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En cette fin du mois de novembre, l’Église médite sur les « fins dernières », ce moment où le Créateur du temps arrêtera le temps pour nous inviter à entrer dans son éternité et sa béatitude. Nous vous proposons un commentaire de l’évangile de dimanche dernier.
Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc 13,24-32.
« Jésus parlait à ses disciples de sa venue : « En ces temps-là, après une terrible détresse, le soleil s’obscurcira et la lune perdra son éclat. Les étoiles tomberont du ciel, et les puissances célestes seront ébranlées.
Alors on verra le Fils de l’homme venir sur les nuées avec grande puissance et grande gloire. Il enverra les anges pour rassembler les élus des quatre coins du monde, de l’extrémité de la terre à l’extrémité du ciel.
Que la comparaison du figuier vous instruise : Dès que ses branches deviennent tendres et que sortent les feuilles, vous savez que l’été est proche. De même, vous aussi, lorsque vous verrez arriver cela, sachez que le Fils de l’homme est proche, à votre porte.
Amen, je vous le dis : cette génération ne passera pas avant que tout cela n’arrive. Le ciel et la terre passeront, mes paroles ne passeront pas.
Quant au jour et à l’heure, nul ne les connaît, pas même les anges dans le ciel, pas même le Fils, mais seulement le Père. »
Dans le langage commun, la fin du monde désigne un moment où le monde tel que nous le connaissons cessera d’être. Selon les scientifiques, le Soleil s’éteindra dans 3 ou 4 milliards d’année, la terre sera vaporisée bien avant.
Nous nous situons sur un plan différent. Jésus, que les chrétiens affirment être fils de Dieu et Dieu lui-même annonce ici sa deuxième venue. Il est venue une première fois dans l’humilité dans une petite contrée de l’Orient, Il viendra cette fois dans sa Gloire divine et appellera les hommes à lui.
Les catastrophes qu’il annonce ont donné lieu au cours des siècles à toutes sortes de fantasmes plus farfelus les uns que les autres.
La vérité est que Dieu veut s’unir à tout homme avec une puissance de volonté et d’amour qui dépasse tout ce que nous pouvons concevoir. Il nous a créés pour cela et Il a mis en nos cœurs une soif inextinguible d’absolu, c’est-à-dire une soif de lui. Cette soif peut être dirigée vers d’autres dieux mais Dieu seul peut la combler. Il veut nous plonger en lui, nous remplir de lui, Il veut que nous devenions nous-même des brasiers ardents en nous plongeant dans le brasier qu’Il est lui-même.
Cet embrasement peut se réaliser ici et maintenant, dans notre vie de tous les jours. Puis viendra le moment décrit par Jésus où Dieu s’unira définitivement et absolument à tout homme qui ne refuse pas cette union.
Ce n’est pas sans un rude combat contre les puissances des ténèbres que les élus, assistés de Dieu, des anges et des saints, accéderont à cette Gloire qui leur est préparée. Ce combat est justement pour que la puissance de Dieu soit manifestée en eux, afin que les élus puissent dire : « Voilà ce que la puissance de Dieu a fait dans ma vie, c’est pour cela que je célèbre sa Gloire. »
Ce qu’annonce Jésus est une immense espérance : notre vie sur cette terre est déjà remplie de la vie de Dieu si nous le voulons, puis Dieu, au temps fixé, poussera encore cet excès d’amour jusqu’à l’infini, Il dilatera tellement notre cœur que nous pourrons enfin Le voir, nous entrerons dans l’immensité du face-à-face.
Nous prions pour que tout homme soit saisi par cette soif. Le monde change lorsqu’un homme se laisse saisir, car alors Dieu peut commencer à agir en lui, l’amour de Dieu peut encore davantage investir le monde.
Les moines et les moniales par leur vie livrée à la prière appellent cette venue de manière directe, ils ne servent à rien et pourtant ils manifestent aux yeux des hommes que Dieu peut être si fascinant qu’une vie ne suffit pas pour assouvir la soif de le contempler. Ces religieux sont ceux qui montrent le mieux notre état définitif en Dieu : la louange et la contemplation de Celui dont nous ne pourrons jamais épuiser la générosité dans le don, puisque c’est Lui-même qui est le Don.
Les religieux engagés dans les activités caritatives manifestent l’immense bonté de Dieu pour chaque personne humaine. C’est un amour gratuit, sans retour. Ils font ce que Dieu fait : ils aiment inconditionnellement. Il est facile d’identifier un tel amour dans une figure aussi connue que celle de Mère Teresa. Ils nous aident à désirer cette communion dans l’amour entre nous que nous vivrons pleinement devant la Face de Dieu, éternellement.
Les évêques, prêtres et religieux apostoliques annoncent cet amour de Dieu qui nous attend aujourd’hui et pour l’éternité. Le jour de son intronisation, Jean-Paul II a dit : « N’ayez pas peur. » Puis il a dit : « Ouvrez toutes grandes les portes au Christ ». Ceux qui ont reçu cette mission de prédication nous ouvrent à ce mystère et nous font prendre conscience de cette soif que Dieu veut combler. Par leur ardeur, ils nous font désirer les choses de Dieu, ils décollent notre regard des simples réalités terrestres. Ils nous tournent vers Dieu, et lorsque Dieu nous remplit, Il nous tourne vers nos frères avec un tout autre regard, le sien. Notre regard sur le monde change, nous pouvons l’aimer en vérité, selon Dieu, et non pas seulement selon nos propres conceptions.
Les laïcs chrétiens sont ceux qui contemplent et adorent Dieu au milieu du monde. Ils sont dans le monde sans être du monde. Leurs manières de voir le monde et de le travailler de l’intérieur sont toutes imprégnées de la grâce et de la bonté de Dieu. Ils sont assidus à la prière comme les contemplatifs, généreux comme les religieux caritatifs, porteurs de la Bonne nouvelle de l’amour de Dieu auprès de leurs proches, comme ceux qui exercent un apostolat, par leur parole et par leur vie, que ce soit en famille, au travail et dans toutes les autres réalités de leur vie.
Les laïcs sont invités comme les autres à une intense union à Dieu, union qui précède le jour où Dieu sera tout en tous. Il n’y a aucune différence de degré dans cette union : tous les baptisés sont invités à la vivre parfaitement et absolument, de préférence à toute réalité terrestre, c’est ce qu’on appelle la sainteté. De toute manière, tout ce qui pourrait rester qui ne soit pas selon Dieu en nous sera brûlé au feu de son amour au Dernier jour.
Nous avons donc le choix entre une vie médiocre, plus ou moins tournée vers Dieu sans trop penser à notre avenir éternel, ou bien une vie totalement remplie de son amour, où je fais le choix absolu de Le recevoir lui-même en plénitude dans ma vie, en attendant joyeusement le jour où je pourrai enfin Le voir, Le serrer dans mes bras, car en Dieu, nous avons une Personne qui a un corps d’homme. Cette Personne c’est Jésus, notre bien-aimé Sauveur, qui attend le jour béni où Il pourra enfin nous serrer sur son Cœur, chacun individuellement, dans une étreinte donnant un bonheur absolument inimaginable sur cette terre.
Voilà la joie qui nous attend.
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