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Y a-t-il un âge minimum pour chercher l’amour sur un site de rencontre ?

Le site de rencontres ne sont pas ou plus du tout utilisés comme des agences matrimoniales.

Autrefois l’agence matrimoniale était vue un peu comme la dernière chance de ceux qui n’arrivaient pas à se « caser », et les gens étaient un peu honteux d’avouer qu’ils s’étaient rencontrés par ce moyen, ou bien par le biais d’une petite annonce dans un journal. On s’attendait d’ailleurs à voir ce genre de démarche de la part de personnes ayant au minimum un certain âge…

Le sites de rencontres, chrétiens ou non, ont un mode de fonctionnement radicalement différent. Surtout du fait qu’ils mettent les personnes en contact direct, sans intermédiaire, sans que quelqu’un nous aide dans le choix, et que l’on commence tout de suite une forme de relation, à avoir un aperçu de la personnalité, certains même allant jusqu’à tomber, ou croire tomber amoureux de personnes qu’ils n’ont jamais vues.

Par ailleurs, les adolescents se sentent en devoir de fréquenter quelqu’un de plus en plus tôt. Sur de nombreux forums on peut lire de très jeunes hommes et femmes exprimer leur détresse de n’avoir jamais eu de petit(e) ami(e) à 17 ou 18 ans, voire pour certains de se désespérer d’être toujours vierge à un âge aussi avancé… Ces ados semblent penser qu’ils ont gâché leur vie et leur jeunesse, et se sentent vieux garçon ou vieille fille à 17 ans. Certains vivent cela comme un secret honteux qui risque d’être un obstacle définitif à l’amour et au bonheur.

De fait, beaucoup de jeunes ne supportent plus d’être dans une période de vide affectif, sans disposer d’un(e) petit(e) ami(e), et sont toujours en quête dès qu’ils se retrouvent seuls.

Sur des forums, on peut lire aussi des messages désespérés de jeunes qui ont de grandes difficultés relationnelles, et qui cherchent frénétiquement à trouver un copain ou une copine sur des sites de rencontres ou des sites de jeux en réseau. Chez les jeunes, et d’ailleurs aussi chez les moins jeunes, la relation amoureuse est souvent vue comme la seule planche de salut qui délivre de la souffrance, résout les problèmes et rend la vie digne d’être vécue.

Comme, en caricaturant, l’adolescence est l’âge de la recherche de soi-même et non du don de soi, les ados obnubilés par la recherche de l’amour avancent souvent d’échec en échec. Or, les histoires d’amour adolescentes ne sont pas tellement des expériences qui apprennent à aimer. Ce sont même souvent des expériences qui abîment le cœur. J’ai une fois surpris dans le métro les paroles d’un jeune garçon qui expliquait à sa voisine qu’il avait eu une copine à qui il avait été fidèle et par qui il avait été trompé. Depuis, il avait pris la décision de ne plus respecter ses conquêtes et de ne plus chercher à être fidèle. Et combien d’autres témoignages du même ordre peut-on entendre !

Bien entendu, ces comportements que l’on peut observer chez les adolescents ne sont pas absolument universels. Il y a des exceptions et des personnalités d’une maturité exceptionnelle, comme celle de sainte Thérèse de l’Enfant Jésus qui voulait à tout prix entrer au carmel à 15 ans, et nous savons aujourd’hui que ce n’était pas un caprice. On peut certainement trouver ce genre de maturité chez de très jeunes personnes aujourd’hui aussi, et certainement qu’exceptionnellement, des jeunes recherchent un conjoint dès l’aube de l’âge adulte en réponse à un véritable appel et un choix de vie bien mûri. Mais cela est beaucoup plus rare à notre époque que lorsque la dureté de la vie propulsait les enfants dans l’âge adulte sans vraiment passer par une phase d’adolescence… Adolescence qui s’observe aujourd’hui chez des personnes de plus en plus âgées.

Je pense que beaucoup de très jeunes adultes sont induits en erreur par l’ambiance générale qui nous pousse à croire qu’il faut vivre des histoires d’amour en permanence, dès le plus jeune âge. Et je pense qu’un certain nombre d’inscriptions de jeunes de moins de 24, 23, 22 ans (la maturité commence à des âges différents selon les personnes) sur des sites de rencontres procèdent de cet état d’esprit. Ne parlons pas des adolescents qui cherchent l’amour sur des forums ou des sites de rencontres pour adolescents.

Les très jeunes qui vont d’échec amoureux en échec amoureux, ou ceux qui ne parviennent pas à attirer l’attention des jeunes de l’autre sexe, sont pour certains prisonniers d’un cercle vicieux : ces personnes ne se donnent pas la possibilité de construire leur personnalité, de devenir eux-mêmes, et donc d’avoir quelque chose d’attirant à donner à l’autre. C’est une erreur de penser que c’est l’amour qui nous fera devenir nous-mêmes. Bien sûr, le jour venu, une histoire d’amour vécue dans la maturité permet d’approfondir encore la personnalité et les dons de chaque conjoint, permet aussi d’apprendre à accepter ses propres défauts si l’amour mutuel est vraiment là. Mais il ne faut pas mettre la charrue avant les bœufs : comment pourrais-je rencontrer une personne qui me correspond, et une personne qui soit prête à m’accepter tel(le) que je suis, si je ne sais pas qui je suis ?

