je ne suis pas anonyme, beaucoup de gens connaissent mon identité, alors je préfère ne pas parler de ma vie sexuelle.

                  Par rapport au fait que ce serait un acte normal, le fait de ne pas pardonner à quelqu’un qui nous a blessés est aussi normal et humain. Bien d’autres péchés sont naturels et humain, et pourtant Dieu nous demande de les éviter. Ce n’est pas possible d’éviter ces péchés sans l’aide de Dieu.

                  La masturbation ne fait pas de tort à autrui, c’est pour cela qu’elle est moins grave que l’adultère ou les relations sexuelles hors mariage. Mais l’Église enseigne qu’elle nous fait du mal à nous-mêmes, car les facultés sexuelles sont faites pour être utilisées dans le cadre de l’union entre les conjoints. Je ne suis pas assez formée sur la question pour pouvoir mieux expliquer en quoi cela est négatif, dans ce domaine je fais confiance à l’Église sans m’y connaître.

        • Pelostome

          Je ne sais pas si mes propos sont pertinents, mais cela m’évoque l’alcool et le cannabis.
          En France, boire de l’alcool est licite et considéré comme moral par la religion historique : la chrétienté, tant catholique que protestante ; mais le cannabis est illégal et condamné par la morale.
          Je n’ai jamais fumé de cannabis ; en conséquence, cela ne m’a jamais manqué. Par contre, je bois de l’alcool, et m’en passer me serait difficile.
          Je présume que les personnes qui ne se masturbent pas sont probablement, soit celles qui ne l’ont jamais fait : elles ne peuvent pas vraiment vous éclairer car cela leur est étranger ; soit celles pour qui cette pratique a été une étape dans la découverte de leur sexualité durant l’adolescence, avant de se fixer en couple, et pour lesquelles le rythme incessant des multiples tâches administratives, le souci des enfants, du travail, de la maisonnée, ont conduit à mettre en place peu à peu une routine dans les relations intimes qui ne les dérange pas le moins du monde : l’étape de la masturbation a été dépassée, l’éros est peut-être même confortablement endormi dans le nid familial. Ces personnes ne ressentent simplement pas le besoin de se masturber, comme le musulman qui n’a jamais bu ou le chrétien qui n’a jamais fumé de cannabis n’en ressent aucun besoin.
          Il est peut-être intéressant de se demander de quel(s) besoin(s) on parle.
          D’abord, il y a la notion de plaisir. Cette notion est fondamentale pour l’être humain et même les religions, sauf les plus intégristes, ne la condamnent pas. Mais le plaisir sexuel est un plaisir parmi d’autres. Certaines personnes peuvent trouver un réel plaisir à lire un livre, écouter de la musique, jouer… et cela suffit à emplir leur temps libre et à trouver le sommeil.
          Ensuite, il y a le déséquilibre dans le désir. En couple, le désir est rarement uniquement sexuel. Il englobe l’acte charnel, la complicité, la tendresse, l’attention à l’autre… Si l’un des deux conjoints n’est pas calé sur le même rythme que l’autre et ne manifeste aucun effort pour répondre à son désir, alors il n’est pas étonnant de voir apparaître la masturbation, les relations virtuelles, les sextos, voire l’adultère. L’Église aura beau jeu de condamner : dans les faits, ses principes auront pour effet de culpabiliser quelqu’un qui est à la base une victime. Pour une religion qui prône l’amour, la liberté et la joie, c’est un contre-exemple regrettable. Les couples qui ne connaissent pas de déséquilibre dans le désir peuvent difficilement comprendre les personnes qu’ils ostracisent.
          Enfin, l’orgasme est un puissant antidépresseur, et nous sommes soumis à des pressions sociales, économiques, écologiques, horaires, relationnelles, professionnelles, personnelles… qui appellent une réponse de manière forte. L’orgasme partagé en couple constitue une réponse simple et naturelle ; les personnes seules ou insatisfaites dans leur couple ont au bout des doigts une réponse d’une efficacité similaire, mais certains s’astreindront à une réponse plus élaborée : du yoga, du taï-chi, de la méditation, la prière… à moins qu’ils se réfugient dans la nourriture, l’alcoolisme ou la dépression.
          Il est donc difficile pour quelqu’un qui ne ressent pas ce besoin sous ses différentes formes d’apporter une réponse autre que dogmatique aux questions que vous vous posez. Et probablement, de prendre la pleine mesure de la souffrance que peuvent ressentir ceux qui sont condamnés par la morale d’un groupe donné, morale qui dépend souvent du lieu et de l’époque : au Moyen-Âge par exemple, la masturbation féminine était encouragée avant l’acte sexuel car elle était censée augmenter la fertilité !

