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Chronologie du mariage et contradiction de l’Eglise

De toute l’histoire de l’humanité, et de la chrétienté, j’ai jamais vu à un moment autre qu’aujourd’hui que l’Eglise s’attachait autant à engager les couples à se marier. Je veux dire par là que, dans l’histoire de la société, il a toujours été question de mariage arrangé entre un homme et une femme, organisé le plus souvent par les parents, ou bien l’homme qui demande une fille en épouse au père de celle-ci. A ma connaissance, jamais il y a eu un prêtre ou quelqu’un d’Eglise pour aller préparer ce couple au mariage, et parler d’un amour chaste et d’un don mutuel, comme on le dit aujourd’hui dans les conférences sur l’amour, le sexe, le mariage, etc. Il a jamais été question du bonheur mutuel, souvent on demandait juste que la fille soit vierge et après, l’important c’était qu’elle donne des enfants à son mari. Les histoires d’amour c’était plutôt dans les livres.

Du coup, je me pose la question : d’où vient ce besoin de l’Eglise d’être plus sévère et attentive à cette question du mariage ?
Parce que, ma révolte actuelle, ce serait que pendant des siècles, l’Eglise a marié des jeunes non consentants, et des filles à des hommes qu’elles ne voulaient pas forcément, sans que ça semble poser problème. On ne compte pas le nombre de dispenses papales données pour des mariages consanguins, ou avec décalage de génération (genre l’oncle qui demande l’autorisation d’épouser sa nièce).

Mais aujourd’hui, on nous explique que vivre d’amour, simplement, c’est pas bien, qu’il faut se marier avant d’avoir des relations intimes, sinon c’est un péché grave. Qu’il faut un don mutuel, chaste et pur, pour faire un beau et saint mariage.

Pourquoi l’Eglise nous dit ça aujourd’hui ? Pourquoi propose-t-elle seulement maintenant (depuis en gros les années 60/70) de penser à une union parfaite homme/femme ? Alors que, selon moi, tous ces mariages arrangés et acceptés par l’Eglise sont des péchés graves, sans que ça n’ai jamais posé problème à quelqu’un ? Pourquoi ce changement ?

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  1. Filippo-modérateur

    L’Église a toujours tiré la société vers le vrai mariage
    Bonjour Jeanne,

    Votre question mériterait au moins un livre pour y répondre correctement, et justement ce livre existe : Petite histoire du couple et de la sexualité, de Michel Rouche.

    En voici une recension intéressante :
    https://www.ichtus.fr/petite-histoire-du-couple-et-de-la-sexualite/

    Je ne vous laisse bien sûr pas comme ça sans donner quelques éléments rapides.

    L’Église a toujours été en avance sur la société pour promouvoir une vision du mariage et de la sexualité à la fois positive et respectueuse des personnes.
    Le mariage chrétien était perçu comme quelque chose d’absolument nouveau dans le monde romain.

    L’Église n’a pas arrêté de se préoccuper de la question du mariage, les écrits sur la question surabondent, et c’est finalement logique puisqu’il s’agit d’une question qui se pose dès le chapitre 3 de la Genèse, quand Dieu annonce que le rapport homme-femme sera dorénavant tordu par le péché.

    L’Église a été la première au Moyen-Âge à lutter contre les mariages forcés en interdisant les mariages secrets. C’est de cette époque que date la pratique des témoins.
    S’il y a eu de nombreuses dispenses pour les mariages consanguins, c’est qu’à l’époque, l’interdiction portait sur une parenté au 7ème degré. C’était une interdiction incroyablement large ! Aucune autre société, dans le monde, à ma connaissance, n’a jamais été aussi loin.
    Dans un même village, il était pratiquement impossible de respecter cette règle, d’où les dispenses.
    En 1215, le Concile du Latran IV a atténué l’interdit, le ramenant au quatrième degré, c’est-à-dire que sauf dispense rare, les cousins germains ne peuvent se marier entre eux.

    Une très bonne page sur tous les critères mis en place par ce Concile pour protéger les conjoints contre les altérations du vrai mariage, en particulier les atteintes à leur liberté :
    http://www.geneafrance.org/rubrique.php?page=empeche

    L’amour courtois apparaît au Moyen-Âge, encouragé par l’Église, et c’est le XIXème siècle qui constitue la grande régression pour la femme dans la société civile, avec entre autre, le code Napoléon.

    Bien sûr, le plan de Dieu sur le mariage est éternel. Mais son dévoilement est progressif. L’Église le perçoit de mieux en mieux, et avec cette perception, fait progressivement passer le message dans la société, par la parole des prêtres et par l’exemple des chrétiens mariés et non mariés (les chrétiens sont loin d’être tous exemplaires en la matière, je le reconnais parfaitement). Parfois, la société est réceptive à cette parole et à ce témoignage, parfois non.

    Aujourd’hui, la société occidentale est très sensible à la question de l’amour entre les conjoints, et c’est un grand progrès. Par contre, elle est globalement opposée à l’idée de réserver l’acte sexuel aux personnes mariées. Autant la vision du mariage par l’Eglise progresse continuellement, avec un coup d’accélérateur énorme par Jean-Paul II, autant les sociétés avancent et reculent selon les époques, ce qui est normal, puisqu’il n’est écrit nulle part que le monde est toujours en progrès.

    “Mais aujourd’hui, on nous explique que vivre d’amour, simplement, c’est pas bien, qu’il faut se marier avant d’avoir des relations intimes, sinon c’est un péché grave. Qu’il faut un don mutuel, chaste et pur, pour faire un beau et saint mariage.”
    Cette vision est défendue depuis la Bible, et Jésus l’a énoncé en peu de mots avec beaucoup de clarté dans le chapitre 19 de l’Évangile selon saint Matthieu. Saint Paul reprend cette idée dans des passages de ses lettres. Jésus ne parle pas des parents dans l’Évangile, il ne parle que des conjoints. Paul invite les maris à aimer leur femme comme le Christ a aimé l’Église (Éphésiens 5, 25).

    Sur la préparation au mariage, on peut dire, avec beaucoup de réserve, qu’il était auparavant préparé par le milieu dans lequel vivait les chrétiens. Toute leur vie sociale était imprégnée de christianisme, et donc la nécessité d’une préparation spécifique par un prêtre se faisait moins sentir, et même aurait parue incongrue.

    Aujourd’hui, Dieu merci, l’Église demande formellement une préparation par un prêtre, a minima pour regarder le déroulement de la célébration. Mais le pape et les évêques, avec raison, demandent sans cesse aux prêtres d’en faire un lieu d’évangélisation et de mettre un très grand soin à cette préparation.

    Dieu révèle de manière continue son plan à son Église. Elle entre de plus en plus dans ce plan, et cherche à communiquer cette bonté et cette beauté du mariage aux sociétés humaines.

    Tout cela prend énormément de temps, les mentalités sur ces sujets évoluant parfois à un rythme exaspérant pour nous modernes, habitués à des changements rapides et continuels. C’est pourquoi il est bon comme vous le faites d’essayer de penser les choses sur le temps long, et de parfaire nos connaissances pour voir comment les choses se sont passées avant nous.

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