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Éducation : prérogative de la famille ou de l’État ?

Temps de lecture estimé : 2 min 30

Le Sénat français est en train d’étudier une proposition de loi visant à supprimer l’école à la maison, sauf dans le cas où un médecin agréé déciderait que l’enfant ne peut pas aller à l’école traditionnelle.

Cette proposition est, sans en avoir l’air, un profond changement dans la conception même de l’éducation dans notre société.

Depuis la naissance de l’État moderne et de sa montée en puissance, les hommes de l’État ont toujours eu la tentation de supplanter la mission fondamentale d’éducation dévolue naturellement aux parents.

Les régimes totalitaires du XXe siècle ont poussé cette logique à son terme. Une fois installés au pouvoir, leurs premières mesures visaient à contrôler la jeunesse en arrachant aux parents la maîtrise de l’éducation de leurs enfants. Les organisations s’appelaient, selon les régimes, les jeunesses communistes, (Pionniers et Komsomol), les jeunesses fascistes, (Gioventù Italiana del Littorio) et la jeunesse hitlérienne (Hitlerjugend).

Or, la famille est « antérieure » à l’État à deux points de vue. Elle lui est antérieure chronologiquement de manière évidente. Mais elle est aussi au-dessus de l’État dans son être même. L’État n’est jamais qu’une construction humaine tardive, créé d’abord pour protéger les plus faibles contre la violence des plus forts.

Comme toute structure de pouvoir, l’État tend à augmenter sa puissance. L’État moderne en est venu à s’arroger toutes sortes de prérogatives parfois très éloignées de ses missions originelles.

Or, l’éducation fait partie des missions fondamentales de la famille et donc des parents. En la matière, l’État ne peut agir que de manière subsidiaire, c’est-à-dire qu’il n’a d’autre droit que de se mettre au service de la famille, pour que la famille puisse encore mieux remplir sa mission d’éducation, et pas l’inverse.

Lorsque l’État confisque la mission d’éducation à la famille, on passe à une vision totalitaire de la société. Rien ne vient limiter la puissance de l’État. Il se donne alors le droit d’inculquer ses propres valeurs aux enfants, sans que la famille ait son mot à dire.

Mais comme dit plus haut, l’État n’a jamais eu, n’a pas et n’aura jamais de légitimité pour imposer une quelconque éducation aux enfants.

Le bon sens nous fait dire que les parents sont bien mieux placés que des fonctionnaires de l’État pour juger du bien de l’enfant, même si ces fonctionnaires se présentent comme des « spécialistes », des « professionnels ». Ils n’auront jamais l’intuition du bien de l’enfant qu’ont les parents du fait d’avoir donné naissance à cet enfant, sauf exceptions.

Ainsi, lorsque l’État s’arroge, par principe, le pouvoir de déterminer quel est le bien de l’enfant, il est du devoir de n’importe quel citoyen, a fortiori des parents, de s’opposer à cet abus de pouvoir. Aucune loi ne pourra jamais donner une légitimité à cette sorte d’atteinte à la liberté d’éducation, fusse‑t‑elle édictée par un État ayant par ailleurs toutes les apparences de la démocratie.

En Allemagne, le gouvernement fédéral a repris, en l’aggravant en 2007, une loi promulguée par le chancelier Hitler en 1937 interdisant l’école à la maison. Des familles allemandes se sont vues arrachées leurs enfants en application de cette loi.

En France, le ministre de l’Éducation nationale en exercice, M. Vincent Peillon, a déclaré le 1er septembre 2012 au Journal du Dimanche, à propos de l’éducation : il s’agit de « soustraire l’enfant aux déterminismes familiaux et religieux ».

En France, aujourd’hui, des membres du Sénat veulent mettre en application ce principe en interdisant la belle réalité de l’école à la maison.

Voici la proposition de loi visible sur le site du Sénat. Les motifs de la proposition sont dans la droite ligne de la volonté exprimée par M. Peillon :

« L’éducation à domicile par la famille ne peut être qu’une situation exceptionnelle, liée à l’état de santé ou à l’incapacité permanente ou temporaire de l’enfant. Elle ne peut être le prétexte d’une désocialisation volontaire, destinée à soumettre l’enfant, particulièrement vulnérable, à un conditionnement psychique, idéologique ou religieux. »

Quels sont les parents qui accepteraient de se voir retirer leurs enfants parce qu’ils veulent appliquer leur droit légitime à leur donner l’éducation de leur choix ?