          • Cat-modératrice

            Bonjour Pelostome,

            Vous écrivez :

            Si l’un des deux conjoints n’est pas calé sur le même rythme que l’autre et ne manifeste aucun effort pour répondre à son désir, alors il n’est pas étonnant de voir apparaître la masturbation, les relations virtuelles, les sextos, voire l’adultère. L’Église aura beau jeu de condamner : dans les faits, ses principes auront pour effet de culpabiliser quelqu’un qui est à la base une victime.

            L’Église ne condamne pas les personnes, mais rappelle quels actes sont bons et quels actes sont mauvais. Bien sûr, il y a des chrétiens qui condamnent les personnes et c’est un grave contre-témoignage, mais ce n’est pas ce que fait le magistère en tant que tel. Prenons l’exemple d’une personne qui a subi des abus sexuels. C’est une victime et il est normal qu’elle ait du mal à pardonner. Pourtant, pour sa vie spirituelle – et même psychologique – il est nécessaire qu’elle pardonne. Pas parce qu’on va la condamner de ne pas pardonner.

            Beaucoup de péchés vienne de souffrances, comme vous l’avez écrit ailleurs. Pourtant, il est bon que les pécheurs se libèrent de leur péché.

  7. Sophie D

    Désolée pour le double commentaire, il y a un un bugg sur l’ordinateur lorsque j’ai envoyé le 1er et je pensais qu’il n’était pas parti.
    Pour revenir à la question, c’est surtout parce que j’ai l’impression que ça met les personnes face à une situation d’échec. Un prêtre m’avait expliqué que c’était pour préserver l’humilité. Mais malgré tout je reste très septique car je ne vois pas dans quel enseignement le Christ interdit la masturbation. J’ai l’impression que cet interdit est d’ailleurs plutôt récent et je n’en comprends pas la raison.
    Cette situation est une souffrance pour moi.

    • Cat-modératrice

      En effet, l’interdit de la masturbation ne figure pas dans la Bible. Par contre ce n’est pas un interdit récent, son interdiction par l’Église est ancienne.

      Le fait d’être confronté à son propre péché, d’accepter d’être une personne pécheresse tout en se repentant, nous garde en effet dans l’humilité, mais surtout cela nous fait grandir dans la confiance en Dieu et dans la communion avec lui. Jésus dit qu’il y a plus de joie dans le Ciel pour un pécheur qui se repend que pour 99 juste qui n’ont pas besoin de se repentir. En réalité, les 99 juste ont besoin de se repentir mais ils n’en ont pas conscience. Le pécheur qui a conscience de son péché et qui accueille la miséricorde vit une vraie communion avec son Sauveur, ce qui est source de joie pour Dieu. Cela est tout aussi vrai pour les péchés récurrents dans lesquels on retombe tout le temps. Chaque réconciliation nous unit un peu plus à Dieu.

      • Sophie D

        Oui mais si c’est pour sans cesse retomber dans le même « travers », il y a un risque de désespoir. Et pour ce qui est de la masturbation, je me répète, mais ça me semble inéluctable.

