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Sur le chapitre VI de l’encyclique Redemptoris Missio
La coopération de tous les baptisés
Tous les baptisés sont appelés à coopérer à la mission auprès des non-chrétiens.
La « coopération missionnaire » de tous les fidèles se vit avant tout dans l’union personnelle au Christ qui seule peut produire de bons fruits.
Tous les chrétiens sont appelés :
– À suivre avec intérêt l’activité des missionnaires.
– À une coopération spirituelle : prière, sacrifice, témoignage de vie chrétienne.
– À promouvoir les vocations missionnaires.
– À aider matériellement la mission, si possible avec une dimension de sacrifice ayant un impact sur le style de vie afin que ce soit vraiment un témoignage de charité.
Saint Jean-Paul II appelle aussi les fidèles à garder un esprit missionnaire dans tous les aspects de leur vie séculière : travail, tourisme, politique, etc.
L’attitude envers les migrants
Il appelle aussi à une attitude d’accueil envers les immigrants non-chrétiens. « En pratique, même dans les pays chrétiens, se forment des groupes humains et culturels qui appellent la mission ad gentes, et les Églises locales, avec au besoin l’aide de personnes provenant des pays des immigrés et de missionnaires rentrés chez eux, doivent se pencher avec générosité sur ces situations. »
Être accueillant envers l’immigrant non-chrétien qui se trouve dans ma ville n’est pas une manière de cautionner les choix politiques concernant l’immigration. Les premiers chrétiens vivaient dans des pays occupés par des non-chrétiens (les Romains), et l’évangélisation a progressé en grande partie par la conversion de ces étrangers qui occupaient leurs pays.
Certains chrétiens reprochent aux gouvernements d’accueillir les migrants et de leur donner des aides sociales au détriment des Européens. Que ce soit vrai ou non, nous n’avons pas à rejeter notre prochain étranger, ni à le punir pour ce que nos gouvernements lui accordent.
Saint Jean-Paul II ne cesse d’affirmer que la mission de l’Église est d’abord l’annonce de l’Évangile à ceux qui n’ont jamais connu Jésus, en priorité même par rapport à la réévangélisation des pays d’ancienne chrétienté. Cette immigration massive peut être vue aussi comme une opportunité de voir la mission ad gentes venir à nous. Si nous n’allons pas aux non-chrétiens, évangélisons, par le témoignage de l’amour, ceux qui viennent à nous. Cela ne veut pas dire tout accepter de leur part ! (Cf. Migrants : n’acceptons pas tout mais ne fermons pas notre cœur)
La coopération entre les Églises particulières
Saint Jean-Paul II exhorte ensuite toutes les Églises particulières, jeunes et anciennes, à s’ouvrir à l’universalité de l’Église en acceptant non seulement de donner mais aussi de recevoir des missionnaires. Cette ouverture permet de partager les dons et de grandir vers la plénitude de l’unité.
Les Églises anciennes peuvent être tentées de vouloir réserver toutes leurs forces pour la réévangélisation de leur société, oubliant leur appel vers le monde non-chrétien et dissuadant les vocations missionnaires. « C’est au contraire en donnant généreusement de notre bien que nous recevrons. » C’est une attitude de confiance et d’oubli de soi qui est le meilleur chemin pour la résolution des problèmes internes.
Les jeunes Églises, à l’inverse, « ressentent le problème de leur identité, de l’inculturation, de la liberté de croître en dehors de toute influence extérieure, avec comme conséquence possible de fermer la porte aux missionnaires. À ces Églises, je dis : loin de vous isoler, accueillez volontiers les missionnaires et l’aide des autres Églises, et envoyez-en vous-mêmes dans le monde ! C’est précisément en raison des problèmes qui vous préoccupent que vous avez besoin de rester en relations constantes avec vos frères et sœurs dans la foi. Par tout moyen légitime, faites valoir les libertés auxquelles vous avez droit, en vous souvenant que les disciples du Christ ont le devoir d’‘‘obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes’’ (Ac 5, 29). »
Dieu prépare un nouveau printemps de l’Évangile
« Si l’on regarde superficiellement notre monde, on est frappé par bien des faits négatifs qui peuvent porter au pessimisme. Mais c’est là un sentiment injustifié : nous avons foi en Dieu, Père et Seigneur, en sa bonté et en sa miséricorde. […]
L’espérance chrétienne nous soutient pour nous engager à fond dans la nouvelle évangélisation et dans la mission universelle, et nous pousse à prier comme Jésus nous l’a enseigné : “Que ton Règne vienne, que ta Volonté soit faite sur la terre comme au ciel.” (Mt 6, 10)
Les hommes qui attendent le Christ sont encore en nombre incalculable : les espaces humains et culturels non encore atteints par l’annonce de l’Évangile ou dans lesquels l’Église est peu présente sont extrêmement vastes, au point d’exiger l’unité de toutes ses forces. […] Nous devons entretenir en nous la passion apostolique de transmettre à d’autres la lumière et la joie de la foi, et nous devons former à cet idéal tout le Peuple de Dieu.
Nous ne pouvons pas avoir l’esprit tranquille en pensant aux millions de nos frères et sœurs, rachetés eux aussi par le sang du Christ, qui vivent dans l’ignorance de l’amour de Dieu. Pour le chrétien individuel comme pour l’Église entière, la cause missionnaire doit avoir la première place, car elle concerne le destin éternel des hommes et répond au dessein mystérieux et miséricordieux de Dieu. »
Chapitre I : Jésus-Christ, l’unique sauveur
Chapitre suivante : Comment l’Église œuvre pour le développement
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