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Peut-on communier sans avoir été confessé par un prêtre?

Je suis tombé sur un document qui me semble important concernant cette question. Le voici :

Peut-on se confesser directement à Dieu ? (lien mort)

Diocèse de Valence – Drome

Peut-on se confesser directement à Dieu ?

Il existe diverses manières de recevoir le pardon de nos péchés. La confession à un prêtre est la principale, mais on peut également recevoir ce pardon par la prière ou la participation à l’eucharistie. L’essentiel est de reconnaître ses péchés devant Dieu, de les regretter et d’accepter son pardon.
Mais lorsque l’on s’est éloigné de Dieu, il faut recevoir le sacrement du pardon pour rentrer à nouveau en pleine relation avec lui. Quelles que soient nos fautes, ce sacrement est un don de Dieu qui nous permet de nous relever et de repartir : en le recevant, nous sommes sûrs d’être pardonnés et d’avoir la force de combattre le péché.

Claude

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  1. Cat-modératrice

    La confession est nécessaire au moins une fois par an

    Bonjour Claude,

    Pardonnez-moi le retard pour vous répondre, mais j’ai mon ordinateur, mon téléphone et mon disque dur externe qui se sont mis à fonctionner de travers tous en même temps…

    Ce que dit l’article que vous citez est vrai, mais manque de précision.

    Voici ce qu’enseigne l’Église catholique, que l’on retrouve dans le Code de droit canonique et le Catéchisme de l’Église Catholique :

     

    • Confession annuelle

    L’Église demande que tous les fidèles se confessent au moins une fois par an. C’est même le deuxième commandement de l’Église (CEC n°2042). Sans cette confession, les fidèles n’ont pas l’autorisation de communier.

     

    • Différence péché véniel/péché mortel (péché grave)

    Les péchés véniels sont ceux qui ne coupent pas notre relation à Dieu.

    Les péchés graves sont ceux qui nous séparent de Dieu. Pour ceux-là, il y a besoin d’une démarche formelle qui nous permet d’accueillir le pardon de Dieu et de nous réconcilier avec l’Église (à ne pas confondre avec l’excommunication, qui est encore autre chose).

    Le pardon des péchés véniels

    Il n’est pas absolument obligatoire de confesser les péchés véniels dans le sacrement de réconciliation, mais c’est très vivement conseillé par l’Église et par tous les spirituels.

    Le fait de confesser ces péchés directement à Dieu, en les regrettant, le fait de communier avec amour, nous obtient le pardon de ces péchés, mais les confesser à un prêtre dans le cadre du sacrement est à la fois une démarche d’humilité bénéfique, et une source de grâces.
     

    Le pardon des péchés graves

    Il est nécessaire de confesser chaque péché grave, et il n’est pas possible de communier avant de les avoir confessés, sauf si le pénitent se repent vraiment, qu’il est dans une véritable impossibilité de se confesser, et qu’il prend la ferme résolution de confesser son péché dès que possible par la suite.
     

    Comment savoir si on a commis un péché mortel ?

    Il y a trois critères qui déterminent si un péché est grave :

    1. Il faut que la « matière » du péché soit grave (en général, il s’agit de la violation d’un des dix commandements : meurtre, vols, calomnies, actes sexuels désordonnés, convoitise, blasphème, ne pas aller à la messe le dimanche, etc.).
       
    2. Il faut que la personne ait conscience de commettre un acte grave à l’encontre des commandements de Dieu : par exemple, une personne qui pense sincèrement faire le bien en donnant la mort à une personne malade qui souffre beaucoup, ne commet pas un péché mortel.
       
    3. Il faut que cet acte soit commis librement : si vous faites un détournement de fonds par Internet au profit d’une personne qui tient une arme braquée contre vous, vous ne commettez pas un péché mortel. Une maladie psychique peut aussi vous pousser à commettre des actes que vous voudriez ne pas commettre. Les addictions nous font aussi perdre une grande part de notre liberté.