        • Cat-modératrice

          Si quelqu’un tombe dans le désespoir parce qu’il retombe toujours dans les mêmes péchés, c’est qu’il n’a pas compris l’amour de Dieu. C’est l’un des enjeux fondamentaux de notre vie spirituelle : devenir comme des petits enfants qui ont confiance en leur père, et qui savent qu’ils sont pardonnés chaque fois qu’ils font la même bêtise et qu’ils en demandent pardon. Bien sûr, pour réussir à concevoir cela il vaut mieux avoir eu des parents aimants et non violents.

          En ce qui concerne la masturbation, ce n’est pas inéluctable. Je connais des personnes qui la pratiquaient et qui ont arrêté, mais avec l’aide de Dieu. Mais même si Dieu ne donne pas cette aide – peut-être pour nous pousser à grandir dans la confiance en sa miséricorde – ce n’est pas grave. Chaque péché pardonné nous rapproche de Dieu.

          • Sophie D

            Vous n’avez jamais douté du fait que ce soit un péché?
            Je n’avais pas vu le précédent commentaire de Pelostome et il a dit quelque chose de tout à fait vrai : tant qu’on n’y a pas goûté, on n’a pas de manque. Et moi-même, pendant très longtemps je ne m’étais jamais masturbée et j’avais un total mépris pour les femmes qui le faisaient. j’avais un jour surpris ma meilleure amie et ça m’avait provoqué un profond dégoût. Et puis un beau jour, sans que je ne sache pourquoi (et ça reste encore aujourd’hui pour moi un mystère), j’en ai eu terriblement envie. Une excitation d’une très grande violence qui m’a conduite à ma première masturbation. Et en le faisant, j’étais pleinement consciente de l’interdit, mais j’étais si excitée. A partir du moment où j’ai goûté cette jouissance charnelle, je n’ai plus jamais réussi à m’en passer, même dans le mariage. Pourtant j’ai tout fait pour m’en priver, mais le plaisir est si grand que ça m’est tout simplement impossible.
            D’où aussi mon incompréhension du fait que l’Eglise interdise cela.

            • Cat-modératrice

              Bonjour Sophie,

              Oui, il m’est arrivé de me poser la question si l’Église ne se trompait pas en interdisant la masturbation.

              Jésus nous invite à ne pas mépriser ceux qui commettent des péchés. Il est peut-être plus grave de mépriser ceux qui se masturbent que de se masturber.

              Vous parlez du commentaire de Pelostome, dans ce commentaire il compare la masturbation avec l’alcool et le cannabis. Les personnes qui ne se sont jamais droguées ou qui n’ont jamais été dépendantes à l’alcool ne peuvent pas comprendre deux qui souffrent de cette dépendance. Pour beaucoup d’alcooliques et de drogués, cela semble aussi complètement impossible d’arrêter, à cause de la dépendance qui s’est instaurée. Est-ce que pour autant l’Église devrait rendre licites l’alcoolisme et la drogue ?

              • Sophie D

                Bien évidemment, j’ai eu grand tort à l’époque d’avoir ce mépris, et je m’en suis rendu compte par la suite. Je me suis même demandé si le fait que je sois à mon tour tombée là dedans n’était pas en quelque sorte un châtiment divin.

                Il est évident que c’est une dépendance. je suis une grande pécheresse, ayant perdu ma virginité bien avant le mariage et ayant eu un certain nombre d’amants. J’ai même eu l’année dernière des rapports saphiques avec ma meilleure amie, celle-là même que j’avais surprise un jour. Et je sais que tout cela est mal, je suis au clair là-dessus et je lutte pour m’en sortir. Il y a des périodes où je parviens à reprendre le bon chemin et des périodes où je chute.
                Et malgré tous les péchés charnels que j’ai commis avec une tierce personne, je sais qu’ils étaient évitable. Mais je n’ai pas le même sentiment pour la masturbation. J’ai de nombreuses amies qui n’ont jamais couché avant le mariage et n’ont jamais trompé leur mari. Mais en revanche, toutes se sont déjà masturbées, y compris une qui est aujourd’hui religieuse et qui m’a même dit que malgré son état, ça restait difficile et qui lui était arrivée de chuter. D’où mon sentiment que c’est impossible ou du moins, quasi impossible.

