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Qulle est la position de l’Eglise vis-à-vis de la psychologie et de la psychanalyse?

Je pose cette question car ma psychologue dédouane beaucoup de choses pour lesquelles je me sens fautive et depuis quelques années j’ai l’impression d’être déchirée entre mon éducation catholique et mes consultations pour mes problèmes de dépression et d’anxiété. Je me suis éloignée de l’Église, je me sens coupable mais ne suis pas assez prête pour revenir vers Dieu ni,par exemple, la messe.. Et je me sens un peu oppressée par la morale catholique que je n’arrive plus à “appliquer” ni parfois à accepter..

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  1. Cat-modératrice

    Bonsoir Barbara,

    Bonsoir Barbara,

    L’Église reconnaît que l’être humain est à la fois corps, âme et esprit, et qu’il y a des pathologies et des difficultés psychiques pour lesquelles il peut être bon de faire appel à un spécialiste du psychisme.

    L’Église encourage donc à faire appel à un psychologue lorsque c’est nécessaire. Quant à la psychanalyse, l’Église n’a aucune prise de position sur le sujet. La psychanalyse est une pratique très controversée parmi les médecins dont certains pensent qu’elle est bonne, d’autres qu’elle est nuisible, mais ce n’est pas une question de foi.

    Par contre, certains psychologue peuvent effectivement pousser leurs patients à des attitudes qui sont en opposition avec les enseignements de l’Église catholique. La négation de l’idée de péché en est une des formes.

    Qu’est-ce qui vous oppresse dans la “morale catholique” ?
    Savez-vous que Dieu n’attend pas que vous viviez d’une façon parfaite pour vous aimer ? Jésus est venu pour les pécheurs et les malades, qui ont toute leur place dans l’Église. Si on doit attendre de ne plus commettre aucun péché, ou même de ne plus avoir envie de commettre un péché, pour se rapprocher de Dieu et venir vers l’Église, alors plus personne ne pourrait mettre les pieds dans une église !

  2. fratre-philippe

    Quelle est la position de l’église vis à vis…
    Pour la psychanalyse,Dieu n’est que la représentation de l’archétype du pére..Tout donc est ramené à l’homme,mieux:à l’oedipe!!La psychanalyse est donc une idéologie athée,faisant fi de toute foi en un créateur,et son empreinte dans notre culture mondiale est à l’origine de biens des désordres,tant sur le plan spirituel que moral.L’église ne semble pas prendre de position sur cette idéologie athée en particulier,bons nombres de prétres ont une formation psychologique ou psychanalitique.La psychanalyse est actuellement décriée et remise aux archives par le mouvement comportementaliste..Il faut noter que la psycho- ne s’intéresse finalement qu’aux passions naturelles déjà bien connues et décrites par Saint Thomas D’Aquin,et en reste à ce niveau que je qualifierais “animal”.Rien qui ne transcende,élève l’ame vers des niveaux spirituels;tout reste primo-primi..

    • Marie-dominique

      la psychanalyse est un moyen
      la psychanalyse est un moyen mis au service de l’homme. Il peut être un lieu de vérité, de libération qui permet de mieux vivre à la suite du Christ. La psychanalyse peut être un chemin de vie. Elle permet de laisser tomber des représentations de Dieu qui nous enferment, nous condamnent et qui n’ont rien à voir avec le Dieu de Jésus-Christ qui nous est révélé dans les Evangiles.

    • Jean-Marc

      Quelle est la position de l’Eglise vis-à-vis de la psychologie..
      La psychanalyse explore les motivations profondes qui nous conduisent ou qui nous ont conduit à prendre telle ou telle décision, ou a ressentir, ou encore à exprimer telle ou telle chose, motivations dont nous n’avions pas conscience parce que nous ne sommes pas formés à les apréhender : ni par la culture ambiante, ni par la spiritualité catholique qui, quoique très portée sur l’intériorité, rend concrètement impossible un certain type de regard de l’individu sur lui-même.

      Il est dès lors très étonnant de voir des clercs conseiller à des personnes le recours à la psychologie voire à la psychanalyse plutôt qu’à la spiritualité, parce que c’est une toute autre culture, une toute autre approche, à mon avis incompatible avec les axiomes de la spiritualité telle que la spiritualité catholique (même si on peut distinguer différents courants de spiritualité catholique). La personne férue de psychologie aura du mal à ne pas voir un certain nombre de comportements ou de croyances sectaires dans les Eglises chrétiennes (catholiques et autres) et le catholique dévôt aura du mal à ne pas voir dans la psychologie et la psychanalyse une incursion diabolique…

      Certains (psychologues ou psychanalystes chrétiens, laïcs ou prêtres) parviennent à une position qui maintient une certaine cohésion entre une démarche de foi chrétienne et l’approche psychologique, mais à mon avis, au prix de diverses contorsions ; mais pourquoi pas ? cela peut être une piste à prendre en considération.