    Le critère de la liberté

    En dehors de toutes ces causes de manque de liberté, notre seule faiblesse humaine nous fait tomber dans des actes que nous voudrions ne pas commettre. St Paul le dit : « En effet, nous savons que la Loi est spirituelle ; mais moi je suis un être de chair, vendu au pouvoir du péché. Vraiment ce que je fais je ne le comprends pas : car je ne fais pas ce que je veux, mais je fais ce que je hais. Or si je fais ce que je ne veux pas, je reconnais, d’accord avec la Loi, qu’elle est bonne ; en réalité ce n’est plus moi qui accomplis l’action, mais le péché qui habite en moi. Car je sais que nul bien n’habite en moi, je veux dire dans ma chair; en effet, vouloir le bien est à ma portée, mais non pas l’accomplir : puisque je ne fais pas le bien que je veux et commets le mal que je ne veux pas. Or si je fais ce que je ne veux pas, ce n’est plus moi qui accomplis l’action, mais le péché qui habite en moi. Je trouve donc une loi s’imposant à moi, quand je veux faire le bien ; le mal seul se présente à moi. Car je me complais dans la loi de Dieu du point de vue de l’homme intérieur ; mais j’aperçois une autre loi dans mes membres qui lutte contre la loi de ma raison et m’enchaîne à la loi du péché qui est dans mes membres. » (Romains 7, 15-23)

    De fait, il est très difficile de juger si une personne a été vraiment libre de commettre un péché ou non. Nous-mêmes ne sommes pas assez clairvoyants pour juger de notre part de culpabilité dans nos propres péchés. Dieu seul est compétent pour nous juger. Il nous juge non comme un juge terrestre, mais c’est plutôt qu’il prend acte des décisions de notre liberté : si nous posons des actes qui signifient que nous ne voulons pas dépendre de Dieu, il respecte notre liberté de nous séparer de lui.
     

    Que demande l’Église, si j’ai commis un acte grave sans y adhérer avec ma liberté    ?

    Le critère de la liberté est donc le critère le plus difficile à évaluer pour déterminer si quelqu’un a commis un péché mortel.
     

    En cas de péché public

    Lorsqu’il s’agit d’un péché public, l’Église demande que le pénitent s’abstienne de communier, même s’il pense ne pas être coupé de Dieu. Le fait que l’Église incite les divorcés remariés catholiques à communier spirituellement prouve qu’elle envisage que la plupart d’entre eux soient toujours en état de grâce (c’est-à-dire en relation avec Dieu). Mais il est nécessaire d’avoir des critères objectifs pour ce genre de décisions. Les personnes dans cette situation (en état de péché grave public et communiant spirituellement uniquement) bénéficient des mêmes grâces que ceux qui communient en mangeant matériellement l’hostie. D’ailleurs, certains de ceux qui se permettent de communier matériellement sont parfois coupables de péchés au moins aussi graves et ne devraient pas communier non plus.

    Le Père Max Huot de Longchamp nous donne des clés pour comprendre ce genre de situation. Il ne parle pas ici de personnes ayant commis un péché grave, mais de personne qui pensent être dans une situation légitime, alors que leur situation est illégitime légalement aux yeux de l’Église :

    « Un sacrement est un signe visible de la grâce invisible que Dieu nous donne dans  une circonstance déterminée : grâce de la vie éternelle dans le baptême, du pardon dans la pénitence, etc. Il y a bien des circonstances où l’on reçoit cette grâce sans en recevoir le signe. Par exemple, un malade incapable de se rendre à la messe malgré le désir qu’il en a, n’est pas privé du bénéfice spirituel lié à la messe. Ou alors, Dieu serait en contradiction avec lui-même, puisqu’il voudrait à la fois que l’on aille à la messe et que l’on ne puisse pas y aller !

    De façon analogue, celui qui pense de bonne foi être dans une situation conjugale régulière, mais qui n’a pas la possibilité de la faire constater par l’Église, doit se savoir dans la grâce de Dieu, c’est-à-dire vivant de sa vie. Il doit donc se savoir foncièrement à même de profiter de tous les sacrements qu’il devrait normalement recevoir. Reste que dans ses actes visibles, l’Église est bien obligée de s’en tenir à ce qu’elle voit, et elle ne peut donc pas célébrer ces sacrements ; mais cela ne veut dire en rien que Dieu prive de sa grâce celui qui se trouve ainsi dans l’incapacité d’en recevoir les signes.

    La communion spirituelle

    Certaines époques étaient moins sensibles que la nôtre à la célébration des sacrements, et de grands saints n’ont communié que rarement, parce que l’époque insistait sans doute plus sur la solennité que sur la fréquence de l’eucharistie. Mais ils n’en faisaient pas un drame, et pratiquaient abondamment ce que qu’ils avaient la volonté complète de faire ce que Dieu veut que l’on fasse quand on communie : vivre le mieux possible l’Évangile pour ne jamais être séparé de Jésus-Christ.