                • Cat-modératrice

                  Cela ne peut pas être un châtiment divin, Dieu veut notre bonheur et non notre punition. Si Dieu était rancunier, il y a longtemps qu’il aurait éliminé l’humanité.

                  Par contre, il peut vous avoir laissée tomber dans la masturbation pour que vous ouvriez votre cœur, pour que vous cessiez de mépriser les autres et que vous découvriez que la vie chrétienne consiste à être uni à lui, à recevoir son pardon et à se laisser relever par lui sans relâche. Parfois Dieu, sans provoquer le péché, cesse de nous protéger du péché dans le but que nous grandissions dans l’amour. Jésus a dit : « Celui à qui on pardonne peu montre peu d’amour. » (Luc 7, 47). Il parle aussi des 99 justes qui pensent être sans péché, et qui donnent moins de joie au Ciel qu’un seul pécheur qui se repent.

              • Pelostome

                Bonjour Cat,

                en parlant d’alcool en début de paragraphe, d’alcoolisme à la fin, vous opérez un subtil glissement de sens qui peut paraître anodin mais qui est profondément révélateur.

                Parmi les gens qui consomment de l’alcool, certains sont alcooliques, d’autres non ; l’Église peut condamner l’alcoolisme en tant qu’addiction mais n’a jamais condamné l’alcool par principe.

                Parmi les gens qui se masturbent, certains en développent une addiction, d’autres non ; l’Église n’a jamais condamné la masturbation en tant qu’addiction, elle la condamne par principe.

                La nuance peut sembler minime mais elle est fondamentale.

                • Cat-modératrice

                  Bonjour Pelostome,

                  Vous avez raison, on ne peut pas exactement comparer l’alcoolisme et la masturbation, puisque l’alcool n’est pas mauvais quand on n’en abuse pas. La Bible affirme qu’il est même bon. Mais la comparaison est valable sur le fait que, même si l’alcoolique a l’impression qu’il est impossible de s’arrêter, cela ne rend pas son addiction bonne ou neutre pour autant. En ce qui concerne la drogue, en tout cas certaines drogues objectivement toxiques, la comparaison est peut-être meilleure.

                • Sophie D

                  C’est effectivement ce que je pense : que la masturbation en elle-même n’est pas mauvaise, à condition qu’elle ne devienne pas une dépendance. Dans mon cas précis, elle l’est malheureusement devenue.

  8. Sophie D

    J’essaie de me débarrasser de ma dépendance et c’est pourquoi je me restreins, car en soit, je pourrais tout à fait le faire tous les jours (j’ai une très grosse libido). Et j’essais aussi de mettre tout à fait fin à mes différentes liaisons, ce qui m’est particulièrement coûteux. Mais je veux retrouver une vie conforme à celle demandée par le Christ.
    Mais je pense aussi que se masturber est nécessaire, que c’est un besoin physiologique pourvu que l’on n’en abuse pas. C’est pourquoi j’ai dit à ma nièce, l’autre fois, d’essayer de le faire le moins possible, mais une fois de temps en temps, lorsqu’elle sent que vraiment elle n’en peut plus, de se faire vraiment plaisir en d’en profiter à fond.

    • Cat-modératrice

      Ce n’est pas parce que c’est devenu un besoin que c’est nécessaire. Pour les drogués, la drogue est devenue un besoin, il est presque impossible pour eux d’arrêter, et pourtant on ne peut pas dire que la drogue soit quelque chose de nécessaire.

      • Sophie D

        Je pense au contraire que la masturbation est nécessaire pour un bien être physique, psychique, un bon équilibre mental. Sa privation entraine une frustration. Et pour ma part, je pense que c’est la culpabilité et le fait de vouloir m’en priver à tout prix, sans y parvenir, qui a créé cette dépendance.

        • Cat-modératrice

          La frustration n’est pas forcément quelque chose de mauvais. Elle est même nécessaire dans de nombreux cas.

