je ne comprend pas quand je lis la bible Adam et Eve n’avaient aucun rapport sexuel lorsqu’ils étaient dans le paradis et il est question de premier rapport lorsqu’ils sont chassés du paradis donc lorsqu’ils deviennent pécheurs. Alors mes questions sont celles-ci :
1)il est dit “soyez fécond ” étant donné qu’Eve n’aurait pas e pu enfanter dans la douleur au paradis faut-il penser que si elle avait eu des enfants au paradis elle les aurait eu chaste comme la vierge marie ?
2)la sexualité hors mariage(mariage de l’église romaine dite”devant un homme de dieu”), hors concubinage(mariage dans l’ancien testament) et dans le mariage est-ce un péché ?
3)Est-ce bien pour être au plus près de dieu comme Adam et Eve avant leur péché que Jésus et Paul étaient-ils chaste et que les prêtres catholiques le sont aussi?
Je vous remercie d’avance pour votre réponse future
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Cat-modératrice
Première question
Bonjour Céline,
Il n’est pas écrit que l’homme et la femme eurent leur premier rapport après avoir été chassés du Paradis.
Gn 4, 1, après le premier péché, mentionne : « L’homme connut Ève, sa femme ; elle conçut et enfanta Caïn », mais il n’est pas dit que ce fut la première fois qu’il connut sa femme.
Dans le premier récit de la création, « Dieu les bénit et leur dit : “Soyez féconds, multipliez, emplissez la terre et soumettez-la » (Gn 1, 28) en même temps qu’il leur donne tous les animaux de la terre et toutes les plantes, et avant qu’il soit écrit : « Dieu vit tout ce qu’il avait fait : cela était très bon. Il y eut un soir et il y eut un matin : sixième jour. » (Gn 1, 31).
C’est donc avant le premier péché que Dieu donne l’ordre : « Soyez féconds, multipliez. », et ce qu’il a fait était très bon.
Dieu a créé l’homme et la femme avec un corps sexué. La différence entre l’homme et la femme vient de ce sexe, de cette possibilité de s’unir et d’être féconds ensemble.
Si l’union sexuelle avait été une mauvaise chose, Dieu, qui fait toutes choses bonnes, aurait très bien pu décider que les enfants humains naîtraient dans les roses et dans les choux, ou bien d’une manière quelconque n’impliquant pas l’union sexuelle.
Saint Paul écrit : « Voici donc que l’homme quittera son père et sa mère pour s’attacher à sa femme, et les deux ne feront qu’une seule chair : ce mystère est de grande portée ; je veux dire qu’il s’applique au Christ et à l’Église. » (Ephesiens 5, 32).
L’union d’amour de l’homme et de la femme, y compris à travers leur union sexuelle, est à l’image de l’union entre le Christ et l’Église, et de la communion au sein de la Trinité (comme St Jean-Paul II l’exprime si bien). « Ce mystère est de grande portée » dit Saint Paul. Et Dieu trouva que c’était très bon. L’union sexuelle n’est pas une conséquence du péché, elle est une volonté bienfaisante de Dieu.
La conséquence du péché est l’atteinte à l’amour dans la relation entre l’homme et la femme, ainsi que la douleur de l’accouchement. Au Paradis, Ève aurait accouché sans douleur. Elle aurait conçu ses enfants avec chasteté, oui, parce que la chasteté signifie que l’on ne désire pas l’autre comme un objet de plaisir, mais qu’on l’aime pour lui-même. Il est donc possible d’avoir des rapports sexuels dans la chasteté, c’est même ce à quoi sont appelés tous les époux chrétiens.
Il ne faut pas confondre « chasteté » et « continence/abstinence sexuelle ». Nous sommes tous appelés à la chasteté, mais pas tous à la continence. Au Paradis, Ève aurait été chaste mais pas continente.
Cat-modératrice
Deuxième question
« La sexualité hors mariage (mariage de l’église romaine dite “devant un homme de dieu”), hors concubinage (mariage dans l’ancien testament) et dans le mariage est-ce un péché ? »
Je ne suis pas sûre de comprendre toute votre question.
En tous cas, il est absolument clair que la sexualité dans le mariage n’est aucunement un péché. Saint Paul dit même aux époux : « La femme ne dispose pas de son corps, mais le mari. Pareillement, le mari ne dispose pas de son corps, mais la femme. Ne vous refusez pas l’un à l’autre, si ce n’est d’un commun accord, pour un temps, afin de vaquer à la prière ; et de nouveau soyez ensemble, de peur que Satan ne profite, pour vous tenter, de votre incontinence. » (1Co 3-5).
Donc pour saint Paul, non seulement la sexualité dans le mariage n’est pas un péché, mais elle est un devoir. Je vous ai cité tout à l’heure qu’il écrit aussi que c’est « un mystère de grande portée », semblable à l’union du Christ avec l’Église.
Pour ce qui est des rapports sexuels dans le concubinage, voilà ce que dit Saint Jean-Paul II dans l’exortation apostolique Familiaris Consortio (1981) :
Une première situation irrégulière consiste dans ce que l’on appelle « le mariage à l’essai », que beaucoup aujourd’hui voudraient justifier en lui attribuant une certaine valeur. Qu’il soit inacceptable, la raison humaine le laisse déjà entendre par elle-même, en montrant combien il est peu convaincant de parler d’un « essai » quand il s’agit de personnes humaines, dont la dignité exige qu’elles soient toujours et seulement le terme de l’amour de donation sans aucune limite, de temps ou autre.
