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Cette parole peut être traduite de diverses manières.

Le mot « Verbe » est une traduction très réductrice du mot grec « λογος », logos en français, qui a donné tous les mots de la famille qui se terminent par « logue ».

Le logos, dans la langue grecque de l’époque, désigne le principe premier du cosmos. Dans la philosophie grecque, le cosmos désigne l’univers organisé par le logos.

Saint Jean est bien conscient de cela, et applique à Jésus ce terme incroyablement puissant. C’est d’une audace folle, que nous avons de la peine à mesurer aujourd’hui.

Un homme, né d’une femme, un être humain avec toutes les limitations que cela implique, serait ainsi le principe de tout l’univers !

Quel émerveillement pour nous de contempler ainsi Jésus, vrai homme et en même temps vrai Dieu, Lumière du monde !

L’autre référence inattendue pour nous lecteurs du IIIe millénaire est celle du « camping ».

Il s’agit d’une référence à la Tente du Rendez-vous, décrite à partir du chapitre 26 du livre de l’Exode.

C’est la Tente où se trouvait l’Arche d’alliance, l’arche qui contenait les deux tables de la Loi donnée par Dieu.

Jésus est donc désigné comme celui qui habite le nouveau saint des saints, il est lui-même le lieu de la présence de Dieu, et cette présence elle-même.

L'Arche d'alliance, bas-relief de la synagogue de Capharnaüm, Galilée, IIe siècleOn voit également que la présence de Dieu est décrite comme une colonne de nuée, qui descend sur la Tente, et qui descend aussi sur le Temple qu’a fait construire Salomon (Premier Livre des Rois, 8, 10).

Saint Jean, en utilisant le verbe « camper », nous indique que la Tente et la nuée étaient des préfigurations de Jésus, présence de Dieu faite homme.

Saint Jean nous révèle par ce verset le mystère inconcevable de l’Incarnation, Dieu se faisant homme, c’est le mystère que nous contemplons à Noël.

Aucun esprit humain de l’époque ne pouvait imaginer une telle initiative de Dieu.

Comme le dit le premier verset de l’épître aux hébreux : « Après avoir, à maintes reprises et sous maintes formes, parlé jadis aux Pères par les prophètes, Dieu nous a parlé par le Fils ».

Dieu s’est « dérangé » à Noël, il n’a pas voulu nous parler uniquement par des prophètes, si grands soient-ils.

Dieu, dans son plan d’amour, a voulu, dans sa liberté et sa puissance souveraines, venir comme un homme au milieu des hommes, lui qui a créé le monde et tout ce qu’il contient, le monde visible et le monde invisible.

Aucune contemplation ne peut épuiser ce mystère. Aucun être humain ne peut dire, même après une vie de contemplation, qu’il a fait le tour du mystère de Dieu se faisant homme.

À Noël, demandons la grâce de « voir Dieu » en Jésus, de voir réellement en Jésus l’accomplissement définitif de toutes ces préfigurations de l’Ancien Testament, la venue de Celui qui a créé le monde avec tant de tendresse.

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