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Attention, cet article n’est pas une consigne de vote déguisée (d’ailleurs je n’ai moi-même pas encore décidé pour qui je voterai), mais une réflexion sur les critères qui peuvent nous permettre de choisir un candidat pour les bonnes raisons, en tant que chrétiens.
Nous sommes à deux mois des élections présidentielles en France, et les débats sont entachés/parasités par toutes sortes de scandales concernant certains candidats. Ces scandales, tous en rapport avec des questions financières, semblent avoir une forte influence sur les intentions de vote de beaucoup de Français.
Voter pour un président de la République, ce n’est pas comme voter pour Miss France : ce n’est pas une reconnaissance des qualités de l’homme en lui-même, mais c’est le choix de celui qui prendra des décisions cruciales pour notre pays, notre vie, notre avenir, et dans une certaine mesure celui d’autres pays du monde.
Il est vrai qu’un homme sans scrupule ne se sentira même pas obligé de respecter les grandes lignes du programme qu’il aura donné. Mais, sauf dans le cas où quelqu’un se présente pour une réélection, ne sachant pas s’il y a des candidats ayant l’intention de respecter leur programme, ou ayant la capacité d’appliquer leurs programmes face à l’adversité, nous sommes bien obligés de tenir compte du contenu des programmes comme si le candidat avait l’intention de les appliquer.
Sainte Thérèse d’Avila, docteur de l’Église, affirmait qu’elle préférait un directeur spirituel qui soit compétent et qui ait une formation lui permettant de savoir ce qui est bon pour les âmes, ce confesseur fût-il très imparfait et pécheur, plutôt qu’un confesseur saint et sans péché, incapable d’y voir clair pour guider une âme.
« Dieu vous préserve de suivre en tout les avis d’un directeur, qui n’aura pas la science, quelle que soit d’ailleurs la vertu qu’il paraisse avoir ou qu’il ait en réalité. » (Chemin de la perfection)
De la même manière, je préfère un président qui comprenne quelles mesures sont bonnes pour la France, même si celui-ci profite de sa position pour s’enrichir, plutôt qu’un président vertueux, plein d’amour pour son peuple, qui aurait un programme aux résultats catastrophiques.
Saint Thomas d’Aquin explique que la vertu de prudence est celle des personnes capables de prendre les bonnes décisions (il ne s’agit pas ici de la prudence comme opposée à la témérité). Cette vertu de prudence n’est pas obligatoire pour bien vivre ni pour devenir saint, car celui qui cherche le bien peut agir bien en suivant le conseil des autres. Il y a des saints qui ont provoqué des catastrophes lorsqu’on leur a confié des responsabilités politiques ou communautaires.
« La prudence est la vertu par laquelle nous délibérons avec rectitude. Or on peut agir non seulement par son bon conseil, mais aussi par celui des autres. Il n’est donc pas nécessaire pour bien vivre d’avoir soi-même la prudence, mais il suffit de suivre les conseils de ceux qui l’ont. » (Somme théologique I-II Qu. 57 a. 5 ob. 1)
Donc ne cherchons pas quel candidat est le meilleur homme ou la meilleure femme, mais lequel sera capable de faire du bien à notre pays.
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