Pour sa part, l’Eglise ne peut admettre ce type d’union pour des motifs supplémentaires et originaux découlant de la foi. D’un côté, en effet, le don du corps dans le rapport sexuel est le symbole réel de la donation de toute la personne; une telle donation, d’ailleurs, dans le dessein actuel de Dieu, ne peut se réaliser dans sa pleine vérité sans le concours de l’amour de charité donné par le Christ. Et d’un autre côté, le mariage entre deux baptisés est le symbole réel de l’union du Christ avec l’Eglise, union qui n’est pas temporaire ou « à l’essai », mais éternellement fidèle; entre deux baptisés, il ne peut donc exister qu’un mariage indissoluble.
Une telle situation ne peut normalement être surmontée si la personne humaine n’a pas été éduquée depuis son enfance, avec l’aide de la grâce du Christ et sans crainte, à dominer la concupiscence naissante et à instaurer avec les autres des rapports d’amour véritable. Cela ne s’obtient pas sans une vraie formation à l’amour authentique et à l’usage correct de la sexualité, capable d’introduire la personne humaine selon toutes ses dimensions, et donc aussi son corps, dans la plénitude du mystère du Christ.
À plus forte raison, les rapports sexuels vécus hors mariage et hors concubinages ne sont pas dans le plan de Dieu.
Pour autant, si les personnes qui vivent ces rapports ne savent pas que ces actes ne sont pas bons, ils ne commettent pas forcément de péché, car pour pécher il faut savoir que l’acte que l’on commet est mauvais.
Cat-modératrice
Troisième question
« Est-ce bien pour être au plus près de dieu comme Adam et Ève avant leur péché que Jésus et Paul étaient chaste et que les prêtres catholiques le sont aussi ? »
Rappel : le mot « chaste » ne veut pas dire « continent sexuellement ». On peut avoir des rapports sexuels en étant chaste, et on peut renoncer aux rapports sexuels sans être chaste, si l’on convoite dans son cœur des personnes comme des objets de jouissance.
Jésus et saint Paul étaient chastes et continents. Avant le péché, Adam et Ève étaient chastes mais pas continents, après le péché ils n’étaient ni chastes ni continents.
Avant la vocation de la vierge Marie, la continence pour Dieu n’existait pas dans le peuple d’Israël. Dieu n’avait jamais demandé cela à son peuple, et il considérait comme de très bons et justes serviteurs et servantes des Israélites qui étaient mariés et avaient des enfants.
Jésus a annoncé que certains pouvaient être appelés à être continents pour le Royaume, comme lui-même l’a été.
Dans l’Église, il y a deux façons d’être signe de l’amour de Dieu pour son peuple : en étant marié et fidèle à son conjoint, en l’aimant comme Jésus aime l’Église, ou en étant consacré et continent, signe que le vrai bonheur vient de Dieu.
Le mariage et la vie consacrée sont des appels différents et complémentaires. Jésus appelle certains à la vie consacrée ou au sacerdoce, cela ne veut pas dire qu’il ne souhaite pas que les autres soient unis à lui !
Le célibat consacré permet d’avoir tout son temps disponible pour des missions spécifiques, et pour la prière.
La vie de famille, qui n’empêche pas d’avoir une vie de prière, permet d’être l’instrument de Dieu pour aimer exclusivement un conjoint de l’amour nuptial dont Jésus aime son peuple, et pour aimer ses enfants, s’il y en a, de l’amour paternel et maternel dont Dieu les aime.
Quand saint Paul écrit qu’il préfèrerait que tous restent dans le célibat consacré, c’est parce qu’il pense que le retour de Jésus se fera très prochainement. Il ne dit pas que le célibat est supérieur, c’est vraiment dans l’optique de cette fin des temps qu’il croit immédiate :
Pour ce qui est des vierges, je n’ai pas d’ordre du Seigneur, mais je donne un avis en homme qui, par la miséricorde du Seigneur, est digne de confiance. Je pense donc que c’est une bonne chose, en raison de la détresse présente, que c’est une bonne chose pour l’homme d’être ainsi. Es-tu lié à une femme ? Ne cherche pas à rompre. N’es-tu pas lié à une femme ? Ne cherche pas de femme. Si cependant tu te maries, tu ne pèches pas ; et si la jeune fille se marie, elle ne pèche pas. Mais ceux-là connaîtront la tribulation dans leur chair, et moi, je voudrais vous l’épargner. Je vous le dis, frères : le temps se fait court. Que désormais ceux qui ont femme vivent comme s’ils n’en avaient pas ; ceux qui pleurent, comme s’il ne pleuraient pas ; ceux qui sont dans la joie, comme s’ils n’étaient pas dans la joie ; ceux qui achètent, comme s’ils ne possédaient pas ; ceux qui usent de ce monde, comme s’ils n’en usaient pas vraiment. Car elle passe, la figure de ce monde. Je voudrais vous voir exempts de soucis. (1 Corinthiens 7, 25-31)
Vous voyez, saint Paul dit qu’il n’a pas reçu d’ordre concernant l’appel au célibat, et qu’il donne juste son opinion. Il pense que c’est une bonne chose de rester vierge et célibataire « en raison de la détresse présente » et parce que « le temps se fait court ». C’est un peu comme en temps de guerre, le soldat ne part pas avec sa femme et ses enfants. Il faut se souvenir du contexte de l’Église des premiers temps. Si saint Paul n’avait pas cru à un retour imminent du Christ, il n’aurait pas encouragé à une généralisation du célibat, il aurait voulu que les chrétiens se perpétuent pour témoigner de génération en génération ! Et il dit bien que ceux qui se marient ne pèchent pas.