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Sacrement de la Confirmation : vers un retour aux sources ?

Temps de lecture estimé : 2 min 30

À la Pentecôte 2014, Mgr Minnerath, archevêque de Dijon, a dévoilé un ambitieux projet concernant la pratique de la confirmation en France, en proposant d’abaisser l’âge de sa réception.

Confirmation à Notre-Dame de Paris

Depuis de nombreuses années, pratiquement tous les diocèses de France pratiquent la confirmation à l’adolescence, pour les enfants qui ont été baptisés auparavant. Or, cette pratique est une disposition mise en place par la seule Conférence des évêques de France, et le texte officiel, sanctionnant une pratique bien antérieure, ne date que de 1986 (Bulletin officiel de la Conférence des évêques n. 30, 28 janvier 1986, p. 450).

Mgr Minnerath fait d’abord un constat d’échec pastoral de cette pratique : seuls 5% des enfant baptisés reçoivent la confirmation. Mais ce constat est suivi d’une réflexion de fond bien plus importante : est-il juste de conférer la confirmation après la première communion ?

Saint Jean-Paul II, dans l’Exhortation apostolique Christifideles Laici de 1988, §14, nous enseigne que : « La participation des laïcs à la triple fonction de Jésus Prêtre, Prophète et Roi, trouve d’abord sa racine dans l’onction du Baptême, puis son développement dans la Confirmation et son achèvement et son soutien dans l’Eucharistie. » L’ordre des trois sacrements de l’initiation chrétienne n’est donc pas interchangeable. Cet ordre porte une cohérence sur laquelle il convient de réfléchir sérieusement.

Mgr Minnerath a mené une réflexion de huit années avec de nombreux pasteurs et autres intervenants pastoraux. Elle s’appuie sur de très nombreuses références au magistère de l’Église, comme les textes du Concile de Trente (1545-1563), le Code de droit canonique de 1917, un rescrit de la Congrégation des Sacrements de 1932 et le Code droit canonique de 1983. Celui-ci retient la norme traditionnelle : l’âge requis pour la confirmation est l’âge de raison.

En effet, la confirmation n’est pas une ratification du baptême, mais selon l’étymologie du mot latin de « confirmatio », d’un renforcement, qui ne nécessite donc pas une conscience d’adulte. C’est plutôt le sacrement de confirmation qui est là pour soutenir surnaturellement la foi de la personne afin qu’elle puisse rester fidèle à la foi reçue au baptême, lorsqu’elle devra la choisir en tant qu’adulte.

Avec son autorité de successeur des apôtres, avec une prudence et une audace conjointes qui forcent l’admiration, Mgr Minnerath prend donc la décision suivante, à titre expérimental et pour trois années :

« Les enfants âgés entre 7 et 12 ans qui seront baptisés selon le Rituel du Baptême des enfants en âge de scolarité (1977), ainsi que les jeunes de moins de seize ans qui demanderont le baptême, pourront être confirmés dans l’année qui suit leur baptême, après une préparation adéquate. Ils pourront faire leur première communion au cours de la célébration de leur confirmation. »

On peut dire qu’il s’agit d’une petite révolution dans la pratique de la confirmation en France. En effet, l’habitude s’était prise depuis bien longtemps de proposer la confirmation vers 15 ans, et depuis les années 80, aucun évêque n’avait manifesté la moindre réserve à cette pratique. Même si dans trois ans, il fallait constater que cette décision ne porte pas de fruits particuliers, elle aura au moins eu le mérite de donner un regain d’intérêt pour ce sacrement et son sens.

En effet, la confirmation était clairement devenue le « parent pauvre » du parcours chrétien des enfants et adolescents en France, la profession de foi étant souvent vécue comme plus importante, état de fait étrange compte tenu du fait qu’elle n’est pas un sacrement, et qu’il s’agit d’une pratique purement française.

Nous pouvons donc rendre grâce à Dieu, qui nous invite toujours davantage à puiser la source vive des sacrements, où il se donne lui-même, et à mieux entrer dans le sens et la grâce qu’il a voulu leur donner. Nous pouvons rendre grâce pour les pasteurs qui veulent ainsi ouvrir toujours davantage l’accès à la vie de la grâce aux fidèles qui leur sont confiés.

Voir aussi : Un évêque ça sert à quoi ?

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  1. seiler

    commentaire sur la confirmation
    je trouve dommage que la confirmation ne ce fait plus l’année suivante après la communion comme sa ce fesais dans le passer

    • Filippo-modérateur

      Pouvez-vous nous dire comment ça se passait ?
      Pouvez-vous nous dire comment ça se passait du temps où vous avez reçu ces sacrements ?
      Dans quel ordre ? Ce serait vraiment intéressant de le savoir pour réfléchir à ce qu’il conviendrait de faire aujourd’hui.

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