      La conviction catholique est que l’homme est perverti dans ses passions et ses actions, mais pas dans son intelligence. Dès lors, une intelligence des émotions demeure une recherche possible et donc la quête psychanalytique garde tout son sens.

      Au delà de cette affirmation, cependant, les choses se compliquent, car dès lors qu’on affirme que les actions et décisions humaines trouvent un ancrage totalement cohérent dans le ressenti conscient et inconscient de l’individu, les notions de péché et de tentation sont vidées de leur contenu, vidant de son contenu aussi la croyance en l’enfer et en un jugement dernier… C’est une autre logique de réflexion qui se met en place, et qui rend obsolète un certain nombre de principes auxquels la spiritualité catholique avait recours pour aider le croyant à gérer au mieux les innombrables écueils rencontrés au niveau de son intériorité.

      L’approche psychologique et/ou pschanalytique est bien plus optimiste sur la nature humaine que ne l’est la foi catholique et elle vide effectivement un peu de son sens le recours à une dimension de transcendance. Car c’est principalement pour ses errements et ses dérélictions que le croyant avait recours à Dieu. Dès lors qu’il trouve une cohérence intelligible à l’ensemble de ce qu’il vit, sans le recours à Dieu, ce recours à Dieu devient de moins en moins nécessaire et il peut même devenir encombrant.

      Il est possible, cependant, que la foi en Dieu retrouve un sens inégalé et projetant sur le monde un éblouissant éclat de Vérité dès lors que les Eglises auront intégré à leur foi les apports de la psychologie et de la psychanalyse, ce qui les contraindra à une purification voire une dénonciation d’un certain nombre d’errements, dont il faudra bien reconnaitre qu’ils qui ont été toxiques pour des millions de croyants à travers le monde et l’histoire… (désolé pour ce dernier petit “rêve”, mais je n’ai pas pu me retenir…)

      • Cat-modératrice

        Bonjour à vous,

        Bonjour à vous,

        Sur quoi basez-vous vos propos ? Sur une observation personnelle des chrétiens, ou sur l’étude des textes de l’Église catholique ? Avez-vous déjà vu des catholiques dire que les psychologues viennent du diable ?

        Ce ne sont pas “des clercs” qui conseillent le recours à la psychologie, mais c’est l’Église catholique qui considère que cette discipline est nécessaire pour aider les êtres humains à avancer. Vous dites que la psychologie et la spiritualité ont une approche différente : tout à fait, c’est pourquoi elles sont complémentaire et l’une ne remplace pas l’autre.

        Je n’ai jamais entendu un chrétien, prêtre ou fidèle, dire qu’il pouvait y avoir quoi que ce soit de diabolique dans la psychologie. Certains se défient de la psychanalyse, de même que de nombreux non chrétiens se défient de la psychanalyse, qui propose des méthodes très particulières.

        D’après vous, quelles sont les contorsions nécessaires pour rendre psychologie, psychanalyse et foi chrétienne compatibles ?

        « La conviction catholique est que l’homme est perverti dans ses passions et ses actions, mais pas dans son intelligence ». La conviction catholique est que l’homme a une nature bonne, mais qu’il a été abîmé par le péché. Les passions ne sont pas condamnées par l’Église, mais le fait d’en être esclave. L’intelligence a tout autant été abîmée par le péché que la sensibilité.

        « cependant, les choses se compliquent, car dès lors qu’on affirme que les actions et décisions humaines trouvent un ancrage totalement cohérent dans le ressenti conscient et inconscient de l’individu, les notions de péché et de tentation sont vidées de leur contenu »
        Pourquoi ? En quoi est-ce contradictoire ? On peut avoir des mouvements intérieurs ayant des ancrages psychologiques, ces mouvements provoquent des tentations et le péché est de céder à un mouvement en contradiction avec ce à quoi Dieu nous appelle. Par exemple, on peut ressentir de la haine envers quelqu’un du fait de notre vécu enraciné dans l’enfance. Cela ne nous oblige pas à lui faire du mal volontairement. Si nous le faisons c’est un péché.

        « L’approche psychologique et/ou pschanalytique est bien plus optimiste sur la nature humaine que ne l’est la foi catholique »
        Pourquoi ? La foi chrétienne a une vision très optimiste sur la nature humaine. Tandis que lorsqu’on entend certains professeurs de psychanalyse, on a l’impression que l’homme est totalement esclave de son “ça”, sans aucune liberté véritable.

