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À la messe de Pentecôte, où nous fêtons le don de l’Esprit Saint, obtenu grâce à la mort et à la Résurrection de Jésus, la couleur liturgique n’est pas le blanc comme lorsque nous fêtons la Résurrection.

Pourquoi le prêtre est-il revêtu de rouge pour célébrer la venue de l’Esprit Saint ? La couleur liturgique rouge est associée aux fêtes des martyrs (ceux qui ont donné leur vie pour témoigner du Christ) et aux fêtes de l’Esprit Saint.

Nombreux sont les chants à l’Esprit Saint qui l’invoquent pour obtenir guérison ou consolation. Celui que Jésus dénomme le Paraclet, le « Défenseur », est bien celui qui peut nous consoler au plus profond, guérir les blessures des offenses que nous avons subies et des péchés que nous avons commis. Nous avons aussi l’habitude de demander à l’Esprit Saint d’embraser nos cœurs, de nous remplir d’amour. Mais que se passe-t-il lorsque l’on est envahi par l’amour de l’Esprit ?

On voit le destin de Celui qui a été conçu de l’Esprit Saint, et qui a aimé jusqu’à la mort… Dans ses dernières paroles à ses apôtres avant de mourir, Jésus leur annonce la venue de l’Esprit Saint pour laquelle sa mort et sa Résurrection sont nécessaires. Voici l’action de l’Esprit Saint annoncée par Jésus :

– La pleine connaissance de la Vérité par les apôtres (Jn 15, 26 ; Jn 16, 12-15)
– La révélation de la culpabilité du péché du monde (Jn 16, 8-11)
– Le témoignage (Jn 15, 26-27)

Cette Vérité dans laquelle l’Esprit Saint va introduire les apôtres, est une Vérité insupportable sans le soutien de l’Esprit Saint (Jn 16, 12-13). C’est une Vérité qui conduit au martyr. « Martyr » veut dire « témoin ». Un martyr est celui qui est tué parce qu’il a été haï pour avoir affirmé sa foi en Jésus.

L’Esprit Saint donne la pleine connaissance, le plein discernement de ce qu’est le péché. Ce n’est pas un Esprit qui console avec des « Ce n’est pas grave », « Ce n’est pas ta faute » et des « Oublie ça, ce n’est pas ton problème ». L’Esprit de Dieu ouvre nos yeux sur le péché, le nôtre et celui du monde, et Il nous révèle la miséricorde de Dieu. La miséricorde guérit, mais cette guérison passe par l’affrontement de la vérité concernant le péché.

Pourquoi les prophètes de l’Ancien Testament et les martyrs du Nouveau Testament jusqu’à aujourd’hui ont-ils été assassinés ? Parce qu’ils ont aimé jusqu’au bout des exigences du Christ. Ils ont renoncé au mal, et ils ont transmis leur connaissance de ce que l’Esprit Saint leur a révélé, concernant les pratiques qui conduisent à la vie et celles qui conduisent à la mort.

Le témoignage de celui qui est embrasé par l’Esprit Saint ne peut être qu’un témoignage brûlant d’amour, et non un témoignage plein d’amertume, comme on en lit tant, hélas, de la part de chrétiens qui s’expriment  sur Internet. Facebook est le déversoir de la rancune de tant de chrétiens qui expriment leur mépris pour les pécheurs, pour ceux qui ne vivent pas selon le chemin de vie que nous propose le Christ. Tel n’est pas le témoignage de celui qui est mû par l’Esprit Saint.

Le témoignage venu de l’Esprit est un témoignage d’amour qui suscite inévitablement de la haine. Celui qui commet le mal, et qui est confronté à une personne qui témoigne avec amour de la conception du bien et du mal qu’il a reçue de l’Esprit Saint, ne trouve souvent que la haine comme réponse possible.

Le chrétien qui justifie toutes les attitudes des hommes de son temps, sous prétexte d’amour, n’est pas celui qui a reçu la révélation de la miséricorde par l’Esprit Saint. La miséricorde unie à la force reçue de l’Esprit Saint ne peut qu’être profondément dérangeante, et ne peut que nous conduire à une forme ou une autre de martyr : « Dans le monde vous aurez à souffrir. Mais gardez courage ! Moi j’ai bel et bien vaincu le monde. » dit Jésus à ceux qui le suivent (Jn 16, 33b).

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