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Les divorcés remariés n’ont jamais été excommuniés !

Temps de lecture estimé : 3 min.
 

Un prêtre donne la communion

Une fois de plus, un article de presse laisse entendre que l’Église catholique excommunie les divorcés remariés.

Dans cet article du Figaro : Le pape François allège la procédure de nullité des mariages catholiques, Jean-Marie Guénois explique avec clarté en quoi l’expression d’« annulation de mariage » est impropre. L’Église n’annule jamais un mariage valide. Elle n’en a pas le pouvoir, car Jésus a été on ne peut plus clair sur le sujet1. Ce que l’Église permet, c’est de constater la nullité d’un mariage n’ayant jamais été valide.

Mais plus loin dans l’article, l’auteur, qui connaît pourtant bien l’Église, écrit deux fois que le pape François cherche des solutions pour permettre aux divorcés remariés de revenir dans la communion de l’Église. Être exclu de la communion de l’Église, cela veut dire être excommunié. La rumeur de l’excommunication des divorcés remariés a la vie dure… Pourtant, rien n’est plus faux. L’Église catholique n’a jamais excommunié les divorcés remariés.

Comme les papes qui lui ont succédé, saint Jean-Paul II était très clair sur la question : les divorcés remariés, comme toutes les personnes en situation de péché grave, n’ont pas accès à la communion eucharistique, mais elles sont pleinement membres de l’Église :

Avec le Synode, j’exhorte chaleureusement les pasteurs et la communauté des fidèles dans son ensemble à aider les divorcés remariés. Avec une grande charité, tous feront en sorte qu’ils ne se sentent pas séparés de l’Eglise, car ils peuvent et même ils doivent, comme baptisés, participer à sa vie. On les invitera à écouter la Parole de Dieu, à assister au Sacrifice de la messe, à persévérer dans la prière, à apporter leur contribution aux œuvres de charité et aux initiatives de la communauté en faveur de la justice, à élever leurs enfants dans la foi chrétienne, à cultiver l’esprit de pénitence et à en accomplir les actes, afin d’implorer, jour après jour, la grâce de Dieu. Que l’Église prie pour eux, qu’elle les encourage et se montre à leur égard une mère miséricordieuse, et qu’ainsi elle les maintienne dans la foi et l’espérance !

L’Église, cependant, réaffirme sa discipline, fondée sur l’Écriture Sainte, selon laquelle elle ne peut admettre à la communion eucharistique les divorcés remariés. Ils se sont rendus eux-mêmes incapables d’y être admis car leur état et leur condition de vie est en contradiction objective avec la communion d’amour entre le Christ et l’Eglise, telle qu’elle s’exprime et est rendue présente dans l’Eucharistie. Il y a par ailleurs un autre motif pastoral particulier : si l’on admettait ces personnes à l’Eucharistie, les fidèles seraient induits en erreur et comprendraient mal la doctrine de l’Église concernant l’indissolubilité du mariage. (Exhortation apostolique Familiaris consortio, sur les tâches de la famille chrétienne dans le monde d’aujourd’hui, 1981, §84)

En juin 2012, Benoît XVI avait écrit :Cela m’apparaît être une grand tâche d’une paroisse, d’une communauté catholique, de faire réellement tout ce qu’il y a de possible pour qu’elles se sentent aimées, acceptées ; qu’elles ne sont pas « en dehors » même si elles ne peuvent recevoir l’absolution et l’Eucharistie : elles doivent voir que même ainsi, elles vivent pleinement dans l’Église.

Il n’y a rien d’extraordinaire pour un catholique de devoir s’abstenir de communier selon sa situation. Ce qui est anormal, c’est que les catholiques se posent si peu la question de savoir s’ils sont en état de communier. S’abstenir de la communion eucharistique n’a absolument rien à voir avec une excommunication.

Alors je vous en supplie, messieurs-dames journalistes, cessez de répandre cette rumeur !

  1. Cf. Marc 10, 2-12 « S’approchant, des Pharisiens lui demandaient : “Est-il permis à un mari de répudier sa femme?” C’était pour le mettre à l’épreuve. Il leur répondit : “Qu’est-ce que Moïse vous a prescrit” –  “Moïse, dirent-ils, a permis de rédiger un acte de divorce et de répudier.” Alors Jésus leur dit : “C’est en raison de votre dureté de cœur qu’il a écrit pour vous cette prescription. Mais dès l’origine de la création Il les fit homme et femme. Ainsi donc l’homme quittera son père et sa mère, et les deux ne feront qu’une seule chair. Ainsi ils ne sont plus deux, mais une seule chair. Eh bien ! ce que Dieu a uni, l’homme ne doit point le séparer.” Rentrés à la maison, les disciples l’interrogeaient de nouveau sur ce point. Et il leur dit : “Quiconque répudie sa femme et en épouse une autre, commet un adultère à son égard ; et si une femme répudie son mari et en épouse un autre, elle commet un adultère.” »

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  1. JeanpII

    On avait besoin de ce courage
    Même si cet avis n’est pas partagé dans ma maison de retraite, je suis très content que le pape se soit exprimé sur ce sujet. Cette clarification des choses est la direction que doit prendre notre communauté.

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