Il faut aider les jeunes, et il faut que les jeunes s’entraident à comprendre et à accepter que la relation amoureuse n’est pas chronologiquement la priorité d’une vie, et n’est pas non plus le seul sens de la vie. Tout ce que je vis dans ma jeunesse, y compris une certaine solitude et une certaines incompréhension de la part des autres (qui sont parfois moins malsaines que le formatage dans le moule de la culture adolescente dominante si égoïste et si vide), construit ce que je vais devenir. Le désespoir sur soi-même à cause d’une vie qui ne se construit pas exactement de la même manière que celle du voisin est une erreur destructrice et absurde ! Il n’y a pas de chemin tracé, de passage obligé, chacun a le droit de cheminer d’une manière différente. L’adolescent ou le jeune adulte qui accepte de vivre sa vie d’une manière moins superficielle que les autres n’est pas en train de perdre sa jeunesse, contrairement à ce que l’on veut lui faire croire !

« Je me dit que ce serait mieux d’en rester la et de ne pas aller plus loin mais mon cœur lui n’est pas d’accord et me crie de rester avec lui parce que je l’aime mais aussi sans doute parce que j’ai peur d’être seule jusqu’à la fin de mes jours (je n’avais jamais eu de petit ami avant les garçons n’étant pas intéressé par moi) » dit une fille de 18 ans sur le forum Doctissimo, où elle raconte ses déboires avec un homme connu sur un site de rencontres quelques mois auparavant, qu’elle n’a jamais rencontré et qu’elle aime passionnément, alors qu’il repousse sans cesse leur première rencontre et qu’elle vient de découvrir qu’il lui a menti sur son âge : 35 ans et non 17 ans !

Ce sont cette peur d’un danger imaginaire et cette urgence de la rencontre amoureuse qui risquent de conduire aux pires erreurs, et à des décisions qui, elles, risquent d’abîmer durablement une vie et de nuire à de futurs amours qui se seraient construits sainement et naturellement le moment venu.

Renoncer à cette quête du/de la petit(e) ami(e), ou, pour certains jeunes adultes, cette quête du mariage ou de la vie en couple le plus vite possible, peut provoquer un certain sentiment de vide et une certaine douleur, mais ce n’est pas cela gâcher sa vie et sa jeunesse. On gâche beaucoup plus sûrement sa vie en étant esclave de ses pulsions affectives, en se consacrant à une quête sans fin sur les sites de rencontres, chrétiens ou non, en encombrant toutes ses relations avec les autres de cette volonté de se caser… Alors que c’est en acceptant cette forme de solitude, que bien des générations d’adolescents ont su accepter sans en souffrir, et en se donnant dans des activités qui nous révèlent à nous-mêmes, qui nous font prendre conscience de nos goûts et de nos talents, que l’on se prépare au jour où on pourra faire une vraie rencontre, de personne à personne, et non de vide affectif à vide affectif.

Est-ce qu’en conclusion je vais donner un âge minimum conseillé d’inscription sur les sites de rencontres ? J’avoue que je suis toujours un peu inquiète quand je vois l’inscription d’un jeune de moins de 22 ans, mais bien sûr il n’y a pas de règle. Mais si un jeune est mal dans sa peau, je lui conseillerai moins qu’à tout autre de chercher une solution sur un site de rencontre, même chrétien. Je lui conseillerais de chercher des relations, oui — car c’est à travers la relation à l’autre que l’on peut le mieux devenir soi-même — mais des relations amicales. Je sais que ce n’est pas toujours facile de trouver sa place, quand on est timide ou qu’on s’est déjà senti rejeté, mais la fuite dans la quête amoureuse, en particulier la quête d’amour virtuel, ne peut que faire perdre du temps et recevoir des coups sur ce chemin.

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3 commentaires

  1. giby

    Les mensonge sur l’age ne

    Les mensonge sur l’age ne sont pas l’apanage des adultes…. il y a qq semaine, sur un site (pas de rencontre) j’ai commencé à parlé à une jeune femme de 22 ans, on s’entendait bien, mais il y avait des choses bizard dans son comportement… On parle, et elle commence à me dire son attirence pour moi, elle est bien gentil, on continue de parler… mais je sent des incohérance dans ce qu’elle raconte… 

    Hier, j’ai parlé sur skype avec sa petite soeur qui a finni par lacher le morceau, elle à 14 ans…. J’avais bien l’impression d’une chose du genre, et je lui ai dit que ça n’est pas très gentil de sa part d’essayer de faire croire au grand amour à une personne du double de son age qui souffre de sa solitude. 

  2. Cat-modératrice

    Encore une raison pour

    Encore une raison pour rencontrer sa ou son correspondant(e) le plus rapidement possible !

  3. Adrienne

    Discussions entre chrétiens, rencontres sérieuses
    Je pense qu’il est correct d,être sincère envers son correspondant des le départ ; cela témoigne de vôtre sérieux, de votre volonté a briser votre solitude, tout en restant respectueux envers votre correspondant

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