          • Sophie D

            C’est vrai, mais il faut un juste équilibre aussi, trop de frustration, ce n’est pas bon non plus.

            • Cat-modératrice

              La vie nous impose souvent de grandes frustrations. Ce n’est pas parce qu’on est extrêmement frustré de ne pas faire quelque chose que cette chose est bonne pour autant.

      • Pelostome

        Bonjour Cat,

        à l’instar des Corinthiens de la 2° Épître, accepterez-vous de ma part un brin de folie ?

        Vous me dites que la Bible déclare que l’alcool est bon ; mais il y a quelque chose de conventionnel dans cette déclaration.

        La Bible est un livre admirable mais la perception que nous avons des choses a évolué. Aujourd’hui, la science atteste que l’alcool a des effets physiologiques dès le premier verre, sans considération d’ivresse ni d’alcoolisme. Santé Publique France indique, pour une dose faible :

        • Sensation de détente, d’euphorie, voire d’excitation.  
        • Désinhibition  
        • Diminution des réflexes  
        • Réduction du champ visuel 
        (je vous fais grâce des autres doses).

        Dans ces conditions, il n’est pas étonnant qu’il soit interdit par principe dans la religion musulmane et l’Église de Jésus-Christ des Saints des derniers jours.

        En vérité, nous sommes face à une situation double : d’un côté, l’alcool est physiologiquement dangereux par principe ; de l’autre, il participe sociologiquement de la fête. A chacun de gérer cela.

        Et comme la Bible, entre autres, prescrit la lapidation, non seulement pour une femme adultère, mais également pour un fils rebelle (Deutéronome 21, 18-21), je crois sincèrement que les principes qu’elle énonce sont à relativiser dans le temps.

  9. Sophie D

    Petite précision, mais qui a quand même son importance : je ne remets en aucun cause l’Eglise, mais les hommes d’Eglise, et les interprétations qu’ils peuvent faire sur certaines choses. Si vous même vous êtes posé la question, c’est que la question est loin d’être claire.

    • Cat-modératrice

      Pour ma part j’ai eu une période où je me posais beaucoup de questions, dans beaucoup de domaines, y compris celui-ci. Je ne suis pas non plus une spécialiste de la question ni la personne la mieux placée pour en parler.

  10. Tisseur

    Bonjour Sophie,
    J’ai lu votre discussion et j’ai un témoignage à ce sujet.
    Pendant deux ans durant mon adolescence, je culpabilisais de me masturber, car j’étais d’accord avec ce principe : « Quel qu’en soit le motif, l’usage délibéré de la faculté sexuelle en dehors des rapports conjugaux normaux en contredit la finalité. » (§2352 du Catéchisme de l’Église Catholique ou CEC).
    J’étais malheureux mais je ne savais pas quoi faire.
    Au cours d’une session, je suis allé me confesser et ma vie a été bouleversée par la miséricorde divine. J’ai été délivré instantanément et pendant des années je n’ai plus eu aucune tentation en ce sens. J’ai fait une rencontre de Dieu qui a été si intense que ma vie a été transformée de fond en comble. Ce jour est le jour qu’intérieurement je fête le plus chaque année.
    Dieu a fait avec moi comme avec un nombre innombrable de personnes : il a utilisé ma misère et mon péché pour se faire connaître par sa miséricorde.
    Concernant la question qui nous occupe, j’ai expérimenté que rien n’échappe à l’action de Dieu dans ma vie, comme j’ai pu le voir ici avec ma sexualité.
    Des années plus tard, à nouveau tenté et ayant chuté, j’ai constaté que les choses n’étaient plus du tout les mêmes, car j’avais le « mode d’emploi » : je suis allé me confesser rapidement après, et comme la tentation et la chute ont été ponctuelles, j’ai pu repartir de l’avant avec confiance et prudence.
    Thérèse de l’Enfant-Jésus est le maître spirituel que j’écoute à ce sujet. Une sœur lui demandait quel était son chemin spirituel actuel. Thérèse répondait : « Tout mon exercice se résume à ceci : je tombe, je me relève, je tombe, je me relève… »
    Voilà le témoignage que je voulais donner. J’espère que ça pourra aider.