        « et elle vide effectivement un peu de son sens le recours à une dimension de transcendance. Car c’est principalement pour ses errements et ses dérélictions que le croyant avait recours à Dieu. »
        Vous avez vraiment une vision déprimante de la foi chrétienne ! Pour le vrai chrétien, la beauté et la bonté de Dieu, dont il veut se rapprocher, l’amour qu’il veut mettre en pratique, sont beaucoup plus importants que le péché donc Jésus nous a délivré. Il n’est pas dramatique de tomber dans le péché, si nous avons le désir d’avancer vers Dieu et si nous accueillons sa miséricorde. Mais même pour la question du péché, la psychologie n’est pas du tout une contradiction.

        « Il est possible, cependant, que la foi en Dieu retrouve un sens inégalé et projetant sur le monde un éblouissant éclat de Vérité dès lors que les Eglises auront intégré à leur foi les apports de la psychologie et de la psychanalyse, ce qui les contraindra à une purification voire une dénonciation d’un certain nombre d’errements, dont il faudra bien reconnaitre qu’ils qui ont été toxiques pour des millions de croyants à travers le monde et l’histoire… »
        Cette purification a déjà commencé. Pour ce qui est des errements, pensez-vous que la psychologie soit une science de la vérité absolue pour faire la liste de ce qui est bon et de ce qui est mauvais pour l’être humain ? Des errements il y en a eu et il y en a encore dans l’Église. Certains ont été dénoncés. Mais il y a certainement des points avec lesquels vous ne serez jamais d’accord avec l’Église.

  3. Jean-Marc

    débat psycho-foi (suite)
    Tout d’abord, je vous suis reconnaissant d’avoir accepté de faire paraitre mon intervention, je m’attendais à être “modéré” et donc pas publié… Donc, merci pour votre ouverture d’esprit.

    Vous répondez par beaucoup de questions à ce que je décris comme étant “mon expérience” de la découverte de la psychanalyse sur le terreau de foi chrétienne qui a été le mien, terreau qu’après coup j’ai relu comme expérience toxique. Ce sont effectivement les convictions que je me suis forgées au fil du temps, mais je ne nie pas qu’elles aient été rarement confrontées. Aussi, je vais prendre le temps de lire et d’apprécier le contenu de vos questions avant de tenter peut-être de répondre à certaines d’entre elles, ici, ou ailleurs sur le forum.

    Le fait est que j’ai basculé d’un monde à l’autre :
    – la logique de la foi d’abord, avec son lot de convictions et d’émerveillements mais aussi d’errements et de désespérances. Même si la foi n’est pas faite pour vivre cela, elle en a malgré tout l’occasion pour moi, et certainement aussi pour un bon nombre d’autres chrétiens, j’en ai croisé quelques uns sur ma route.
    – puis la logique de l’approche psychologique ou psychanalytique qui m’a fait découvrir une cohérence du psychisme humain dont la spiritualité chrétienne ne témoigne pas, bien au contraire, avec ses notions de “péché”, de diable, d’enfer, etc., toutes notions qui génèrent plus ou moins automatiquement, dès lors qu’on y adhère, un rapport d’emprise psychique et pas du tout de vraie liberté au sens où l’envisage l’approche psy.

    La foi chrétienne ne l’a pas encore assimilée, cette cohérence, dans sa spiritualité. C’est peut-être en train d’advenir, mais cela ne constitue certainement pas un des fondements de l’enseignement des clercs dans les séminaires actuels.

    • Cat-modératrice

      Bonjour,

      Bonjour,

      Je vous prie de m’excuser d’avoir tant tardé à publier et à répondre à vos commentaires. J’ai été très prise ces derniers jours et je n’ai pas eu le temps de m’occuper de ce site.

      Pourquoi dites-vous que la foi a été cause d’errements et de désespérance pour vous ? Est-ce à cause de la question du péché ?

      Comme je vous l’ai dit, pour ma part je trouve la vision chrétienne de l’esprit humain tout à fait cohérente, à condition que l’on ne s’arrête pas à des éléments en rejetant les autres. Dans le vrai christianisme, les questions de péché, de diable et d’enfer prennent peu de place, car Jésus nous en a justement libérés. L’attirance vers le bien est beaucoup plus importante que la peur du mal. « L’amour parfait bannit la crainte » (St Jean)

      Vous parlez de l’enseignement des clercs, est-ce que vous connaissez les programmes de certains séminaires ? Pourriez-vous préciser ce qui est incohérent, exactement, à vos yeux ?

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