    Une telle communion n’est pas une fausse communion, ni une demi-communion, mais bien une réception de Jésus-Christ dans la foi, et c’est cela qui fait le chrétien. Et de toute façon, si cette communion-là n’est pas faite, l’autre ne sera qu’un acte extérieur sans aucun profit réel : Jésus lui-même nous dit que la vie éternelle, c’est de croire en lui. (Jn 6, 40) Lorsqu’il disait cela, son intention n’était pas de dévaloriser l’eucharistie, car il était justement en train d’annoncer à ses disciples qu’il leur donnerait son corps et son sang en nourriture ; mais il soulignait pour eux et pour nous, que toute la valeur de cette communion visible viendrait de la communion spirituelle dont elle serait le signe.

    Que celui qui se trouve privé de la réception visible des sacrements, ne se prive donc pas de leur réception spirituelle, et dans ce cas limite d’une situation qui n’est irrégulière qu’en apparence, que le fidèle concerné se considère parmi ceux que d’autres causes, la maladie ou la persécution par exemple, empêchent de célébrer leur foi, et qui n’en sont pas moins au cœur de l’Église. » (Divorcés … qu’en dit l’Église ?)

    En cas de péché caché

    Si l’acte grave n’est pas un péché public, le pénitent doit agir selon sa conscience. S’il est certain, pour une raison objective, de ne pas agir librement en commettant un acte grave (par exemple, à cause d’une addiction qu’il a vraiment essayé de combattre), il peut considérer que sa relation avec Dieu n’est pas rompue.

    Pour autant, s’il ne prend pas tous les moyens humains et spirituels pour éviter de retomber dans son péché, sa liberté redevient objectivement complice. Or la confession régulière fait partie des moyens spirituels pour lutter contre le péché. Même si on expérimente de retomber toujours dans les mêmes péchés après chaque confession, nous n’en sommes pas dispensés pour autant : la grâce de Dieu ne fonctionne pas d’une manière automatique comme un médicament. À chaque confession, Dieu donne sa grâce d’une manière invisible, pour nous préparer à accueillir la libération le moment venu. Souvent, il est nécessaire spirituellement pour nous d’éprouver que nous sommes pécheurs et que nous nous en sortons pas, pour apprendre à découvrir que l’amour de Dieu pour nous est inconditionnel. Mais malgré les bénéfices spirituels de notre situation de pécheurs aimés de Dieu, nous n’avons pas le droit de décider d’accepter notre habitude de péché grave. Nous devons continuer à nous confesser fréquemment jusqu’à ce que la grâce de libération soit donnée, si elle est donnée un jour. De nombreux témoignage existent de grands pécheurs qui n’arrivaient pas à s’en sortir, et qui ont été libérés tout d’un coup lors d’une confession. Parfois c’est la première confession, mais parfois c’est après bien des années de persévérance. Donc celui qui cesse d’avoir recours au sacrement de réconciliation quand il a la possibilité d’y accéder rend sa liberté complice du péché et tombe dans le péché mortel.

    Si le pénitent pense ne pas être en état de péché mortel, mais qu’il n’a pas d’élément objectif pour l’affirmer : il pense simplement avoir été dominé par sa faiblesse humaine, alors il doit agir comme s’il était en état de péché grave. Dans ces conditions, renoncer à communier avant de se confesser est un acte d’obéissance et d’humilité, qui rapproche beaucoup de Dieu si on le vit pour l’amour de Lui. La communion spirituelle reste possible, si la relation avec Dieu n’a pas été coupée.

    Attention : la décision de communier ou non, de se confesser ou non, doit être basée sur des critères objectifs, et non sur le sentiment d’être coupable ou non. La sensation d’être coupable, la sensation d’être indigne de Dieu, est d’ordre psychologique. Bien des personnes ressentent cela, alors qu’elles ne sont aucunement séparées de Dieu. De nombreux saints ont eu la sensation d’être séparés de Dieu quand ils étaient très proches de lui. Il ne faut pas en tenir compte.

    Il ne faut pas tenir compte non plus de signes que l’on interprète comme venant de Dieu, ou de paroles reçues intérieurement ou extérieurement de la part de Jésus, d’un ange ou d’un saint envoyé de Dieu. Jamais Dieu ou un de ses envoyés ne nous dira de faire quelque chose qui soit en opposition avec ce que demande l’Église. Lorsque Dieu souhaite que l’Église change ses règles, il inspire les théologiens et ceux qui ont autorité pour décider, il n’inspire pas la désobéissance aux fidèles.