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  1. fratre-philippe

    Education:prérogative de la famille ou de l’état?
    Il s’agit d’une attaque directe et supplémentaire contre la famille,une parmi tant d’autres,et elle ne sera pas l’ultime..La famille unie et bénie par Dieu est insupportable à l’antique ennemi,contre elle son acharnement est un enjeu capital:elle doit étre détruite jusqu’à son souvenir méme.Ainsi,nous pouvons faire le constat de la situation actuelle:l’autorité de l’époux et de l’épouse sont confisqués;les hommes et les femmes sont dréssés les-uns contre les-autres;les enfants sont poussés à l’irrespect envers leurs parents;les familles désunies,les divorces,les vieillards délaissés dans des antichambres nommés maisons de retraite;l’hédonisme ambiant,les époux poussés à l’infidélité,les conduites sexuelles perverses,la contraception libératrice,l’avortement,le mariage pour tous,la perte de la foi considérée comme déviante si elle est transmise aux enfants,oui:nous vivons bien la pire des persécutions,la persécution idéologique qui dévaste toute notion de famille unie dans l’Amour et dans la foi.Les attaques deviennent physiques maintenant en obligeant les enfants à se laisser imbiber par l’athéisme généralisé,véhiculé par un systéme scolaire devenu une machine à broyer les individus et les ames.Les services sociaux sont maintenant les nouveaux hussards de l’état dirigé par des gens formatés dans des grandes écoles,surdiplomés et sans l’ombre d’une foi.Je provoque la polémique afin que les esprits anesthésiés réagissent et s’éveillent.Ouvrez les yeux mes fréres et soeurs,il est temps:la situation est alarmante:combattez,priez,il est urgent d’entreprendre cette croisade spirituelle!

  2. Hélène50

    Éducation : prérogative de la famille ou de l’État ?

    Je risque de contredire vos propos, ou du moins de les nuancer. L’école est une institution qui a pour mission d’enseigner et d’éduquer, mais aussi de sociabiliser les enfants.

    Elle peut déceler des difficultés scolaires, mais aussi des difficultés sociales, familiales. Je comprends que certains parents aient envie de faire l’école à leurs enfants, mais je pense que quand l’école est « faite à la maison », l’enfant risque de vivre en cercle fermé et peut avoir du mal à se sociabiliser. Et lorsque les parents peuvent enseigner tout ce qu’ils veulent à leurs enfants, c’est la porte ouverte à toutes sortes de dérives.

    Si les parents ont la mission d’éduquer leurs enfants, les enfants ne sont pas propriétés des parents, et ont le droit de s’épanouir aussi en dehors de leur domicile et avec d’autres personnes que les membres de leur famille. Il y a même des enfants qui s’épanouissent à l’école ! 😉

    Dans tous les cas, l’école ne cherche pas à arracher aux parents la maîtrise de l’éducation de leurs enfants. Je travaille dans une école, et croyez-moi, les parents restent les premiers éducateurs des enfants ! Que l’État oblige les parents à scolariser leurs enfants dans une école ne dispense en aucun cas les parents de leur rôle d’éducation.

    De plus, il existe d’autres écoles que les écoles traditionnelles, d’autres formes d’enseignements, d’autres systèmes éducatifs que l’école classique. Il serait peut-être bon de développer la diversité des écoles, pour que les parents aient davantage le choix de l’institution à laquelle ils confient leurs enfants, et soient en accord avec le projet éducatif de l’établissement.

    • Filippo-modérateur

       

       

      J’apprécie beaucoup le caractère nuancé de votre propos et la manière très claire dont vous formulez tout cela.
       
      Je vous suis totalement quand vous dites qu’il serait bon de développer la diversité des écoles. Je pense que c’est là l’une des raisons majeures qui font que certains parents font le choix de l’école à la maison.
       
      Beaucoup de parents font ce choix par défaut. Faute d’avoir une école qui donne un enseignement conforme à leurs convictions, et/ou à leurs choix éducatifs, ils se rabattent sur la liberté qui leur est encore donnée de donner cet enseignement à la maison, au prix d’une forte charge de travail supplémentaire, croyez-moi. De plus, remarque en passant, ceux qui font ça perdent sans contrepartie l’argent de leurs impôts qui est versé au ministère de l’Éducation nationale. On peut donc se dire qu’ils font cela animés par une volonté farouche de donner le meilleur à leurs enfants.
       
      Disposant d’encore plus d’énergie, certains parents ont le courage de créer des écoles, car comme vous le soulignez, ils sont soucieux de la sociabilisation de leurs enfants, et l’école leur semble la meilleure manière de pouvoir la leur donner. Ces parents font mon admiration, les difficultés qu’ils rencontrent sont énormes, tant la machine administrative est lourde en France.
       
      Je reviens à la question de la sociabilisation.
       
      Quand vous dites : “L’enfant risque de vivre en cercle fermé”, vous évoquez l’argument n° 1 employé contre l’école à la maison, et il est légitime d’en parler.
       