    • Sophie D

      Bonjour Tisseur,
      Merci pour votre témoignage.
      Vous parvenez à vous en passer totalement aujourd’hui? Sans être frustré?
      Comment faites-vous?

      • Tisseur

        Je m’en passe totalement depuis cette rencontre avec Dieu, sans être frustré, malgré quelques rechutes ponctuelles.
        Je réponds en quatre commentaires distincts :
        1/4 : LIVRER ENTIÈREMENT MA VIE À DIEU
        Ce que je fais, c’est au maximum livrer à Dieu l’ensemble de ma vie, depuis l’orientation la plus fondamentale jusqu’aux plus infimes détails.
        Dans les infimes détails, il y a donc quelques pratiques précises pour éviter de tomber dans le plaisir solitaire, mais sans chercher à convertir l’ensemble de ma vie au jour le jour, car l’être humain est un tout et vouloir s’acharner sur un seul point, c’est comme vouloir vider la mer à la petite cuillère.

      • Tisseur

        2/4 : TENTATION ET PRIVATION DE LA COMMUNION SACRAMENTELLE
        Ceci dit, voilà une constatation utile : se masturber est un acte qui empêche la communion sacramentelle. D’où deux conséquences.
        Au moment où la tentation me prenait, je m’appuyais sur le désir de recevoir Jésus eucharistie à la prochaine messe dominicale.
        De plus, j’utilisais le désagrément de me dire que j’allais encore devoir me confesser du même péché avant de pouvoir communier à nouveau.
        Voici une prière que vous pouvez faire quand vous sentez le désir monter :
        « Seigneur tu connais ma faiblesse, tu connais aussi mon désir de te suivre en tout, en particulier mon désir de t’accueillir dans l’Eucharistie. Je te supplie de me donner ta force maintenant, et si je tombe, je te demande de garder l’espérance que tu vas me pardonner et me donner la force de continuer sur ce chemin de conversion. »

      • Tisseur

        3/4 : QUAND JE RETOMBE
        Mais maintenant que faire quand je suis tombé ?
        C’est le moment de faire la prière du pécheur repentant, avec confiance et simplicité.
        « Seigneur tu vois de quoi je suis fais. Mais ta miséricorde est plus forte que mon péché, et tu es mort sur la Croix pour me sauver. Si je suis encore tombé, c’est me rappeler que sans toi ma vie tombe en ruine. Donne-moi la force d’aller me confesser sans tarder et de regretter ce que je viens de faire. Jésus j’ai confiance en toi. »
        Alors je vais me confesser, encore et encore, jusqu’à la tombe s’il le faut.

      • Tisseur

        4/4 : UTILISER LA PRIVATION POUR PRÉVENIR LES RECHUTES
        Revenons à l’Eucharistie, mais cette fois « en préventif ». La douleur de la privation de l’Eucharistie vécue lors de la messe suivant la masturbation est par elle-même un puissant incitatif à se retenir la prochaine fois.
        C’est vraiment une messe qui peut être vécue dans un esprit de contrition, surtout lors de la communion spirituelle qui remplace la communion sacramentelle. C’est là qu’on peut faire une prière du style :
        « Seigneur je t’aime tellement. Je sais que tu m’appelles à la sainteté par mon baptême, que tu me donnes la force pour devenir sainte. Mon cœur est si bouleversé de ne pouvoir te recevoir aujourd’hui dans l’Eucharistie. Donne-moi la force de me confesser sans tarder et la force de tenir bon quand la tentation se manifestera. Par moi-même je ne peux rien faire, mais toi tu peux tout dans ma vie. Je te la donne entièrement, je me livre à toi en tout ce que je suis. »

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Site sous WordPress & Thème par Anders Norén