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Participer à la Divine Miséricorde en pratiquant les œuvres de miséricorde

Temps de lecture estimé : 3 min

Dans le chapitre 4 du Catéchisme du pape saint Pie V, on trouve une liste, bien oubliée de nos jours, mais fort intéressante pour mieux entrer dans le mystère de la Divine Miséricorde, que nous avons célébré dimanche dernier. Voici ce que l’on y trouve :

942. Qu’entend-on par œuvre de miséricorde ? : L’œuvre de miséricorde est celle par laquelle on secourt les besoins spirituels ou corporels du prochain.

943. Quelles sont les œuvres de miséricorde corporelle ? Les œuvres de miséricorde corporelle sont :

  • donner à manger à ceux qui ont faim,
  • donner à boire à ceux qui ont soif,
  • vêtir ceux qui sont nus,
  • abriter les étrangers,
  • visiter les infirmes,
  • visiter les prisonniers,
  • ensevelir les morts.

944. Quelles sont les œuvres de miséricorde spirituelle ? Les œuvres de miséricorde spirituelle sont :

  • conseiller ceux qui en ont besoin,
  • instruire les ignorants,
  • exhorter les pécheurs,
  • consoler les affligés,
  • pardonner les offenses,
  • supporter patiemment les personnes ennuyeuses,
  • prier Dieu pour les vivants et pour les morts.

Mon commentaire :

Autant les œuvres de miséricorde corporelles nous sont bien connues grâce à l’évocation du jugement dernier faite par Jésus à la fin de l’Évangile selon saint Matthieu (chap. 25, versets 31 à 46), autant les œuvres de miséricorde spirituelle sont peu connues, et méritent quelques considérations.

Le conseil et l’instruction spirituelles ne semblent pas être d’abord de l’ordre de la miséricorde, mais il est bon de se souvenir que les deux maux de l’humanité sont, selon saint Thomas d’Aquin, le péché et l’ignorance. Il nous semble évident que le salut apporté par le Christ porte sur le péché, mais l’on oublie souvent que l’ignorance de Dieu, l’ignorance de  son amour et de sa miséricorde, l’ignorance des choses « d’en haut » sont l’autre très grand mal de notre monde. Et nous pouvons constater tous les jours autour de nous le malheur dans lequel sont plongés nos contemporains qui ignorent Dieu.

« Exhorter les pécheurs » est parfois traduit par « réprimander les pécheurs », ce qui, avec une mentalité moderne, peut nous sembler tout-à-fait étrange pour une œuvre de miséricorde. Mais rappelons-nous comment Jésus dit à la femme adultère : « Moi non plus, je ne te condamne pas. Va, et ne pèche plus. » Le Seigneur n’a pas besoin de pères fouettards qui jugent les autres. Ce serait l’attitude pharisienne, si violemment combattue par Jésus. Mais avec un cœur rempli de miséricorde, il y a des instants de grâce où nous pouvons glisser une parole de vie à un frère qui tombe, une parole lui montrant son péché qui l’amènera à la conversion.

Il faut penser dans ce cas au prophète Nathan, racontant une histoire au roi David (2 Samuel, chap. 12, versets 1 à 15). David a fait tuer un de ses généraux les plus loyaux pour lui prendre sa femme. Nathan vient vers David et lui raconte l’histoire d’un homme riche qui vole l’unique brebis d’un homme pauvre, afin de ménager ses propres troupeaux. David se met en colère : « L’homme qui a fait ça mérite la mort ! Il a agi sans aucune pitié ! » Nathan lui dit alors : « Cet homme c’est toi ! Tu as assassiné Ourias et tu as pris sa femme pour en faire ta femme ! » Et la première réaction de David est de dire : « J’ai péché contre le Seigneur ! ».

Nous voyons ici une ruse de miséricorde si l’on ose dire. Il faut dire que David était un homme humble. Il ne faut pas croire, bien sûr, que notre tentative pour reprendre un frère aura toujours un aussi bon accueil ! Mais dès lors que nous avons prié, que nous sommes clairs et que nous sommes sûrs de vouloir faire du bien à un frère, alors suivre une inspiration et lui dire son fait de la manière la plus simple possible est une œuvre de miséricorde authentique, car nous ne savons jamais ce que le Seigneur peut faire dans le cœur d’un frère, même quand il nous semble vraiment endurci.

Supporter les personnes ennuyeuses est une œuvre de miséricorde qui nous fait sourire. Tout le monde est concerné, et pas seulement du côté qu’on croit ! C’est aussi une mention étrange puisque nous avons du mal à considérer que rester passif puisse être une œuvre, et en l’occurence c’en est bien une. Il suffit de penser à l’effort que cela comporte pour s’en convaincre. Prions pour ne pas donner à nos frères l’occasion de pratiquer trop souvent cette œuvre de notre fait, mais nous pouvons voir que, dans sa grâce, même les personnes ennuyeuses (et qui peut dire qu’il ne l’est jamais ? ) peuvent être source de bien (sans le savoir ni le vouloir !).

Alors faisons honneur au saint pape Jean-Paul II qui a reçu l’intuition d’instaurer le dimanche de la Divine Miséricorde en connaissant ces œuvres de miséricorde enseignées par un autre saint pape, saint Pie V, et en les pratiquant à notre mesure. Nous en serons heureux et le monde sera plus beau, à n’en pas douter.

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  1. fratre-philippe

    Participer à la divine miséricorde..
    Merci infiniment pour ce rappel évangélique parfaitement constructif.Cette lecture fait du bien spirituellement et nous apporte de la vie à nos ames.

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