      D’une part, les parents qui font l’école à la maison utilisent généralement les après-midi pour que leurs enfants puissent retrouver d’autres enfants dans la même situation qu’eux. En effet, les matinées suffisent amplement pour couvrir les programmes scolaires publics lorsqu’on est face à un ou deux enfants.
       
      D’autre part, il y a beaucoup d’enfants qui ont “du mal à se sociabiliser” à l’école. On ne peut nier que beaucoup d’entre eux sont victimes de harcèlements de toutes sortes : jalousie à l’égard des meilleurs, racket et coups sur les plus faibles, pressions sur les convictions et pratiques religieuses, la manière de se vêtir, la couleur de la peau (dans les deux sens). Combien d’élèves peuvent témoigner de leur désociabilisation dûe à l’école. Et il est vain de dire qu’il s’agit d’un phénomène marginal. On peut le croire uniquement parce que ces élèves en parlent très peu. C’est pour eux une honte, et ceux qui en parlent à des psychologues sont l’arbre qui cache la forêt. J’en connais et je sais de quoi je parle.
       
      Donc, je crois que nous sommes d’accord sur la sociabilisation. Oui, il y a un certain risque de désociabilisation dans l’école à la maison, mais il existe également à l’école “normale”. Alors pourquoi revenir sur une liberté éducative qui est le dernier rempart contre les abus de l’État ?
       
      Toutes les déclarations des droits en vigueur stipulent que les parents doivent avoir le premier et le dernier mot en matière éducative, l’État n’ayant qu’une autorité déléguée. Au nom de quoi la France devrait-elle violer ces déclarations ?
       
      Entre le cœur d’une mère et “l’arrachement au déterminisme familial”, je pense que n’importe quel enfant saurait vite quel choix il ferait si on lui en laissait la possibilité.
       
      J’aimerais également savoir ce que vous pensez de ce qui est advenu en Allemagne pour les familles qui se sont vu arracher leurs enfants. Pour ma part, j’espère qu’une chose pareille ne se verra jamais en France. Mais si le projet de loi anti école à la maison est voté ?
      • Cat-modératrice

        Pour compléter le commentaire

        Pour compléter le commentaire de Filippo :

        – « L’arrachement au déterminisme familial » : c’est une citation de l’actuel ministre de l’Éducation Nationale, Vincent Peillon : « le but de la morale laïque est d’arracher l’élève à tous les déterminismes, familial, ethnique, social, intellectuel ». Il l’a dit plusieurs fois : à la presse, à l’assemblée.

        – La socialisation des enfants instruits à la maison ne se limite pas au fait de rencontrer d’autres enfants dans la même situation, mais la plupart des parents instruisant leurs enfants en famille les font participer à de nombreuses activités extra-scolaires où ils rencontrent des enfants qui vont à l’école : en fin d’après-midi, le mercredi, le week-end et pendant les vacances scolaires.

        – Filippo parle des enfants victimes de jalousie, harcèlement ou racket à l’école. Un article du Figaro, qui présente le projet de Vincent Peillon pour lutter contre le harcèlement à l’école, déclare que « Le harcèlement touche environ un enfant sur dix en primaire et au collège et peut aller du vol de goûter ou des moqueries aux insultes, brimades ou menaces, jusqu’aux coups, au racket ou aux violences sexuelles. » En tant que mère, je ne suis pas seulement effrayée à l’idée que mon enfant puisse faire partie de ces 10 % de victimes, je suis tout aussi effrayée à l’idée qu’il puisse faire partie de ceux qui harcèlent. S’il y a 10 % de victime, quel pourcentage des autres sont les coupables ? Personne ne semble s’en inquiéter, mais pour le développement d’un enfant, en venir à s’en prendre au plus faible, afin de ne pas être soi-même une victime, de mieux s’intégrer au groupe, ou même de goûter au plaisir d’être celui qui entraîne les autres, ce n’est pas tellement mieux que d’être harcelé.

        – Hélène, vous dites : « Lorsque les parents peuvent enseigner tout ce qu’ils veulent à leurs enfants, c’est la porte ouverte à toutes sortes de dérives. » Pensez-vous vraiment que l’État est obligatoirement plus fiable que les parents ? L’histoire ne montre-t-elle pas de bien nombreuses dérives dans l’éducation officielle donnée dans différents pays ? Aujoud’hui, c’est justement à cause de graves dérives dans l’Éducation Nationale que les parents sont de plus en plus nombreux à vouloir enseigner leurs enfants eux-mêmes. N’est-ce pas une forme de divinisation de l’État que de penser que les parents sont forcément moins fiables et plus dangereux pour leurs propres enfants ?