  2. Claude (homme)

    Cath-modératrice,
    Cath-modératrice,

    vous faites un travail énorme. Vos réponses ou observations sont riches et documentées. Presque un peu trop pour moi qui aime ce qui est si simple auprès de Dieu.
    Le Seigneur lit dans nos coeurs et sait ce qui est bon pour nous.
    Chez moi, j’ai quelques livres que je consulte régulièrement. Parmi eux, le Catéchisme de l’Eglise Catholique qui est une référence essentielle. Cependant, je ne l’ouvre désormais que très rarement.
    Le Seigneur guide de manière particulière certains d’entre nous, et parfois des gens simples. Je ne vous apprends rien. Faut-il être théologien pour recevoir et interpréter un message de Dieu? J’en doute.

    Et en parlant de doute, ce matin même, le Seigneur m’apprenait que le doute est une tentation. Je ne le savais pas. Je pensais que c’était même profitable parfois. Le Seigneur m’a dit que le doute est une tentation, et qu’il faut en quelque sorte la chasser. Il m’a dit que notre frère Adam a douté en Eden, comme s’Il me disait que lorsque le doute est là, il est quasiment déjà trop tard, si on ne réagit pas « violemment » contre cette tentation. A la manière dont Jésus s’adresse à Pierre : « Passe derrière moi Satan ».

    Douter, c’est remettre en question.

    C’est compliqué tout ça. Et si simple à la fois.

    De vous lire, et, encore une fois, je ne peux que vous remercier pour un tel travail, m’a emmené loin de cette simplicité que je connais auprès de Notre Seigneur. Il me dit les choses en l’Amour. Jamais le Seigneur ne demande à un homme de pécher, jamais. Et lorsqu’Il demande à Moïse d' »égorger » les hébreux qui veulent retourner en Egypte, ou, lorsqu’Il demande à Abraham d’offrir cet holocauste si particulier en la personne de son fils unique, il n’y a pas de péché.

    Lorsqu’Il m’invite à Sa Table, au Saint Autel, pour recevoir l’Eucharistie, alors que Lui-Même me purifie, Il ne me conduit pas vers le péché. Il ne me pousse pas, ne m’incite pas à pécher, bien que je n’ai pas rencontré un prêtre en confession.

    Tout ce que vous dites est vrai, sensé, recommandable. Mais, il n’y a pas de limites à la Grâce et à la Grandeur de Dieu. Et j’ose en témoigner, car je le sais.

    Nous avons encore tout à apprendre.

    Ce que j’avance moi n’est pas une règle.
    Je communie très souvent sans être confessé auprès d’un prêtre, tout en commettant des fautes très graves.
    Parfois, je me confesse. Il m’est même arrivé une fois de me présenter avec une longue liste sur une feuille de papier car j’avais pris le soin de remonter très loin dans mon passé.

    Le Seigneur me lave et m’offre le Veau Gras, le Repas Divin. Il veut que je mange et que je boive Celui qui est ma Vie et qui réside en mon âme, en mon cœur.
    C’est comme ça. Et ce malgré tout ce que vous avancez et qui est bien fondé.

    Il est la Vérité. Et Il me dit qu’Il a placé en l’homme que je suis la Vérité, Son Fils. Et Il me dit que je suis vrai, qu’il n’y a pas de mensonge en moi ; que je suis un très grand pécheur et un terrible « amant » car j’adore le Père par le Fils, par l’Esprit Saint. Je suis saint. Non pas par mes actes, mes œuvres, mes pensées, ni même pour l’amour que je porte à mes frères. Je le suis parce qu’Il l’est, et qu’Il a élu domicile en celui que le Père a choisi.

    Je suis parfait, moi, l’homme terriblement imparfait, parce qu’Il aime en ce coeur. C’est comme ça. C’est si simple.

    Je communie sans me confesser et aujourd’hui, je chasse jusqu’aux scrupules, car c’est Sa Volonté.
    Est-ce que le Seigneur désire que je témoigne de cela ?
    Est-ce que ce témoignage se dresse contre les commandements et directives de l’Eglise à Laquelle j’appartiens ?
    Est-ce que j’aime Dieu de toute mon âme, de tout mon cœur, de tout mon esprit, et mon prochain comme moi-même ?

    Il est Lui le Garant de tout amour véritable qui excelle en moi.
    Il est Lui mon seul Roi. Le Seul que je vénère.

    Claude

    • Cat-modératrice

      Hors sujet : où continuer cet échange

      Bonjour Claude,

      Comme votre réponse ne concerne pas la doctrine de l’Église sur la possibilité de communier sans s’être confessé, mais qu’elle concerne des révélations privées que vous pensez avoir reçues de Dieu, je répondrai à ce message en commentaire à l’article que vous avez déjà commenté aussi :

      Est-ce Jésus qui me parle ?

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