    • fratre-philippe

      Education..
      Je suis heureux que des réactions apparaissent enfin!J’ai pris volontairement le terrain polémique,afin que cette question ne tombe pas dans l’indifférence générale..
      Pour ma part,nos enfants ont toujours été scolarisés et dans le privé,et dans le public:d’ailleurs,je n’y vois que trés peu de différence personnellement.Je puis cependant comprendre les parents qui souhaitent éduquer leeurs enfants chez eux.
      Juste un exemple quand-meme:dans ma ville,les enfants sont équipés de tablettes donnant accés sur internet.Que pensez-vous que ces enfants de primaire ont fait de ces instruments indispensables à la pédagogie?..Et bien ils ont visités massivement des sites pornographiques!..

      • Filippo-modérateur

        Les écoles privées sous contrat
        J’ai rédigé un mémoire sur le sujet du numérique à l’école. N’importe quelle personne douée d’un gramme de bon sens peut comprendre qu’il est criminel de mettre entre les mains des enfants des machines reliées à Internet n’ayant aucun système de filtrage.

        Je suis bien sûr écœuré par ce que vous nous dites, mais malheureusement pas du tout étonné. Voir le numérique comme une sorte de panacée “parce que c’est nouveau” est une attitude d’apprenti-sorcier ou de “savant” fou.
        Autre effet négatif du numérique à haute dose, la multiplication des écrans diminue ou anéantit la capacité de concentration, et ne permet qu’une acquisition d’un savoir “en miettes”, et non un savoir de type organique, dans lequel les parties sont reliées à l’ensemble. La structuration intellectuelle d’une personnalité ne peut se faire que de cette manière. Sinon on génère des profils atomisés, très forts dans des domaines minuscules, mais incapables d’avoir une vision d’ensemble de leurs acquis intellectuels. Cela donne des profils intellectuels “hors sol”, sans racines, et donc manipulables à volonté.

        D’autre part, dans cette discussion, nous n’avons abordé que 2 catégories de scolarisation, l’école à la maison et les écoles hors contrat. Il convient, comme vous le dites, d’étudier également les écoles privées sous contrat.

        On doit malheureusement convenir que la plupart de ces établissements ne cherchent pas à se démarquer de ce qui se fait dans l’école publique. En effet, cela demande un effort que les chefs d’établissement et leurs équipes ne sont pas toujours prêts à fournir, ou bien parce qu’ils ne voient pas l’intérêt de le faire, ou bien parce qu’ils trouvent cela trop compliqué ou exigeant, parce qu’il faut évidemment convaincre les professeurs.

        Il existe donc 4 solutions pour l’instant, la plus rare étant maintenant directement menacée par le projet de loi qui fait le sujet de cet article.
        L’école hors contrat est pour l’instant épargnée. Elle demande cependant un gros effort en temps et en argent que beaucoup de parents ne peuvent pas fournir.
        Les écoles privées dont les équipes dirigeantes arrivent à maintenir un caractère propre bien affirmé, qu’il soit catholique ou pas, ne sont pas très nombreuses.
        Dans les écoles publiques, on trouve également, Dieu merci, beaucoup d’équipes qui veulent autant que possible respecter les choix éducatifs des parents. Cela demande du courage et de l’habileté, car il n’est pas facile à la fois de respecter à la lettre les décisions constamment changeantes et souvent contradictoires de leur hiérarchie, et la volonté des parents.

        Tous les acteurs éducatifs doivent porter leur part de responsabilité dans cette magnifique tâche qui leur est confiée, une des plus hautes tâches donnée à des personnes humaines: conduire l’enfant vers l’âge adulte en lui donnant une structuration forte, plongeant ses racines profondément dans le patrimoine intellectuel de l’humanité, capable de discerner ce qui est bon dans le monde d’aujourd’hui, pour contribuer à le bâtir avec les autres hommes de bonne volonté.

  3. fratre-philippe

    Education.;
    Les enseignants et instituteurs sont des personnes pleines de bonne volonté,qui croient en leur profession,ils sont remarquables.Mais il faut qu’ils prennent conscience qu’ils sont l’enjeu d’idéologies qu’on leur demande en haut-lieu de véhiculer et de transmettre.Pour ceux qui sont véritablement chrétiens,juifs,musulmans leur vigilance à cet égard doit demeurer grande;l’heure n’est plus au langage politiquement correct,à l’hypocrisie ambiante et à la tiédeur passive:nous arrivons à un point de partage des eaux.Je rappelle que Jésus a affronté les hypocrites et les tiédes,et que par leur indifférence le sang de nombreux martyrs a coulé.Il faut témoigner de notre foi avec force et dans tous les domaines menacés par les ténèbres.Ceci avec la douceur évangélique,mais avec détermination.Je signe:une ame ardente.

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